Le Monde des Pyrénées

La manifestation des chasseurs à Foix en Ariege est une réussite

La manifestation organisée à Foix par la fédération des chasseurs de l'Ariège est manifestement une réussite avec entre 5 et 7.000 manifestants unissant également les éleveurs, bergers, pêcheurs, randonneurs, etc... contre l'interdiction de chasse et la présence de l'ours dans les Pyrénées. Qui aujourd'hui peut prétendre qu'une cohabitation est possible alors que tous les acteurs ont rejoint le camp des opposants à l'ours même si les chasseurs ariégeois n'ont pas levé toutes leurs ambigüités à l'égard du plantigrade

Les exigences écologistes liées à la présence de l'ours brun dans les Pyrénées

- Nouvelle manifestation anti-ours dans les Pyrénées

Entre 5000 et 7000 personnes, des chasseurs, des éleveurs mais également des élus, ont manifesté ce matin à Foix (Ariège) pour dénoncer une décision de justice limitant le droit de chasse pour protéger les ours.

"Les ours en Slovénie, les écologistes aussi" scandaient ce matin à Foix les chasseurs. En cause: une décision du tribunal administratif de Toulouse qui a suspendu le 17 septembre un arrêté préfectoral d'ouverture de la chasse fixée au 20 septembre dans le département. Saisi en référé par le Comité écologique ariégeois (CEA), le tribunal administratif avait précisé que l'arrêté n'épargnait pas deux espèces menacées de coqs de bruyères et qu'il "ne prévoyait) aucune mesure de protection de l'ours s'appliquant à la chasse en battue".

Des chasseurs venus de toute l'Ariège, mais aussi de l'Aude, des Alpes ou de la Saône-et-Loire, des pêcheurs, randonneurs, agriculteurs ou encore élus ont protesté aujourd'hui à Foix dans le calme, pour "défendre coûte que coûte" le droit de chasse, selon le président de la fédération départementale des chasseurs de l'Ariège, Jean-Luc Fernandez. Les organisateurs revendiquent 7.000 manifestants (5.000 selon la police).

- Colère des chasseurs

Pour éviter les accidents, les chasseurs ne peuvent donc plus pratiquer la chasse en battue dans les zones fréquentées par les ours. Le tribunal a donné un mois au préfet pour "prendre des mesures de protection de l'ours" . Ce qui a provoqué la colère de chasseurs et d'éleveurs de la région. Dès qu'elle avait pris connaissance de cette décision, l'ADDIP (Association pour le Développement durable de l'identité des Pyrénées) qui regroupe les opposants à la réimplantation de l'ours, avait dénoncé les "idéologues de l'ensauvagement" et appelé à une manifestation à Foix aujourd'hui.

- La chasse des autres gibiers autorisée

"Il s'agit de déplacer quelques réserves, pas d'en diminuer le nombre" avait pourtant tempéré le tribunal. La préfecture, elle aussi, a relativisé la portée de la décision du tribunal: "la chasse des autres gibiers reste autorisée" . Elle assure également que l'ordonnance ne vise "que l'absence de mesures de protection de l'ours, et non la chasse en battue elle-même".

Les chasseurs étaient jusqu'ici restés neutres dans la querelle sur la réintroduction d'ours dans les Pyrénées. Mais après cette décision, ils ont décidé de faire front avec les opposants aux lâchers d'ours slovènes. "On sait pour qui la ruralité ne doit plus voter", a lancé Jean-Luc Fernandez, sans citer les écologistes, souvent qualifiés par les manifestants d'"écolos intégristes" ou d'"illuminés". De leur côté, les associations écologistes, qui s'étaient félicitées de la décision, ont demandé aux chasseurs de s'asseoir à la table des négociations.

