Le Monde des Pyrénées

TCP: Le sommet franco-espagnol de décembre 2004 et ses conséquences

Les sommets franco-espagnols réunissant les gouvernements des deux pays, France et Espagne, se succèdent d'années en années pour discuter, entre autre, de la traversée centrale des Pyrénées. Des informations parfois contradictoires apparaissent. Toute fois, la volonté aragonaise de vouloir à tout prix traverser les Pyrénées se fait de plus en plus pressante

- Le sommet franco-espagnol de décembre 2004 et ses conséquences

- Traversée centrale des Pyrénées: Actival était à Barcelone

Le jeudi 2 décembre 2004, s'est tenue à Barcelone la deuxième conférence internationale de la Communauté de Travail des Pyrénées (CTP) sur le thème "Infrastructures et mobilité durable dans les Pyrénées". Des représentants des régions membres de la CTP étaient présents. Selon l'association Actival qui avait des représentants sur place, le député des Hautes-Pyrénées Pierre Forgues, pour la Région Midi-Pyrénées, a occupé une place de choix.

Sommet Franco-Espagnol de Saragosse du 7 décembre 2004

Extraits de la conférence de presse conjointe de messieurs Jacques Chirac et Jose-Luis Zapareto.

(....)

En ce qui concerne l'industrie et l'énergie, ce sont deux domaines qui ont eu une place très importante au cours de ce sommet. Nous avons exprimé notre volonté de relancer les interconnexions électriques et de travailler dans le domaine de l'industrie pour remettre en route une politique industrielle active, une politique partagée dans l'Union européenne, mais aussi une politique de coopération bilatérale. Les communications entre les deux côtés des Pyrénées ont eu une place centrale dans notre sommet, car comme vous le savez, le transport des personnes et des marchandises nécessite dans les connexions transpyrénéennes d'importants efforts en matière d'infrastructures, tant en ce qui concerne les chemins de fer que les routes. De manière complémentaire à cela, nous avons ouvert de nouvelles perspectives en matière de transport maritime.

Je dois vous dire que le sommet d'aujourd'hui marque une relance profonde de notre volonté en ce qui concerne les connexions prévues, déjà planifiées, certaines d'entre elles déjà en cours d'exécution, qu'il s'agisse des connexions par chemins de fer ou par route. Nous souhaitons donc que cela s'accélère. Nous avons la volonté de faire des choses qui soient au bénéfice de l'Espagne, mais également de la France dans le cadre de cet espace que sont les Pyrénées qui jusqu'à maintenant ont été une séparation, mais qui devraient être, au contraire, un trait d'union entre nos économies. Et pour nos deux pays, elles vont devenir un espace de continuité.

Nous avons donc décidé de créer un sommet spécifique des régions autonomes voisines de la France, et des entités territoriales du côté français. Ce sommet sera présidé par les deux Premiers Ministres des deux pays et par les représentants des différentes régions concernées. Ce sommet permettra de remettre à jour tout cet ordre du jour en ce qui concerne les communications par chemins de fer, par route. Mais cela permettra aussi d'ouvrir d'autres perspectives, c'est-à-dire de travailler ensemble à ouvrir des espaces industriels pour éviter les délocalisations, à relancer de nouvelles initiatives conjointes sous l'égide de la coopération. Ce sommet spécifique aura lieu au cours du premier semestre 2005 et je pense qu'il y aura très rapidement des invitations qui vont surgir pour que ce sommet ait lieu à tel ou tel endroit.

(...)

Question - Une question au Président Chirac:
si vous le permettez, l'une des premières nouvelles qui soient sorties de ce Sommet, c'est la traversée centrale des Pyrénées dans les plans d'infrastructure de nos deux pays et l'engagement de commencer à étudier les tracés pour l'année prochaine. C'est un grand progrès pour ce projet qui fait partie des priorités de la politique de transport de l'Union européenne. Monsieur le Président, pouvez-vous nous donner d'autres détails, est-ce que vous pouvez nous garantir qu'il n'y aura pas d'entraves politiques, qu'il n'y aura pas de difficultés budgétaires vu que c'est quand même un projet à très long terme?

Le Président:
C'est une décision commune qui a été arrêtée, qui correspond à un vrai besoin. La traversée centrale des Pyrénées et nous nous engageons dans cette voie, et naturellement il faudra le temps de la préparer et de l'exécuter, mais la volonté y est. C'est d'ailleurs ce qu'ont déclaré les deux ministres, espagnol et français. Sur ce point, je vous propose de vous reporter à leur déclaration.

