Il est certain que le téléphone GSM facilite, dans certains massifs, les communications entre les cordées d’alpinistes, randonneurs, grimpeurs…. Et la vallée. Certaines associations dites de "protection de la nature", épris d’éthique et de leçons de bonne conscience, préconisent le "non usage des téléphones portables" notamment pour éviter bruits et dérangements.
D’autres estiment que le téléphone fait partie de la panoplie des moyens d’alerte et de secours. D’ailleurs, plusieurs personnes ont pu être sauvées grâce à cet appareil. La contrepartie est apparue avec l’abus d’appel du secours. Facile de se faire évacuer pour une simple fatigue, voir même un confort personnel pour ne pas passer la nuit à la belle étoile.
Jusque dans les années 1980 / 1990, tout pratiquant de la montagne mettait un point d’honneur à se débrouiller par lui-même sans faire appel aux secours en montagne. Les services de secours n’intervenaient qu’en cas d’absolue nécessité. Situation quelque peu obligatoire puisqu’il était impossible de contacter les services de secours sans redescendre en vallée…. Le GSM a tout changé.
Devons-nous nous plaindre des services rendus et des sauvetages réalisés ou des abus? Le téléphone est-il en cause ou est-ce le comportement des pratiquants de la montagne qui l’est?
Extrait de la revue n°56 de Mountain Wildernss - 2ème trimestre 2003
Malgré le recours de plus en plus systématique au téléphone portable, le nombre d’intervention du secours en montagne (hormis ce qui concerne le ski alpin) reste relativement stable et toujours justifié. "Il est extrêmement rare que nous arrivions pour rien sur un sauvetage" nous explique un CRS. Le Capitaine Quiblier du PGHM de l’Isère nous explique même que "le recours au téléphone mobile permet d’éviter certaines interventions. Elles ne sont plus seulement diligentées par des tiers lors d’un simple retard par exemple, mais par les victimes elles-mêmes qui peuvent alors préciser leur situation et l’urgence du secours" ajoute-t-il.
La tendance en montagne depuis le début des années 2000 est que l’on doit tout à celui qui paie, le confort est un droit, on ne pratiquement plus la randonnée en montagne mais du tourisme et, pour les bien-pensants, du tourisme durable, on organise l’accueil, on ne lit plus une carte ou un topo mais on suit des balisages…. Et le fin du fin, la montagne appartient à tout le monde, c’est un espace de liberté, le pratiquant, usager du milieu, a tous les droits sans même respecter la propriété privée. Les formations, notamment de professionnels, se moquent bien souvent du respect des autres. Elles se limitent à des formations techniques. Pas éthiques.
Jusqu’où irons-nous?
Louis Dollo, le 26 août 2013
- 2 octobre 2008 - Les pompiers de Paris pourraient facturer les abus
- 23 février 2010 – Pompiers, SAMU et police relancent la lutte contre les appels abusifs
- Y a-t-il de l’abus avec les secours en montagne?
Chaque jour ou presque les sauveteurs sont sollicités par des randonneurs fatigués, blessés ou perdus. Ils appellent les vacanciers à davantage de prudence.
Ce dimanche, un randonneur a été évacué par hélicoptère au sommet du Canigou. L’homme n’était pas blessé, juste fatigué. Il n’avait plus la force de redescendre par ses propres moyens.
Ce genre d’intervention a tendance à se multiplier en période estivale. Les randonneurs imprudents n’hésitent pas à contacter les secours, parce qu’ils sont fatigués ou perdus. Beaucoup s’imaginent que l’on va venir les chercher en hélicoptère.
Les secours en montagne ne veulent pas jeter la pierre à ces randonneurs imprudents. Mais ils appellent les vacanciers à davantage de prudence et de préparation avant de s’aventurer vers les sommets. La montagne n’est pas un jardin d’enfants.