Source: France Info - 3 octobre 2009

- Observation

Selon France-Info, les écologistes demandent à "s'assoir à la table des négociations"... C'est une vue de l'esprit. Le communiqué du 25 septembre 2009, auquel fait référence la radio du service public, n'est qu'un leurre pour trois raisons:

1/ L'ADET-Pays de l'ours n'a pas signé ce communiqué
2/ L'ADET n'a signé aucun communiqué commun concernant le jugement du Tribunal Administratif sur la chasse en Ariège
3/ l'ADET a une position plus nuancée que FERUS et les autres associations écologistes.

Sachant que tout ce petit monde fait partie de la fédération FNE (France Nature Environnement) et que le tout est chapeauté par le WWF qui affiche, comme FERUS (1), des positions extrémistes, il est certain qu'il y a une manoeuvre évidente comme nous en avons connu dans d'autres circonstances. Un accord suite à une négociation conduirait immédiatement à une attaque de la part de celui qui serait resté en embuscade et le conflit repartirait de plus belle sur des bases où les acteurs des territoires seraient fragilisés par leur compromis éventuel.

La discussion, le dialogue et la négociation ne semble pas être la meilleure voie pour obtenir des concessions et l'abandon de certaines exigences. L'ASPAP et les associations de l'ADDIP l'ont très bien compris depuis longtemps.

Louis Dollo, le 5 octobre 2009.

(1) FERUS et WWF-France ont pour vice-président, Gilbert Simon, ex-directeur de la nature et des paysages du Ministère de l'Ecologie. Il est également Président du Comité scientifique du WWF-France, organisme financeur de l'UICN. Les déviances politiques et judiciaires des fondateurs du WWF pose question quant aux véritables intentions de cet organisme et ceux qui en sont issus ou en dépendent.

- 6.000 personnes dans la rue à Foix

Face aux restrictions de chasse imposées judiciairement par les mouvements écologistes pour une prétendue protection de l'ours, samedi, les chasseurs sont descendus dans la rue pour manifester leur mécontentement à Foix dans l'Ariège

- les revendications de droit

Me droit de chasse acquit en 1789 à la révolution est remis en cause selon les fédérations de chasseurs qui s'estime être, comme les éleveurs, les principaux protecteur de la faune et de la biodiversité.
A la suite de trois accidents sur des ours (Melba en 1997, Cannelle en 2004 et Balou en 2007), les écologistes veulent réduire le droit de chasser afin de protéger l'ours. Pire encore, les exigences de FERUS dans un récent communiqué revient à interdire la chasse sur l'ensemble de la chaîne des Pyrénées dans la mesure où personnes n'est capable de préciser où se trouve, avec exactitude, chacun des ours.
Et l'affaire ne va pas en s'arrangeant puisqu'une organisation, écologiste a déposé plainte contre la France pour absence de mesure de protection et prétend qu'il faut 150 ours, soit 10 fois plus qu'actuellement, pour qu'une population soit viable.
Autant dire que tout ceci, ajouté aux revendications des éleveurs, ne vas pas arranger la notoriété des écologistes dans les Pyrénées.

- Dans les rues de Foix

6.000 manifestants dans les rues de Foix selon la police. "Nous n'avons jamais vi autant de monde dans les manifestations à caractère social" nous disait un officier de police. Les chasseurs de l'Ariège n'étaient pas seuls. Venus de toutes les Pyrénées mais aussi de Saône et Loire (un bus), de Gironde, Dordogne, Languedoc-Roussillon, etc... nous pouvions également voir des pêcheurs, des randonneurs, probablement les prochaines cibles de l'écologie, ainsi que les agriculteurs dont certains venaient de l'Isère.
L'ASPAP était présente avec des délégations de la coordination ADDIP venus de tous les départements des Pyrénées.

- Tous les éleveurs n'étaient pas là.

