Le "Patou", de son vrai nom, "Berger des
Pyrénées", est avant tout un chien de protection des troupeaux d’ovins et caprins face aux grands prédateurs carnivores que sont les loups et les ours.
Dans les Pyrénées, il se trouve, le plus souvent, confronté à l’ours, là où il y en a encore. Comme nous le constatons dans les Alpes, le Patou s’il est fait pour la protection
n’est pas fait pour la défense et l’attaque. Il est surnommé par certains bergers alpins de "chien clairon" car il se limite à prévenir. Par ailleurs, les filières d’élevages
sélectifs traditionnels ont été totalement "cassées" par des systèmes de subventions écologistes abusives
(Cf. Pastorale Pyrénéenne) avec la prétention de refaire le monde, ces chiens ont
perdu beaucoup de leur agressivité sélective à l’égard des intrus s’aventurant dans les troupeaux. Mais l'argent fait tout en matière d'écologie notamment en faveur de ceux dont
ce n'est pas le métier.
Sur les Estives d’Etsaut, à mi-juillet, il s’est passé des choses assez curieuses.
Enfin… pas totalement lorsque nous connaissons les enjeux financiers sur le dos des bergers et éleveurs de certains profiteurs avec la complicité actives de quelques élus.
Comme le rapporte fort justement la journaliste Odile Faure dans Sud-Ouest du 2 septembre, soit un mois et demi après les faits, deux chiennes (des femelles et non
des mâles) de protection Patou ont été tués par un ours sur les estives de Yèze et du Licoué.
Quel ours? Peu importe! C’est un ours. Si
Odile Faure rapporte ces faits si tardivement, ce n’est pas par négligence de sa part mais les conséquences d’une certaine omerta administrative sur le sujet. Nous avons eu un Patou
qui avait été la cible de l’ours… Faits à priori non reconnus. Et là, curieusement, les informations divergent. Selon l’interlocuteur, il est dit que le chien fortement blessé
a été euthanasié ou que le chien a été soigné et se porte bien. Ce qui nous semble certain c’est que nous ne saurons probablement jamais la vérité.
Et puis, le 4 septembre, une information vient rectifier celle du 2 septembre. Ce qui nous monter un peu plus que jamais nous en saurons la vérité d'autant qu'il est lourdement insisté sur le fait exceptionnel qu'aucune brebis n'ait été tuée.
Pourquoi toute cette mascarade?
Si les pouvoirs publics insistent sur le fait que «aucune brebis n'est morte», ce qui «peut souligner l'efficacité des chiens de protection» nous pouvons aussi souligner la
fragilité de l’outil de protection du troupeau qui n’est plus protégé. Et si nous déclinons la situation avec un ou plusieurs loups, c’était le massacre du troupeau garanti.
D’où l’omerta dans un premier temps et puis la valorisation du système de protection par la suite. Une valorisation indispensable pour justifier les Patou et… le
business
autour de ces chiens.
Observons que les trois estives concernées sont sur la commune d’Etsaut, avec des troupeaux non domiciliés sur la commune, une des rares communes du haut Béarn ayant adhérée à la
Charte du Parc National. Normal d’ailleurs, puisque le maire, Élisabeth Médard, est plutôt sympathisante des introductions d’ours, proche du
FIEP et est Présidente du Comité économique, social et
environnemental du Parc National des Pyrénées. Avec le Président du Parc National, André Berdou, elle mène un combat particulièrement hostile contre l’Institut Patrimonial du Haut
Béarn (IPHB) qui, lui, a un bilan positif sur 20 ans. Il ne faut donc pas dévaloriser l'image d'Elisabeth Médard et ses amis écologistes. Bien au contraire, il faut les aider.
Il faut montrer que chez elle, contrairement à d'autres estives, les systèmes de protection précionisés, ça fonctionne.
Par ailleurs, la Pastorale Pyrénéenne, spécialiste du placement de chiens Patou très hautement
subventionné, est en situation difficile quant à sa notoriété. Après avoir été évincée de fait des Alpes et du Groupe National Loup et qu’une remise à plat, pour ne pas dire en
cause, de 20 ans de palabres inutiles avec l’Institut de l’élevage sur des tests de chien Patou inefficaces sauf pour le tourisme, il lui est difficile de justifier de nouvelles
subventions même s’il semble qu’elle ait toujours l’appui des ministères de l’écologie et de l’agriculture. Voir 2 ou 3 Patou tués par des ours, c’était trop en si peu de temps. Il
fallait donc se taire, ne rien dire, ne rien diffuser surtout à la presse et même dans le milieu pastoral.
Dommage pour ces apprentis sorciers de l’écologie et spécialistes des subventions publiques, nous dénonçons une fois de plus ce système pervers qui se fait sur le dos des
contribuables et des éleveurs et bergers des massifs de montagne. Face à cette manipulation plus financière que canine, Pyrénées et Alpes n’ont jamais été aussi proches en termes
de manipulation associative. Une satisfaction: La Pastorale Pyrénéenne n’est pas associée à l’
Université de la
Transhumance prévue en septembre 2014 dans les Alpes.
