Ce matin, au col du Soulor, tout semblait calme... comme lundi dernier. Encore que Jean-Pierre, accompagnateur en montagne et berger, retrouvait un groupe de clients qu'il conduit à travers les estives du Soulor au Bazès. Lundi matin, il était fier de nous montrer une brebis (photo ci-contre) probablement pleine de deux agneaux."Elle mettra bas dans un ou deux jours, il faudra que je la surveille à cause des Vautours. "La brebis est calme, elle reste entre les jambes du berger, les enfants peuvent la caresser.
Ce matin, comme pratiquement tous les jours, il était vers 10h, à proximité du troupeau juste au-dessus du col du Soulor. La brebis allait mettre bas. Mais tout à coup les Vautours sont arrivés et là c'est la bagarre pour la survie de la brebis. Aux dernières nouvelles, le berger a pu sauver sa brebis qu'il faudra sans doute soigner. Nous en saurons plus dès que Jean-Pierre sera joignable par téléphone et qu'un responsable de l'ASPP 65 parti sur place aura pu faire les constats. Le fait est que les estives ne sont pas aussi calmes qu'on ne l'imagine.
(Louis Dollo) - Lourdes-Infos - Mis en ligne mercredi 1er août 2007 - 12h50
- Col du Soulor: la brebis va bien
Jean-Pierre le berger est arrivé à temps. Il était sur place et a pu faire partir la vingtaine de Vautours. Il a pu aussi observer la technique des rapaces s'attaquants clairement au vivant. Après avoir mis bas de 2 agneaux en parfaite santé, les Vautours sont venus piquer le pie de la brebis pour l'écarter des deux agneaux. Une fois saignée, la brebis devient autant une proie que les agneaux vivants. Le berger est arrivé à son niveau, a pu prendre les agneaux et se précipiter sur la brebis pour la protéger. Il a fallu l'isoler un certain temps pour que les Vautours partent. Une fois soignée, brebis et agneaux ont repris leur place dans le troupeau. La journée s'est bien passée sans retour des Vautours.
Bien sûr, la scène n'est pas filmée. Nous ne sommes pas à Hollywood. Officiellement il n'y a pas de preuve. Donc officiellement le berger sera un menteur. Ses clients (le berger est aussi accompagnateur en montagne et exerce uniquement sur son estive toute la journée) sont arrivés quelques minutes plus tard.
Ils n'ont vu que le résultat. Ils ont compris. Mais officiellement ils n'ont rien vu.
C'est ainsi que sont traités les bergers et éleveurs pyrénéens depuis des dizaines d'années.
Louis Dollo, le 1 août 2007 à 18h30
- Une brebis attaquée au col du Soulor
"On va encore prétendre que les bergers racontent des histoires, mais là, avec trente touristes autour de moi?.": il était 10 heures, hier matin, quand Jean-Pierre Pommiès, un berger qui est également accompagnateur en montagne, a vu une colonie de vingt à trente Vautours tournoyer au-dessus de son troupeau de moutons, sur les pentes du Cap d'Aout, à 1.600m d'altitude, au-dessus du col du Soulor.
Saisi d'un pressentiment, d'autant qu'il savait depuis la veille l'une de ses brebis sur le point de mettre bas, le berger a couru hors d'haleine jusqu'au dôme où paissaient ses bêtes. Et là: "Les Vautours faisaient courir la brebis, la piquaient au pied, en laissant de côté les deux agneaux qu'elle venait de faire naître. Elle se débattait".
Selon le berger, son arrivée a fait cesser la "curée": "Les Vautours se sont enfuis dès que je me suis approché, mais à cinq minutes près la brebis aurait été nettoyée".
Jean-Pierre Pommiès a fait une piqûre antiseptique à la bête attaquée, mais sa blessure au pied la rend inapte à demeurer en estive. C'est la première fois que le berger domicilié l'hiver à Coarraze est victime d'une telle attaque.
- Bien-être des troupeaux
Informé de ce nouvel incident, Jean-Louis Birou, président du groupement des éleveurs de Bruges a indiqué hier qu'il mettrait à profit la visite du conseiller technique de la secrétaire d'état chargée de l'écologie, demain à Pau, pour réclamer de l'état qu'il nomme une commission d'experts constituée de vétérinaires, afin d'évaluer, indépendamment des actes de prédation, l'impact qu'à l'action des charognards sur le bien-être des troupeaux.
Auteur: Thomas Longué
Source: Sud-Ouest du 2 août 2007