Beaucoup d'éleveurs étaient retenus par d'autres manifestations. C'est le cas du Couserans avec la foire de Sentein mais aussi le Béarn avec la Foire au fromage à Laruns et les débuts des manifestations autour d'un colloque de l'association des populations des montagnes du monde (APMM)
Mais il y avait aussi un mouvement d'humeur à l'encontre des chasseurs qui sont pointés du doigt comme étant les responsables des introductions d'ours de 1996 et 1997 et complices des introductions de 2006.

- Des chasseurs au passé pas clair

En 1996, les chasseurs de l'Ariège et de Haute-Garonne ont été des acteurs actifs de l'introduction de trois ours à Melles. Ils n'étaient pas seuls. De nombreux "politiques" étaient dans la même charrette parfois même jusqu'en 2000 malgré le constat de faillite attesté par le rapport final LIFE de l'Union Européenne.

En 2005 et 2006, ces mêmes fédérations ont soutenu le projet d'introduction de 5 ours alors que d'autres, comme les Hautes-Pyrénées rompait totalement et que les Pyrénées-Atlantiques adoptait une position ambiguë. La fédération des chasseurs de l'Ariège va jusqu'à détaché un de ses techniciens à l'équipe de suivi. Système de confusion qui n'est toujours pas levé mais dont on peut espérer qu'il prenne fin.
Une telle situation fait dire à l'ASPAP qu'elle avait raison. La cohabitation est impossible, non seulement pour les éleveurs, mais aujourd'hui et demain avec toutes les activités de loisir si nous reprenons les exigences de FERUS qui n'ont guère évoluée depuis plus de 20 ans avec celle des fondateurs d'ARTUS.

- Une manifestation dans le calme

Partie des Allées, la manifestation s'est dirigée dans le calme jusqu'à la Préfecture où une délégation a été reçue par le Préfet. Manifestation bonne enfant où nous pouvions noter beaucoup de personnes venues en famille. Une sorte de promenade dominicale où les slogans ne manquaient pas pour montrer leur hostilité à l'importation d'ours de Slovénie.

- Des discours qui se radicalisent

Les Pyrénées peuvent dire merci aux écologistes. Grâce à la radicalisation de leurs exigences, au sectarisme de leur comportement, leur volonté d'imposer leur point de vue et d'exiger, comme pour le Parc National des Pyrénées, le monopole de la représentation des associations de protection de la nature au nom de la pensée unique, l'unité est entrain de se faire. De favorable à l'introduction d'ours en 1996, treize ans plus tard, les chasseurs de l'Ariège rejoignent l'ASPAP alors que dans les Hautes-Pyrénées le lien est déjà fait depuis longtemps en ayant un représentant au sein du conseil d'administration de l'ASPP 65.
Aujourd'hui, l'unité est entrain de se faire progressivement autour de l'ADDIP, coordination pyrénéenne. Alors que le Ministère de l'Ecologie pense qu'il ne s'agit que d'une minorité de braillards, le discours s'affine et pourrait changer de méthode. Beaucoup réclame un référendum sur les Pyrénées pour faire le point et montrer à un Ministère totalement autiste ce que veulent les territoires de montagne.

- Un Préfet qui ne sert à rien.

La réception par le Préfet de l'Ariège d'une délégation de manifestants composées de chasseurs, pêcheurs, éleveurs (Fédération pastorale), d'élus (maires et députés) et du Président de l'ADDIP, a été courtoise. Mais il en ressort que le Préfet transmets au Ministère de l'Ecologie qui, comme pour les nominations au Conseil d'Administration du Parc Nationale des Pyrénées, dispose sous le contrôle rapproché de France Nature Environnement (FNE) supervisé par le WWF omniprésent dans toutes négociations y compris internationales.
Selon de nombreux observateurs, "comportement typique des dictatures" qui fait dire à d'autres que nous sommes entrain d'assister à la création d'une "dictature écologique" dont les acteurs des territoires des Pyrénées en font les frais. Peut-être est-ce dû aux origines douteuses de certaines organisations?

