- Tirs de loups: la réponse officielle du Parc national du Mercantour
La décision du Préfet des Alpes Maritimes d'autoriser des chasseurs à tirer des loups lors de leurs battues au gibier suscite des réactions vives sur la page officielle du Parc national du Mercantour. Ces réactions font notamment suite à des articles indiquant qu'un loup a été tué "dans le parc", ce qui explique leur virulence et la méprise quant à l'action de notre établissement. Or, ce loup a été tué en-dehors du Cœur du Parc et sans aucune intervention de celui-ci ou de ses agents. En effet, le dispositif validé par le Préfet se conforme aux consignes du Ministère de l’Écologie: il vise la mise en œuvre du plan national loup approuvé en mai 2013 et respecte l'interdiction de tir et de chasse dans le cœur du parc national, c'est-à-dire dans sa partie protégée.
Le Parc national du Mercantour s'étend en effet sur un territoire composé de deux zones bien distinctes et où la réglementation s'applique de manière différenciée: le Cœur, espace à forte protection et dans lequel les tirs sont et demeurent interdits, et l'aire d'adhésion, où la réglementation générale du territoire français prévaut en matière de biodiversité.
Les tirs effectués ce week-end l'ont été dans l'aire d'adhésion qui est donc un espace «de droit commun» où la chasse est possible. Il faut bien comprendre que le cœur de parc n'est pas extensible et que la protection qu'il procure à la biodiversité ne vaut qu'à l'intérieur de ses limites. La politique nationale de gestion du loup prend en compte ces différences entre espaces protégés ou non.
Le Parc national du Mercantour a toujours considéré que sa page Facebook était un lieu de libre expression totale, y compris pour les personnes ayant un avis contraire à son action. Par contre, les messages à caractère insultant, incitant à la haine et à la violence seront systématiquement supprimés et leurs auteurs ne pourront plus publier sur notre page.
Mise au point sur page Facebook le 23 septembre 2013
- Prélèvement de deux loups par des chasseurs dans les Alpes-Maritimes
- Commentaires sur les réactions des internautes sur la page Facebook du Parc National du Mercantour
- Commentaires sur les réactions des internautes sur la page Facebook du Parc National du Mercantour
Si les incohérences de langage des parcs nationaux ont occasionné des réactions des internautes, le communiqué du Parc National du Mercantour ne les atténue pas. Normal, le Parc persiste dans ses erreurs et s’avère manifestement incapable d’analyser la situation, sans doute victime de l’aveuglement idéologique et sectaire de ses personnels. Nous avons relevé quelques-unes des observations que nous commentons. Comme toujours sur les réseaux sociaux, les commentateurs en faveur du loup ne sont jamais des personnes directement confrontées à la problématique ou qui vivent sur les territoires concernés.
Louve Wolf traduit très bien cette incohérence: "Les tirs ont eu lieu dans le parc donc on peut m'expliquer et encore m'expliquer les loups sont tués dans le parc national du Mercantour". Au-delà de l’incohérence, la stupidité n’est pas loin…. C’est le Parc on ne doit donc rien faire… Pas de vie pour les habitants…. Respecter uniquement le sauvage…..
Gueff Franck touche une réalité évidente en écrivant: "En fait des maires ont adhérés simplement pour profiter du label Parc National qui attirent les touristes! Mais au niveau protection en dehors du cœur c'est 0! La même supercherie avec les parcs régionaux, les réserves naturelles ... Voilà le problème! En fait ces zones ne devraient pas porter le nom de parc national car elles ne protègent rien!!!". L’adhésion se limite effectivement à quelques histoires d’argent. Certains n’ont même pas hésité à faire du chantage pour obtenir l’adhésion. Mais il ne faut pas pour autant mélanger PNR et Parcs Nationaux. Il faut savoir de quoi on parle… Et là les Parcs ont beaucoup de pédagogie à faire à la condition de ne pas le faire sous la houlette d’associations écologistes qui ignorent, le plus souvent la notion de développement durable. La seule protection a ses limites.
