Au Québec, à Tadoussac on vous garantit à 90 % l'observation d'un ours au cours d'une séance de 2 heures. Il est précisé: "En compagnie d'un guide biologiste, partez à la rencontre d'un habitant très célèbre de la forêt québécoise, l'ours noir. Bien à l'abri dans votre mirador (endroit en hauteur et protégé pour l'observation de l'ours), vous pourrez ainsi prendre des photos de ce mammifère étonnant. Dans le même temps, vous en apprendrez beaucoup sur ses moeurs puisque votre guide spécialisé vous accompagnera tout au long de l'aventure."
Ce type de présentation suggère quelques questions:
1/ comment peut-on être sûr à 90 % que l'ours viendra tous les jours à heure fixe pour faire son numéro d'exhibitionnisme?
2/ Comment peut-on l'attirer à un endroit bien précis pour garantir des photos à 90 %
3/ Comment peut-on se permettre de faire payer un produit cher (35 $ pour les adultes pour 2 heures) sans garantie de réussite?
4/ Comment peut-on ne pas comparer ce type de situation (mirador, observations, photos, un animal à heure fixe) à un grand parc d'attraction ou l'ours est la vedette?
5/ Comment peut-on qualifier d'aventure une visite purement touristique où tout est prévu et aseptisé pour ne prendre aucun risque?
En dehors du fait qu'on ne me fera jamais croire que l'animal n'est pas nourri pour se présenter avec autant d'assiduité, sur le plan éthique, sommes-nous bien toujours dans un cadre naturel ou déjà dans un cadre artificiel destiné à la foule des touristes comme dans un parc animalier?
Est-ce vraiment cela que l'on veut pour les Pyrénées?
Si non, sont-ils destinés à l'observation pour un développement touristique et économique?
A notre question au parc / prestataire de services "nature" de Tadoussac de savoir comment ils arrivaient à assurer l'observation d'ours noirs par leurs clients (ne pas oublier que c'est payant: voir plus haut), une guide biologiste nous répond....
"Nous appâtons l'ours avec des beignets au chocolat (le chocolat est-il vraiment recommandé pour les ours????) et disposons autour des graines de tournesol pour attirer les écureuils qui poussent des petits cris aigus pour avertir leurs congénères de l'arrivée de l'ours et donc préviennent les touristes."
Voir, pour les Pyrénées, les inquiétudes d'André Etchélécou, Président du Comité scientifique du Parc National des Pyrénées le 13 mars 2006 suite au projet d'introduction d'ours dans les Pyrénées