Mais aujourd'hui, le Ministère de l'Ecologie pourra-t-il dire encore qu'il s'agit d'une minorité? Jusqu'à quand le dira-t-il? Faudra-t-il encore des violences pour changer le cours de l'histoire comme à Arbas ou des tirs récents sur une voiture de l'ONCFS?
Que faut-il pour comprendre que l'acceptation sociale des ours n'est pas pour demain?

Auteur: Louis Dollo
Source: Tarbes-Infos du 4 octobre 2009 - Galerie d'images de René Lacaze

- Ariège: manifestation pour la défense de la chasse, face à l'ours

Quelque 7.000 personnes selon les organisateurs, 5.000 selon la police, ont manifesté samedi à Foix (Ariège) pour défendre la chasse dans ce département, menacée selon elles par la protection de différentes espèces comme l'ours, a constaté l'AFP.

Des chasseurs venus de toute l'Ariège, mais aussi de l'Aude, des Alpes ou de la Saône-et-Loire, des pêcheurs, randonneurs, agriculteurs ou encore élus sont descendus dans la rue dans le calme, pour "défendre coûte que coûte" le droit de chasse, selon le président de la fédération départementale des chasseurs de l'Ariège, Jean-Luc Fernandez.

A l'issue de la manifestation, une délégation a été reçue à la préfecture.

Le juge des référés du tribunal administratif de Toulouse avait rendu fin septembre un jugement autorisant la chasse en battue, mais suspendant celles de deux espèces menacées, le grand tétras et le lagopède alpin. Il demandait surtout au préfet de "définir dans le délai d'un mois des mesures de protection de l'ours".

Les manifestants arboraient des pancartes affichant "Vive la chasse", "Non à l'ours" ou "Mon grand-père chasse, je veux chasser aussi", s'opposant à toute forme de restriction de la chasse en montagne liée à l'ours.

Les chasseurs étaient restés neutres dans la querelle sur la réintroduction d'ours dans les Pyrénées.

Mais face à la saisie en référé du tribunal administratif par le comité écologique ariégeois (CEA) pour suspendre l'arrêté du 10 juin 2009 d'ouverture de la chasse parce qu'il "ne prévoit aucune mesure de protection de l'ours s'appliquant à la chasse en battue", ils ont décidé de faire front avec les opposants aux lâchers d'ours slovènes.

"On sait pour qui la ruralité ne doit plus voter", a lancé Jean-Luc Fernandez, sans citer les écologistes, souvent qualifiés par les manifestants d'"écolos intégristes" ou d'"illuminés".

Source: Google / AFP du 3 octobre 2009

- Les chasseurs de l'Ariège rejoignent le camp des anti-ours

Ils sont quelque 7.000 chasseurs, pêcheurs, randonneurs, agriculteurs ou encore élus, venus de toute l'Ariège, de l'Aude, des Alpes ou de Saône et Loire à avoir manifesté ce samedi matin 3 octobre à Foix pour "défendre coûte que coûte", selon l'Agence France Presse, le droit de chasse dans ce département.

Ces 7.000 personnes n'étaient que 5.000 selon la police. Cela ne change pas grand-chose au problème posé. L'ours n'en finit pas de diviser la montagne.

Selon le président de la fédération départementale des chasseurs, ce droit de chasse serait menacé dans les montagnes depuis l'intervention du Comité écologique ariégeois (CEA) auprès du Tribunal administratif de Toulouse. Fin septembre, ce dernier y avait déjà suspendu en référé la chasse au grand tétras et au lagopède alpin, deux espèces menacées.

Les juges demandaient encore au préfet de l'Ariège de "définir dans le délai d'un mois des mesures de protection de l'ours".

Les écologistes du CEA considèrent ne pas devoir s'en tenir là. Il saisissent à nouveau ce tribunal pour qu'il impose au préfet de suspendre l'arrêté d'ouverture de la chasse au motif que le texte ne prévoirait aucune mesure particulière de protection de l'ours.