Cet été, sur les estives d’Etsaut, sans le savoir, il s’est mené un épisode de la bataille des subventions pour chiens de protection. C’est ainsi qu’à leur insu, les éleveurs
deviennent des monnaies d’échange.
Louis Dollo, le 7 septembre 2014
Dans la nuit du 15 au 16 juillet au-dessus de la cabane de Yèze, quatre patous, dont deux au péril de leur vie, ont empêché l’ours de s’attaquer au troupeau de 800 brebis
Les patous sont utilisés dans les Pyrénées depuis le Moyen Âge pour écarter les prédateurs.
Les faits sont tellement exceptionnels qu'il n'en a été fait état, ni du côté des opposants à la réintroduction d'ours, ni du côté des partisans et qu'il a fallu près de 10 jours
pour avoir une confirmation des autorités administratives compétentes, à savoir la préfecture de Région à Toulouse. Car l'événement peut en effet souligner soit l'efficacité des
chiens de protection, car aucune brebis n'est morte, ou bien au contraire la dangerosité de l'ursidé.
L'événement s'est déroulé dans la nuit du 15 au 16 juillet, vers 1 heure du matin, au-dessus des cabanes de Yèze et du Licoué, commune d'Etsaut. Un troupeau de 800 brebis n'ayant
pu redescendre à la cabane en raison de la neige, couchait dehors, entouré de quatre patous, appartenant aux deux bergers garants du troupeau.
L'ours (1) qui vaque dans cette zone montagneuse a sans doute voulu piocher dans ce garde-manger à l'air libre. Il est tombé nez à nez avec les chiens tous crocs dehors. "Sans doute pris au piège et ne pouvant fuir dans un passage périlleux, il a dû combattre", rapporte le représentant de la Dreal Midi-Pyrénées (Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement).
D'après l'autopsie pratiquée le lendemain sur les chiens, un patou a été mordu à la cuisse arrière ; il a ensuite fait une chute mortelle dans le vide. Un autre a été blessé par un
coup de patte à l'abdomen et a fait une hémorragie interne qui lui a été fatale. Il a été retrouvé sur les lieux, agonisant, il est mort par la suite. Les deux autres sont rentrés
à la cabane. Aucun dégât sur les brebis n'a été signalé par les éleveurs (2).
L'échauffourée a eu lieu dans un passage étroit près d'une falaise où demeurait un pont de neige. Elle a fait beaucoup de bruit puisque l'aide-bergère de Yèze a été alertée et
qu'elle s'y est rendue en pleine nuit. Le lendemain, les gardes du Parc national des Pyrénées sont montés avec les bergers et un membre de la pastorale pyrénéenne, une association
spécialisée dans les chiens de protection.
"C'est une situation triste et dommageable mais très exceptionnelle. Cela fait cinq ans que je suis en poste, je n'ai jamais vu ça", expliquait encore le représentant de la Dreal
Midi-Pyrénées.
(1) Néré ou Cannellito, soit les deux seuls ours encore présents en Béarn.
(2) Les bergers, sans doute en estives, sont restés injoignables.
Auteur: Odile Faure
Source: Sud-Ouest du 2 septembre 2014
Un seul des quatre patous qui se sont battus avec l'ours à la mi-juillet au-dessus d'Etsaut (Pyrénées-Atlantiques) est mort. Le fait reste exceptionnel
Contrairement aux premières informations délivrées sur cette échauffourée dans la nuit du 15 au 16 juillet, un seul des quatre chiens patous impliqués y a laissé la
vie. Il s'agissait d'une chienne mature, touchée à mort par les crocs de l'ours. Un deuxième chien de défense du troupeau a été sérieusement blessé par un coup de griffe mais il a
pu récupérer après un traitement vétérinaire.
Ce qui s'est produit cette nuit-là au-dessus de la cabane de Yèze, sur la commune d'Etsaut (vallée d'Aspe, Pyrénées-Atlantiques), n'en reste pas moins exceptionnel. Si des patous
ont à maintes reprises affronté l'ours dans les estives pour protéger les brebis, surtout en pleine nuit, il ne semble pas que, ces dernières années, les rencontres se soient
soldées par la mort d'un chien.
L'ours Néré, un mâle de souche slovène né en 1997 dans les Pyrénées (sa mère avait été fécondée en Slovénie) est fortement soupçonné. Il appartenait à ce qu'on appelle "le noyau des
Pyrénées centrales" mais a traversé le massif vers l'ouest en 2000 pour s'établir dans une zone à cheval sur les Hautes-Pyrénées et les Pyrénées-Atlantiques.
Le seul autre ours à fréquenter la zone est Cannellito, un autre mâle plus petit né en 2004, qui est le dernier à avoir du sang pyrénéen. Sa mère était Cannelle, la dernière
ourse pyrénéenne, abattue par des chasseurs la même année. Les ours slovènes et les ours pyrénéens sont génétiquement identiques, ils sont de la même espèce: l'ours brun.
Source: Sud-Ouest du 4 septembre 2014