M. Jose Luis Zapareto:
J'aimerais ajouter que c'est pour le gouvernement espagnol l'une de nos premières priorités pour notre politique de communication, cette liaison centrale des Pyrénées, nous considérons en effet que c'est extrêmement important pour le développement de la Communauté autonome de l'Aragon. Et comme l'a affirmé notre sommet d'aujourd'hui, ce projet recevra un soutien des deux gouvernements.

- Martin Malvy: "Faire de la traversée des Pyrénées un projet environnemental est une nécessité"

A l'annonce hier après-midi, à l'occasion du sommet franco-espagnol réuni à Saragosse, du lancement des études sur la traversée des Pyrénées par les Etats français et espagnol, Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées, a déclaré:

"La décision qui vient d'être prise aujourd'hui au sommet franco-espagnol d'engager des études sur le tracé d'une nouvelle traversée des Pyrénées confirme les précédents sommets et l'inscription par l'Union européenne de ce projet sur la liste des grandes liaisons trans-européennes.
"Les études seront longues. Elles devront tenir compte de nombreux paramètres, justifier l'intérêt économique pour les zones traversées et intégrer les contraintes environnementales.
"C'est sur ces deux perspectives de développement durable que nous n'avons cessé d'en dire l'intérêt".

Voilà qui ne va pas manquer d'être commenté avant et pendant la réunion exceptionnelle du conseil général, prévue vendredi matin à 9h. Il devrait y avoir de l'animation dedans et dehors...

Source: Lourdes-Infos du 8 décembre 2004

- Sommet à petite vitesse

Sur le parvis du baroque palais de Pedralbes, dans un parc verdi par de surprenantes bambouseraies et arrosé de loufoques jets d'eau, la revue des troupes en uniforme sable mouillé par le duo Villepin-Zapatero ne manquait pas de tenue. Le trio des présidents de région du Grand Sud n'avait cependant pas traversé les Pyrénées pour célébrer ce protocole espagnol un brin suranné et savourer le "serrano" des tapas servies en habit de gala. Avec leurs homologues basques, catalans, aragonais et navarrais, Alain Rousset (Aquitaine), Martin Malvy (Midi-Pyrénées), Georges Frêche (Languedoc-Roussillon) proposaient au menu le "Positife", un plan stratégique pour les transports franco-espagnols rempli de tunnels, de lignes TGV, d'autoroutes terrestres et maritimes. Ils quittent Barcelone nourris de bonnes intentions par les états mais sans échéanciers ni chiffrages précis.

Oui de Principe
L'Aquitaine et le Languedoc-Roussillon ont obtenu un oui de principe aux lignes TGV Bordeaux-Dax-Hendaye et Montpellier-Perpignan mais les ministres n'ont pas pris d'engagement sur 2015 comme escompté. Martin Malvy en revanche déplore "qu'une fois de plus, le tronçon TGV Toulouse-Narbonne ne figure pas dans les priorités". Le président de Midi-Pyrénées note cependant trois points de satisfaction: "L'harmonisation de la gestion des fonds européens qui permettra aux régions des deux versants des Pyrénées de bâtir des projets sans passer par les états, le forum annuel entre les pôles de compétitivité des régions françaises et espagnoles, un calendrier pour la traversée centrale des Pyrénées."

La décision sur un tracé sera en effet prise en 2008 ont annoncé les ministres des Transports. En revanche, le pas de crédits en vue avant 2009 pour l'amélioration de l'axe Montréjeau-Espagne en Haute-Garonne, Pau-Somport en Béarn ou Bielsa-Aragnouet dans les Hautes-Pyrénées. Alain Rousset se réjouit de l'ouverture dès 2007 d'une autoroute maritime sur l'Atlantique et le Languedoc- Roussillon de la convention pour l'ouverture d'un hôpital franco-espagnol à Puigcerda pour toute la Cerdagne. Mais tout cela manque de date et de chiffres en euros. "Trop tôt pour rentrer dedans, pas assez pour être content" philosophe Georges Frêche. Zapatero et Villepin ont promis des détails une fois le budget de l'Union pour 2006-2013 approuvé. Cette fois, le Grand Sud ne pourra se contenter d'avancées à petite vitesse.

Auteur: Pascal Jalabert
Source: La Dépêche du Midi du 18 octobre 2005

- En guise de résumé sur ce sommet Franco-Espagnol