"Encore une restriction du droit de chasse en perspective!" protestent les manifestants qui voient le pire se profiler.

Les chasseurs étaient jusque là officiellement restés neutres dans le querelle sur la réintroduction du plantigrade dans les Pyrénées. Ils viennent de décider de faire front avec les opposants aux lâchers d'ours slovènes.

Auteur: GLv.
Source: Libération Toulouse du 3 octobre 2009

- Ours. 7.000 chasseurs dans les rues de Foix

Un doux soleil d'automne joliment doré se répandait sur cette colère rouge des chasseurs ariégeois, très remontés, mais qui a su contenir tout débordement. Dès 8 heures, par petits groupes, descendus des montagnes ou venus des vallées, ils sont arrivés par petits groupes oranges, les banderoles faites maison sagement roulées, les cornes de chasse pendues à l'épaule. La marée humaine a paisiblement envahi les allées de Vilotte à l'heure où la ville s'éveillait doucement. Les manifestants ont civilement attendu qu'ils soit dix heures tapantes pour déclencher les hostilités: cornes à en décrocher les tympans, concert de pétards, applaudissements nourris lors des interventions des représentants. Puis, les sept mille manifestants ont pris le chemin de la préfecture, où une délégation a été reçue par un préfet souriant. Jacques Billant, accompagné du directeur départemental de l'agriculture Jean-François Desbouis, a discuté avec ces représentants pendant une petite heure. A l'heure du casse-croûte, souvent tiré du sac, les manifestants se sont sagement dispersés.

- Ils ont manifesté leur colère

L'ours en tremble encore. Et, si la rumeur de la manifestation est arrivée jusqu'à ses oreilles, il n'a pas fini de s'inquiéter, car la colère des chasseurs, sept mille hier dans les rues de Foix, avec le renfort des agriculteurs et des élus notamment, ne va pas retomber. En effet, la mobilisation s'est heurtée à une impasse. Et la colère, au prochain incident, ne pourra que s'amplifier. De son rendez-vous avec le préfet de l'Aude, la délégation conduite par le président de la Fédération de chasse n'a rien retiré (1): "le Préfet n'avait rien à nous dire, a assuré Jean-Luc Fernandez, à la fin de l'entrevue. Mais il nous a écoutés A lui de faire remonter nos revendications au ministère".

Ces revendications portent notamment sur la question des zones à ours. Le ministère en voit trois types (zones de tanière, zones d'élevage des petits, etc). La Fédération de chasse, elle, n'en veut pas l'ombre d'une seule. "C'est une nouvelle attaque dirigée contre votre permis de chasse. Mais nos parents se sont battus pour l'avoir et nous le défendrons coûte que coûte, a indiqué Jean-Luc Fernandez depuis sa tribune du haut des allées de Vilotte. Aujourd'hui, le monde rural est à nos côtés et c'est un très bon signe. Tous nos élus sont là également. Il faudra en tenir compte pour l'avenir". Car le président de la chasse s'en dit certain, il y aura d'autres batailles à venir, notamment sur la question des fameuses zones à ours: "Dans l'Ariège, nous résisterons, nous nous opposerons, et nous seront présents sur les montagnes quoi qu'il arrive". Un chasseur, dans la foule, commentait: "C'est une belle manif, mais tout reste encore à faire". Outre l'ours, les associations de protection ont fait l'objet d'un tir nourri: "Nous n'avons de leçon à recevoir de personne en ce qui concerne la protection du milieu naturel. Et surtout pas de ceux dont on attend encore les premières actions sur le terrain", a notamment souligné le président de la fédération de chasse des Pyrénées-Orientales, Alain Esclopé, venu en voisin et ami. Très offensif, le maire de Saint-Lary et président de l'Aspap, Gérard Dubuc, a prévenu: "Nous sommes dans un combat à la vie, à la mort. L'écologie extrémiste ne gagnera pas la guerre des territoires. Les Pyrénées ne seront jamais cette frontière sauvage qui n'a jamais existé".

