Le Monde des Pyrénées

Le téléphone portable en montagne

Le téléphone portable (GSM ou satellitaire) en montagne est souvent décrié au nom d'une certaine éthique. De quelle éthique parle-t-on? Celle de la sécurité? De vivre avec son temps ou encore selon les préceptes de la dernière guerre?

Dans son document "Montagne et Alpinisme - Une charte pour l'an 2000", Mountain Wilderness était résolument contre et se comportait sous une forme d'Ayatollah. Est-ce raisonnable?

Plus que de parler d'éthique et mieux que jouer au donneur de leçon et moralisateur des usagers de la montagne comme le fait Mountain Wilderness (Cf. Extrait de la charte), il faut sans doute parler de savoir-vivre en collectivité. Ce savoir-vivre passe par:

En tout état de cause, il apparaît que le téléphone peut rendre service pour prévenir les secours en cas de problèmes que ce soit en haute ou moyenne montagne même lorsque vous n'avez pas le réseau.

En effet, sans être en liaison avec le réseau de votre opérateur, vous pouvez toujours appeler le 112. Vous serez mis en relation avec le CODIS (ou SEDIS) le plus proche c'est à dire le centre départemental de secours.

Cette structure ne sera peut être pas la mieux adaptée pour vous aider malgré les prétentions de certains départements. Si vous êtes en haute montagne, insistez quand même pour être mis en relation avec l'unité de secours en montagne.

Il est à signaler que les trois opérateurs français cherchent une solution commune pour couvrir les zones encore "blanches" actuellement en France. Il est donc probable que d'ici quelques années le 112 sera possible dans des zones reculées de montagne.

Extrait de "Une charte pour l'an 2000"

Une charte pour l'an 2000" "Montagne et Alpinisme - Une charte pour l'an 2000" de Mountain Wilderness

- Article 12: Appareils de communication

Le développement des appareils de communication moderne exige une nouvelle éthique de la communication qui préserve les valeurs de responsabilité, d'autonomie, d'engagement. Les signataires s'engagent à limiter l'usage des appareils de communication aux situations d'urgence et d'absolue nécessité, notamment pour la détection rapprochée des victimes d'avalanches, pour le secours lors d'accidents avérés et pour les professionnels ou bénévoles habilités dans l'accomplissement de leur métier de guide ou leur fonction d'encadrement. Tout usage de moyens de communication à des fins de confort ou de simple information doit être exclu.

- Commentaire

Cet article de charte apparaît pour le moins ringard. Il ressemble à ce conflit des années 1960 / 70 entre défenseurs des crampons à 10 pointes et la technique de progression Charlet et ceux qui défendaient les crampons 12 pointes et la progression pointes avant.

A ce niveau de critique refusant des informations de type météo, les topos qui ne manqueront pas de migrer du papier vers le numérique, il faudrait aussi critiquer le confort et la sécurité des refuges notamment ceux du Club Alpin Français. Le refus du progrès n’a aucun sens et aucun avenir. Pire, il n’est pas crédible.

Louis Dollo, le 12 janvier 2001