Comme le montre cet article ci-dessous du 15 avril 2006 paru dans l’édition électronique de SwissInfo.ch, dans le même temps en Suisse, des voix s’élevaient contre le «concept ours brun» de la Confédération. Exactement les mêmes problèmes pour les mêmes motifs étaient avancés. Mais rien n’y a fait. Le rouleau compresseur de la dictature écologiste était en marche pour imposer les points de vue du WWF comme cela est le cas dans le monde entier.
Sept ans plus tard, le constat de faillite de cette entreprise totalement démente de vouloir faire vivre l’homme avec des grands carnivores devient une évidence. Il n’y a aucun ours en Suisse. Deux ont voulu s’établir dans les Grisons en Haut Engadine et ont dû être abattus en raison des dangers courus par la population. La cohabitation n’est donc pas possible.
Ce constat commence à faire l’objet de discussions au niveau de la commission européenne. Faut-il y voir un début de retour en arrière?
- L'ours n'est pas bienvenu en Suisse
Les régions de montagne et les paysans ne veulent pas du «Concept Ours brun» de la Confédération. Pour eux, la Suisse est trop petite pour l'animal.
A l'opposé, les défenseurs de la nature verraient d'un bon œil le retour du plantigrade dans les Alpes, après 80 ans d'absence et une petite incursion l'été dernier.
80 ans après avoir été vu pour la dernière fois en Suisse, le retour d'un ours l'été dernier dans les Grisons a reposé la question de sa cohabitation avec l'homme.
Devenu en quelques jours une star des médias et une grosse attraction touristique, le plantigrade s'était promené plusieurs semaines dans le Parc National et autour des frontières entre la Suisse, l'Italie et l'Autriche, dévorant au passage quelques moutons.
L'animal avait ensuite disparu des regards dès la fin septembre. Les spécialistes supposent qu'il est actuellement en hibernation mais ils ne savent pas où.
- Cohabitation possible?
Cet épisode a amené l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) à élaborer un «Concept Ours brun suisse». Selon ce document, l'homme et l'ours devraient parvenir à vivre ensemble. Et s'il l'on devait abattre l'animal, ce ne serait qu'en dernier recours.
Pour cela, il faudrait que l'ours ne craigne plus l'homme au point de pénétrer dans des zones d'habitations ou qu'il ait grièvement blessé ou tué une personne. Mais s'il ne s'en prenait qu'à du bétail, il aurait la vie sauve.
Vendredi sont tombés les résultats de la mise en consultation de ce Concept fédéral auprès des milieux intéressés. Et la tendance est nettement au refus.
- «En aucun cas!», clament les montagnards
Ainsi, la Communauté de travail pour les régions de montagne souligne que le retour des grands carnivores en Suisse ne peut conduire qu'à des problèmes insolubles, même avec le meilleur des concepts. Pour elle, «une coexistence du loup, de l'ours et de l'homme est une illusion dans notre pays».
«Si l'ours revient, il ne trouvera plus le biotope nécessaire», plaide pour sa part le Groupement suisse pour les régions de montagne. La Société suisse d'économie alpestre et la Société suisse d'élevage de moutons ne sont pas non plus - on pouvait s'en douter - emballées par le projet fédéral.
- «Pas de zoo à ciel ouvert»
La proximité de l'ours avec l'homme, mais aussi avec le lynx et le loup laisse également sceptiques les autorités du Canton du Tessin. «Il faut éviter de créer un zoo à ciel ouvert», estime Marcello Bernardi, directeur de la Division environnement.
Selon lui, l'ours devrait pouvoir être abattu s'il cause de grands dommages à la faune ou au bétail et pas seulement s'il est un danger pour l'homme. De plus, Berne devrait assumer les coûts de l'opération et non «couper dans les budgets comme elle l'a fait pour le loup».
Le Valais est aussi mitigé. «Cet animal a été éliminé parce que la cohabitation avec l'homme s'est révélée impossible. Un siècle plus tard, ce constat est toujours valable», indique le gouvernement cantonal.
Quant au Canton des Grisons, un des principaux concernés, il a demandé un délai de réflexion supplémentaire pour se prononcer. Sa position ne sera connue que le 10 mai.
- Eviter un drame
Sceptique encore, l'Union suisse des paysans, qui doute que partager le même territoire soit possible. L'organisation considère que les pouvoirs publics doivent couvrir sans réserve les mesures de protection, ainsi que les éventuels dégâts commis par le plantigrade.
Pour les paysans, il s'agit également d'éviter à tout prix un incident tragique impliquant un être humain.
L'organisation faîtière des chasseurs suisses propose de son côté des conditions moins strictes pour le tir de l'ours. Selon elle, sa présence ne devrait être tolérée que dans certaines régions bien définies, le tir étant autorisé de manière générale à l'extérieur de ces zones.
- Quelques avis positifs
A l'opposé, les organisations de défense de la nature et de l'environnement approuvent le nouveau Concept.
Pro Natura se déclare convaincue qu'une cohabitation pacifique est possible entre l'homme et l'ours dans tout le pays. Selon elle, l'essentiel est que la population soit informée sur la manière de se comporter correctement avec le plantigrade.
De son côté, le WWF salue la prompte réaction de la Confédération après l'incursion d'un ours brun dans les Grisons. Il considère toutefois que ce Concept manque d'une stratégie claire pour les mesures à prendre dans le domaine public.
Le Parc national des Grisons, directement concerné, est également conquis. Pour lui, le projet indique des moyens pratiques permettant un bon voisinage.
Source: swissinfo et les agences du 15 avril 2006
- In brief
- Le 1er septembre 1904, des chasseurs ont abattu le dernier ours «suisse», en Basse Engadine, dans le Canton des Grisons. Le dernier ours vu en Suisse l'avait été en 1923 en Haute Engadine.
- Entre le 25 juillet et le 30 septembre dernier, un ours venu de Parc National italien de l'Adamello Brenta s'est promené pendant quelques semaines dans un vaste triangle à cheval sur la Suisse, l'Italie et l'Autriche.
- Ce retour du plantigrade dans les Grisons avait suscité un énorme intérêt dans tout le pays, d'autant que l'ours, peu farouche, se laissait facilement approcher. Certains ont même pris des risques inconsidérés pour le photographier.