La délégation reçue à la Préfecture était composée de François Toulis, président de la Chambre d'Agriculture, Jean-Pierre Icre, président de la fédération de la pêche, Claude Carrière, président de la fédération pastorale de l'Ariège, Augustin Bonrepaux, président du conseil général, de Henri Nayrou, député, de Philippe Lacube, président de l'ADDIP, de Jean-Luc Fernandez, président de la fédération départementale des chasseurs de l'Ariège, de Raymond Bernié, ex-pdt de la fédération, de Jacques Laffargue, président du syndicat des propriétaires sylviculteurs.

- Vos avis de manifestants

"J'ai fait 1.400 km pour venir à cette manifestation". Je représente l'association de chasse au chien courant. Nous sommes six à être venus de Saône-et-Loire pour soutenir nos collègues de ce département. Ici, là-bas, comme partout ailleurs, les attaques contre les chasseurs se multiplient. Ici c'est l'ours, demain ce sera la loutre ou le lynx. Il n'est plus question de céder. Il faut que ces attaques s'arrêtent.

"Il y a de la place pour tout le monde". Ce n'est pas normal qu'on privilégie l'ours: il y de la place pour tout le monde dans nos montagnes. On pratique la chasse, comme ça, depuis des décennies. Je pense qu'on peut trouver des solutions pour que chacun puisse continuer à chasser sans qu'il y ait de problème. Je ne suis pas contre les contrôles, mais l'interdiction de la chasse ne réglera pas les problèmes.

"Pour l'ours, je n'ai qu'une envie: que la régulation se fasse et qu'on arrive au point zéro". "Il y a dix ans, j'étais modéré. Maintenant, je n'ai plus de patience. J'ai un élevage de cent juments et de soixante-dix vaches que j'ai laissé aujourd'hui pour venir manifester. C'est juste sur le passage des ours. J'ai de gros dégâts chaque année. J'ai eu 14 juments tuées en dix ans. Pour l'ours, je veux qu'on arrive au point zéro."

Source: La Dépêche du Midi du 4 octobre 2009

- Ariège: chasseurs dans la rue

Cet après-midi, dans les rues de Foix, l'extrême chasse ariégeoise est dans la rue avec les ultra-pastoraux de l'ASPAP. Leur cible n'est pas le Comité Ecologique Ariégeois qui vient d'obtenir une victoire en justice, mais les écologistes en général et l'ours des Pyrénées, espèce protégée.

Ma rue à moi, c'est mon blog où je contre-manifeste avec colère. Venant à peine de terminer le livre "Pour en finir avec la chasse, la mort-loisir, un mal français" de Gérard Charollois, je vous en livre un deuxième extrait. Le premier extrait s'appelait: "La législation cynégétique est anti-démocratique".

Gérard Charollois: (...) Les notables provinciaux qui occupent les fonctions de "cynégécrates" bénéficient d'un réseau incomparable de relais locaux avec les associations communales de chasse, et, à l'échelon national, ont représentés par une union des fédérations, ce qui confère au lobby une structure pyramidale efficace. Face à lui, l'immense majorité des contemporains, désireux d'instaurer avec la faune un autre lien que celui du fusil, du piège ou du poison, ne peut guère se faire entendre et n'est pas représentée dans les organes politiques.

Les associations de protection de la nature reposent sur le militantisme, l'investissement personnel, le don de soi, de son temps, souvent de son argent, sans autre gratification sociale que celle du devoir accompli, essentielle pour quelques-uns. Ces associations ne sont pas soutenues par les pouvoirs publics intimidés par les chasseurs. Leur constitution est libre. (...)

