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Une quarantaine d’autres ovins du même troupeau pourraient ne pas survivre à cette attaque survenue hier matin dans une exploitation du haut pays grassois.

C'est un carnage, une boucherie. Une odeur fétide, pestilentielle, flotte devant la ferme du Gaec du Calern à Cipières. Sur le sol, 151 carcasses de brebis et d'agneaux attendent pour être chargées par l'équarrissage. Dans la bergerie, une quarantaine de bêtes mordues, fracturées, qui pour la bonne moitié ne vont pas survivre à leurs blessures. C'est la conséquence d'une attaque sauvage perpétrée hier matin par deux chiens sur un troupeau dans cette bergerie du haut pays grassois.

Du jamais vu, d'après les éleveurs, Annie Moret, Bruno Monjon et Fabien Giraud. Ces derniers ont surpris les chiens en pleine attaque hier à 7 heures. Le carnage était déjà fait. Ils ont réussi à faire fuir les deux canidés, identifiés, semble-t-il, comme un golden retriever et un berger hollandais. Des chiens qui apparemment n'ont pas peur de l'homme, plutôt habitués à sa présence laissant présumer qu'ils ne sont pas sauvages.

Pour preuve, quelques heures plus tard, alors que les bergers s'affairaient à mettre en sécurité les bêtes dans une autre bergerie, les chiens ont réitéré une attaque. Hier matin, Jean-Marie Maria de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage était détaché à la demande de l'État pour apporter son expertise, ainsi que Jean-Philippe Frère secrétaire général de la FDSEA qui apportait son soutien aux exploitants éleveurs. Le préfet Jean-Michel Drevet et le sous-préfet montagne Raymond Le Floc'h ont assuré les éleveurs de la suite qui sera donnée à l'enquête de gendarmerie en cours.

- Plus de 40 000 euros de pertes

Outre la perte financière pour les éleveurs qui s'élève dans un premier temps à plus de 40 000 euros, les conséquences sont autres, des brebis qui cherchent leurs petits, des agneaux qui n'ont plus de mère et qu'il faudra nourrir autrement, bref tout un troupeau stressé. Pour les éleveurs il y a la perte sèche, car les assurances pour les attaques de chiens sont très chères.

- Le loup d'un côté les chiens de l'autre

Aujourd'hui, les éleveurs subissent les pressions occasionnées par les attaques du loup. L'élevage expansif - en pâturage - est donc sous surveillance. C'est pourquoi, les bergers rentrent les troupeaux à la bergerie le soir.
C'est le cas pour l'ensemble des troupeaux du Gaec du Calern labélisé biologique qui compte quelque 1 200 têtes, composé pour moitié d'agneaux et de brebis. Mais les loups ne sont plus la seule menace. Les attaques de chiens en milieu clos se multiplient dans tout le département confirme Jean-Philippe Frère représentant de la filière. L'exploitation cipiéroise a ainsi déjà subi une attaque de chiens à l'automne, huit brebis ont été tuées.

Pour cette affaire l'enquête de gendarmerie est en cours. «Si ça arrive deux fois dans une vie, on peut changer de métier» lâche Bruno Monjon au bord du désespoir.

Source: Nice Matin du 27 avril 2012