Le Monde des Pyrénées

Daniel Taupin et le viaduc des Fauvettes

La réhabilitation du viaduc des Fauvettes pour la pratique de l'escalade et des sports nature était un projet auquel tenait particulièrement Daniel Taupin. Sa disparition ne lui aura pas permis de voir se concrétiser ce qui lui tenait particulièrement à coeur. Néanmoins, ses camarades ont poursuivi son action.
Au cours de l'inauguration, son complice de tous les coups, Oleg Sokolsky, n'a pas pu s'empêcher de nous rappeler l'expédition au Mont Aiguille... encore quelque chose auquel tenait Daniel.

Paque hommage Daniel Taupin

Plaque posée sur le viaduc des Fauvettes

- Texte de l'intervention Oleg Sokolsky lors de l'inauguration du Viaduc des Fauvettes le 2 octobre 2004

Je voudrais simplement évoquer l'une des facettes "de terrain" de Daniel. Pas celle, bien connue, du créateur de circuits d'escalade dans la région, ou, comme vient de l'évoquer Grégoire (1), de nettoyeur de la Troche, où nous nous sommes retrouvés tous les deux avec des ordures jusqu'aux cuisses, mais celle bien peu réglementaire - ne vous inquiétez pas Mr le Préfet, depuis 1992 il y a prescription, - du "commando" Daniel lors du démontage de la via ferrate installée illégalement sur le Mont Aiguille dans le Parc Régional du Vercors et qui avait fait la quasi-unanimité contre elle dans le monde des alpinistes.

Quelques mois après sa pose, durant lesquels beaucoup ont râlé mais n'ont rien fait, un lundi soir Daniel décida d'agir. Le jeudi suivant au matin, 2 terroristes parisiens, armés de clés à pipe et à molette de toutes dimensions et même de pieds de biche plongèrent dans les profondeurs glauques, très humides ce jour là, du Mont Aiguille pour démonter de la partie principale de la via ferrata. Cette action significative et emblématique eut un grand retentissement et permit, c'était son but, de stopper net des projets analogues sur d'autres sommets remarquables des Alpes ou des Pyrénées.
Pour la petite histoire, la seule erreur de Daniel ce jour là:
Impatient comme toujours, il avait commencé le démontage des "fantaisies rotatoires" (le terme n'est pas exagéré: il fallait les voir pour y croire) qui servaient de marche au bas de la voie. Il s'est donc retrouvé sur la trajectoire de quelques écrous malicieux, expédiés par l'autre mécanicien situé 20 mètres plus hauts. Heureusement il portait un casque et puisque c'était un très bon copain......... il ne m'en a jamais voulu.

(1) Grégoire Clouzeau, Président du COSIROC