- Sociologie du fusillot

Les idées reçues voudraient que le paysan d'antan et, pourquoi pas l'exploitant agricole industriel, connaissent la nature en raison de leur contact direct avec elle. L'immersion dans le monde rural dément cette vision bucolique du cultivateur "jardinier de la nature", du "bon berger" amoureux de sa montagne sauvage. Mais les faits parlent: les haies sont arrachées, les ruisseaux recalibrés, les champs empoisonnés par les pesticides, les montagnes sont "aménagées" de routes et tunnels, les marais asséchés, la faune, méconnue dans ses lois biologiques, se compose, pour les esprits ruralistes, de ce qui se mange: le "gibier", et de ce qui ne se mange pas: les "nuisibles".

Pour ces "ruraux", minoritaires même au sein du monde rural, les "écolos" ne fréquentent que "les salons" et les "technocrates" que Bruxelles. En dénonçant la mort de la nature, la dégradation de la qualité des eaux, des sols, de l'air et de l'alimentation, comme en défendant les ours, les loups et les oiseaux migrateurs, les écologistes ne font que s'opposer aux "saines traditions" et aux puissantes racines locales dont le tracteur pulvérisateur, l'élevage industriel et concentrationnaire, le saccage des paysages et bien sûr la chasse, y compris au magnétophone, sont des manifestations "culturelles". A dire vrai, le discours des leaders de ce courant d'idées ne trouve guère d'écho, même dans les cours de fermes, tant il est caricatural.

En niant cette évidence, les animateurs du parti politique d'extrême-chasse se condamnent à n'apparaître que pour ce qu'ils sont: les réactionnaires de notre temps. Toutes les époques ont eu leur "grand débat":

Le concept de "chasseurs" pourrait englober non seulement ceux qui abordent la nature avec un fusil et un permis de détruire la faune, mais tous ceux qui veulent anéantir la biodiversité, artificialiser l'espace, qui préfèrent une autoroute à une espèce protégée. Un président de fédération départementale des chasseurs Le la région Nord a écrit: "Entre un agriculteur qui empoisonne sa terre, cultive intensément, pollue mais tolère la chasse chez lui et un agriculteur qui préserve l'environnement, produit sain mais interdit la chasse sur son fonds, je préfère le premier." (...)

- Les chasseurs ne sont pas des "écologistes en action"

Chez le "militant chasseur français", la haine de "l'écolo" est viscérale, et rappelle celle des "bolchéviques" de "la calotte": il vient d'ailleurs, est financé par l'étranger, relâche des vipères, de préférence par hélicoptère. Les slogans scandés dans les manifestations de rue des chasseurs exhalent cette violence brutale: "Tant qu'il y aura des arbres on pourra y pendre les écologistes", pendaison en effigie de leaders écologistes et injures sexistes contre la ministre le l'Environnement, lorsqu'elle s'appelait Dominique Voynet. Le courant politique d'extrême-chasse n'infiltre que le rural profond mais montre son vrai visage, peu tolérant, dans certaines zones géographiques comme les marais de Brière en Loire-Atlantique, en baie de Somme ou dans certaines vallées d'altitude.

- La peur du loup (NDLB: ou de l'ours)

(...) En théorie, mais en théorie seulement, la destruction d'un loup constitue un délit correctionnel prévu et réprimé par l'article III et XXX de la loi 76629 et la France est tenue de protéger le loup en application de la directive européenne 92-43 du 21 mai 1992, et n vertu d'une convention internationale, ratifiée, dite de Berne, portant protection de la nature. Ce type de délit n'est pas sanctionné. (...)

N'y aurait-il plus enfin d'intouchables en France? La loi serait-elle enfin la même pour tout le monde? Serions-nous parvenus à l'Etat de droit? Pouvons-nous penser que la justice puisse atteindre tout délinquant, que la puissance publique fait montre d'impartialité, d'indépendance, d'irrespect pour les plus puissants?

