- Avalanche meurtrière en Pyrénées: 107 morts.
".....Car en l'année 1598 et le dernier jour du mois de janvier, la nege étoit en si grande quantité sur le haut des montagnes, que de sa propre pesanteur elle se precipita sur les maisons de Saligos avec tel orage que les habitans furent contraints de sortir par les fenetres pour garantir leurs personnes, ayant aperçu de loin la tempete, qui arriva de jour et couvrit les maisons de nege et remplit aussi les etages en dedans, y etant entrée par les fenetres.
"Le 10 fevrier 1601, autre orage de nege tomba sur les villages de Chese et de Saint Martin et tua cent sept personnes des habitants de Cheze, emporta les maisons de l'un et l'autre village, sauf deux qui en resterent à Cheze et une à Saint Martin ; et les eglises furent aussi garanties, parce que la situation de l'eglise de Saint Martin fut ecartée du rencontre de la nege, et celle de Cheze fut assez forte pour resister au choc de la negequi la couvrit par dessus la voute. La plus grande partie des habitans de Cheze, aïant prevu la tempete, se retira dans l'eglise et là fut conservée. ; mais les autres qui s'attendirent aux maisons, se perdirent à cause que la nege tomba de nuit et les surpris dans leurs couches. Les habitans de Saint Martin eurent à temps quitté leurs maisons et se furent retirés aux prochains villages, sauf un vieilard qui s'opiniatra de ne quitter sa maison, mais aïant ouï le bruit que la nege faisoit en se precipitant du haut de la montagne, il eut si grand peur de mourir, qu'il sortit de sa maison et prolongea sa vie jusqu'au lendemain seulement. Ceux qui s'etoient refugiés aux villages circonvoisins s'y sont habitués et n'ont plus bati ez lieux de leur ancienne demeure. Si qu'à present ledit village de Saint Martin est composé d'une seule maison et de l'eglise, et celui de Chese a bien peu de maisons anciennes, les propriétaires desquelles ont fait nouveaux batimens, ou se sont espars parmi les villages circonvoisins, où ils ont transporté leur domicile."
Sommaire description du Païs et Comté de Bigorre. Guillaume Mauran, 1614. Re-publié par Gaston Balencie et la Société Historique de Gascogne, 1887.