Florian Laforge dit: "J'ai honte d'être français quand on voit les autres peuples qui vivent en symbiose avec les grands carnivores..." Son problème est qu’il ne cite aucun de ces peuples. Si c’était possible, il rendrait sans doute service aux bergers français qui disposeraient enfin d’un exemple à ce jour méconnu et, éventuellement, il pourrait aller vivre avec ces peuples supposés pour ne pas avoir honte. Et il poursuit en écrivant: "C'est bien le parc national a perdu sa crédibilité! Bravooo franchement". Pour être franc, il y a longtemps que ce Parc a perdu de sa crédibilité. Le nombre de communes refusant l’adhésion en est un exemple.
Tofou Meouw essaie d’élever le débat en écrivant: "C'est notre "civilisation" qui fou la merde... Pas forcément les chasseurs. La chasse existe depuis la nuit des temps, certes pas avec des fusils, je vous l'accorde. Ce n'est pas les "petits" qu'il faut attaquer, il faut ouvrir les yeux et boycotter les grandes industries (Monsanto pour exemple phare). Je sais ça peut paraître loin de la discussion mais en y réfléchissant jusqu'au bout, là est le problème. Effectivement, des troupeaux de 2-3000 têtes n'ont jamais existé si ce n'est depuis peu (100 ans pour arrondir) et avant ça pas de problème avec la faune si ce n'est la courses à la richesse (ivoire et autre croyance de vertus donnée à tel ou tel animal...) ni la flore... Mais tous nos grands manipulateurs industriels invisibles et surprotéger qui ne nous veulent que du mal c'est EUX qu'il faut abattre, car ils créent les besoins de plus et toujours plus ils nous manipulent sans même que l'on s'en aperçoive, ils créent des chasseurs des écolos qui se tapent dessus et comme ça ils peuvent continuer leur manège... Alors méfiance à tous! Amicalement". Pas tout à fait tort sous certains aspects. Mais il lui manque une notion toujours absente en matière d’environnement: l’histoire. De tout temps, l’homme a combattu le loup. Même au Moyen Âge et sans doute encore avant. Mais il n’y avait pas de fusil, alors on mettait le feu aux forêts pour se débarrasser des loups et des ours. Curieux qu’on ne le dise pas plus souvent…. Pas vraiment curieux car ces pratiques ne serviraient pas la cause du loup. Bien au contraire.
Sandrine Lopez à une vision sentimentale assez décalée et originale. Elle écrit: "Les loups ne se mangent pas, les tirs viennent de sadiques. Choisir un ministre de l'intérieur originaire d'un pays où on ne torture pas les animaux, et pas seulement les vaches, les chiens, ânes et chevaux en prennent aussi pour leur grade, serait un pas vers la civilisation..." Un vrai décalage avec la réalité… Un stage sur une estive avec une bergère lui serait nécessaire pour comprendre la violence gratuite d’un loup sur des animaux qui ne demandent rien tels que des brebis et des agneaux. Elle nous dira sans doute que la souffrance de ces animaux est normale puisque «le loup a le droit de vivre et doit bien manger»…. L’agneau, la brebis, n’ont pas le droit de vivre puisqu’ils sont destinés à l’abattoir. Quant à la souffrance et au mal-être animal, c’est le dernier des soucis d’un écologiste qui ne voit qu’une chose: le tout sauvage. L’homme et les animaux domestiques sont des intrus à faire disparaître par tous moyens… Principes de l’Ecologie Profonde (Deep Ecology).
Pour revenir au loup, Gueff Franck écrit: "Je suppose que les meutes du cœur du parc se déplacent et que leurs territoires s'étendent aussi en dehors de cette zone protégées!! Les animaux ne reconnaissent pas les frontières invisibles de l’homme Non? Cela revient à admettre que les loups vivant dans le cœur du parc risquent, s'ils passent leurs truffes du mauvais côté, de se faire plomber!! J'ai déjà vu ça dans la Vanoise ou un chasseur envoyait ses chiens pour faire sortir les chamois coté non protégé!! " Hormis le fait que les chiens sont interdits dans les Parcs Nationaux, y compris en Vanoise, ce qui est dit sur le loup est exact. Et c’est bien le problème. Car, dans cette affaire, le Parc National du Mercantour devient une sorte de source intarissable de prédateurs pour toute la périphérie. Pire encore. Les bergers dans la zone cœur ne peuvent pas se défendre. Lorsque les loups attaquent un troupeau. La seule chose possible: regarder le troupeau se faire massacrer car les loups, non chassés, qui n’ont absolument pas peur de l’homme. C’est le principe de l’habituation. Est-ce normal?
Louis Dollo, le 24 septembre 2013