Non. Il reste une bastille: le monde agro-cynégétique. Certains présidents de fédérations de chasseurs ont pu entre 1989 et 1998 user des fonds qui leur étaient confiés et de leurs salariés au profit de leurs campagnes électorales. Les éleveurs peuvent clamer qu'ils tuent des loups. L'institution judiciaire ne bougera pas. En Suède, qui tue un élan en période prohibée encourt effectivement quatre mois de prison ferme. La nature et l'Etat de droit sont défendus. En France, n'importe quel fusillot peut tirer un ours en toute impunité puisqu'il lui suffit d'invoquer la peur du gros animal qui le menaçait pour échapper à toute condamnation.

Ainsi, le tueur de l'ourse réintroduite Melba ne fut pas poursuivi à la suite de son méfait et le tueur de Cannelle, la dernière ourse de souche pyrénéenne fut relaxé. Comment oser soutenir que les chasseurs, exterminateurs de l'espèce ursine, furent menacés par leurs victimes? Des dizaines de milliers de randonneurs parcourent les Pyrénées chaque été sans qu'aucun n'ait jamais été dévoré par un ours. Seuls les chasseurs, bardés de leurs fusils, se trouvent en état de légitime défense! Nos "gestionnaires" agréés et officiels de la faune ont déjà anéanti l'ours pyrénéen par leurs battues aux cochongliers. 80 % des Français veulent des ours et des loups dans les montagnes, mais que vaut la démocratie et le droit face aux gesticulations de quelques centaines de "fonctionnaires" du mouton?

Il y a une vingtaine d'années, l'élevage ovin avait pratiquement disparu de ces régions alpines. Lors de la création du parc national du Mercantour, zone vouée légalement et officiellement à la protection de la nature (qu'on ne protège en ce pays qu'à plus de 2 000 mètres d'altitude), des discussions portèrent sur l'opportunité de subventionner massivement l'élevage des moutons.

Certains écologistes voulaient recréer une atmosphère "rétro" et, sous perfusion d'argent public, soutenir un secteur ovin. D'autres, dont je fus, mesuraient les risques d'un pastoralisme artificiellement maintenu, risques pour la flore, les sols érodés, et la faune sauvage susceptible de contamination par les troupeaux, et le danger de voir les parcs nationaux devenir des parcs à moutons. La subvention multiplia exagérément les moutons au détriment de la biodiversité. L'argent public est ainsi gaspillé au profit, non pas de "bons bergers" à la Marie-Antoinette, mais de groupes d'intérêts bien éloignés de la poésie des montagnes. (...)

Néanmoins, avec l'aval du Conseil d'Etat, le ministère autorise, en sus des destructions clandestines, des tirs de loups pour satisfaire les exigences des lobbies contre nature. Pour qui voudrait en finir avec le braconnage, les solutions seraient pourtant simples:

Ainsi, en zone de montagne, l'aide publique pourrait être subordonnée à la présence des grands animaux: ours, loups, lynx. L'éleveur doit ne pas être sacrifié par la collectivité à la sauvegarde de la nature. Il est fondé à attendre de la société une prise en charge du coût écologique. Le risque lié aux grands prédateurs doit être collectivisé et ne pas peser sur quelques individus. Mais, en échange, la société peut prétendre à une protection nécessaire des prédateurs. Nullement dirigées contre un groupe social quelconque, nos critiques visent uniquement une mentalité contre nature. Les éleveurs qui souhaitent aborder le milieu naturel avec respect, bienveillance, compassion, intelligence (et il y en a) doivent être soutenus, encouragés, aidés. L'objectif n'est pas d'éliminer l'homme de la nature mais de les réconcilier. Cette réconciliation prépare celle des hommes avec eux-mêmes. Si "l'homme est un loup pour l'homme", cette comparaison n'est insultante que pour les loups.

Extrait de "Pour en finir avec la Chasse, la mort-loisir, un mal français" de Gérard Charollois - Editions radicaux libre.

Auteur: Baudouin de Menten
Source: La Buvette des Alpages du 3 octobre 2009