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Des chiens de bergers empoisonnés, c’est la découverte que font parfois les bergers. S’ils se manifestent, immédiatement les accusations écologistes contre les victimes fusent de toute part. Pour eux, ce sont les bergers qui mettent du poison pour éliminer les grands prédateurs… Situation qui, mal encadrée, dérape sur leurs propres chiens. Affirmation impossible à prouver. Mais situation assez peu probable lorsqu’on connait l’attachement du berger à ses chiens, auxiliaires précieux pour travailler dans de bonnes conditions.

- Qui peut bien vouloir empoisonner des chiens?

Une autre thèse apparait, elle aussi difficile à prouver mais avec de très forte suspicions. Il s’agit de celle de la provocation écologistes. Pour bon nombre d’excités de l’idéologie du «tout sauvage», l’homme est un intrus sur terre. Sur les estives et alpages, le berger comme le chasseur est, pour eux, pire que le simple humain. Il ne doit pas exister. Tous les moyens sont bons pour le discréditer. Ce fut le cas dans les Pyrénées avec du verre pilé dans des pots de miel pour attirer l’ours et le blesser en mangeant du miel. Ou encore l’épisode d’un loup tué dans le secteur du Ventoux dans des conditions curieuses. Et maintenant des boulettes de poison laissant croire que les éleveurs tentent de tuer les loups.

- On veut les chasser, lui et ses amis bergers, de leurs montagnes

Les chasser de leurs montagnes, c’est bien l’objectif de certains militants écologistes. Pour eux, la montagne doit avoir un caractère sauvage. Un retour 2000 ans en arrière est indispensable et constitue un objectif idéologique. Tous les moyens sont justifiés pour atteindre cet objectif. Pourquoi pas l’empoisonnement des chiens, des brebis et la mise en cause des hommes de vouloir détruire une espèce protégée dont ne font pas partie, chiens, brebis et hommes.

Toutes les éventualités sont ouvertes mais surement celle consistant à accuser les bergers de vouloir tuer leurs chiens.

- En Mautienne (Alpes), des boulettes piégées sèment la mort dans les alpages

"Dudu", de son vrai nom René Grange, est né il y a 45 ans, dans son hameau des Villards. De ses parents, dès le plus jeune âge, il a appris l'élevage des vaches et des moutons, et hérité d'une petite ferme rustique et sans confort. Et l'amour de ses montagnes, de ses alpages, de sa nature, des traditions pastorales ancestrales... et des animaux.

Or depuis quelques années, René est persuadé qu'on veut les chasser, lui et ses amis bergers, de leurs montagnes. En 2005, un grand courant de sympathie avait submergé tout le département puisque le ministère de l'écologie, un hélicoptère de la gendarmerie, s'étaient mobilisés pour aider le berger qui avait perdu 19 brebis et son chien patou Volcan, dans une attaque de loups, sur la montagne du Pain-de-Sucre.

Mais aujourd'hui, l'attaque est encore plus dangereuse. Des boulettes de jambon et d'antigel sont lancées dans la nature. Il y a trois mois, à Bonnenuit, Volcan, le patou que la gendarmerie avait retrouvé en 2005, a mangé une de ces boulettes. Il en est mort.
"Dudu" avait fait reproduire Volcan avec une femelle patou du village. Il venait d'en adopter le chiot, Dom Dom, âgé de trois mois, qui apprenait actuellement son travail de gardien au Pain-de-Sucre, auprès de 1.500 brebis, une femelle patou, Belle, et deux beaucerons. Dom Dom est mort samedi, dans les bras de son maître. On est sans nouvelle de Belle (probablement morte elle aussi), alors que les deux beaucerons sont en soins intensifs chez un vétérinaire de Saint-Jean-de-Maurienne.

"On avait pris toutes nos précautions", dit "Dudu", "un enclos, les chiens, le berger qui dort dans la cabane à côté des moutons. Mes chiens sont pratiquement tous morts. Si j'attrape les salauds qui font ça..."

Dans les montagnes de Valloire, depuis un an environ, il semblerait qu'aient disparu toute trace du loup comme du renard. Dix-sept chiens morts auraient été recensés autour de Bonnenuit, et les statistiques manquent sur les autres espèces, marmottes, blaireaux...
En Maurienne, on entend souvent dire "qu'ici, on a résolu le problème du loup...". Alors, ces boulettes sont-elles le fait d'adversaires du grand canidé désireux de se débarrasser de lui de façon radicale ou relèvent-elles d'une seule vengeance personnelle visant ce berger. Le fait que plusieurs chiens soient morts dans différents secteurs du massif pourraient laisser penser qu'il s'agit d'un acte visant à éradiquer le loup. Quoi qu'il en soit, cet acte totalement irresponsable aura des conséquences dramatiques sur la faune locale. Dudu dont les deux Beaucerons seraient tirés d'affaire mais avec des lésions irrémédiables a porté plainte à la gendarmerie de Saint-Jean de Maurienne.

- Antigel mortel

L'antigel a un goût sucré, il est adoré par tous les canidés. Pour un petit ou jeune chien, la mort intervient en moins d'une demi-heure, dans d'atroces souffrances. L'antigel fait "fondre" l'estomac et les intestins. Les gros chiens puissants peuvent encore être sauvés par le vétérinaire une heure environ après l'ingestion.

Auteur: Jean-Philippe Meynieu
Source: Le Dauphiné libéré du 13 juillet 2008

- Observation

Vu les circonstances, il est peu probable que ces boulettes empoisonnées soient le fait d'opposants aux canidés du milieu pastoral. Il paraîtrait assez stupéfiant qu'ils s'en prennent indirectement à leurs propres chiens.

D'autres "segments" de la populations sont également exaspérés tel que les touristes ou acteurs du tourisme, les collectivités locales, etc... Les chiens constituent des éléments de régression du tourisme de nature et par voie de conséquence, les canidés également. Car, honnêtement, qu'est ce que les loups, comme les ours, apportent réellement au tourisme local qui n'a pas attendu les grands prédateurs pour se développer? Rien!

Des rumeurs se font aussi entendre. Des extrémistes de l'écologie pourraient ne reculer devant aucun sacrifice pour tenter d'engendrer la haine contre les éleveurs. Ces extrémistes n'hésitent pas à s'attaquer à des abattoirs, des élevages, etc... Pourquoi pas aussi aux... éleveurs de brebis. Tenter de discréditer le milieu pastoral au profit du "tout sauvage" préconisé par certaines associations qui, le plus souvent, présentent bien dans leur milieu.

Cet aspect n'est sans doute pas à négliger.

Louis Dollo, le 17 juillet 2008

* Savoie: les chiens de berger empoisonnés

Depuis le début de l'année, 17 chiens de bergers sont morts en Maurienne (Savoie), a dénoncé un des bergers dont les trois chiens Patou viennent de mourir, victimes de boulettes empoisonnées à l'antigel alors qu'ils gardaient les troupeaux au-dessus de Valloire.

"Mon chiot Patou de trois mois, qui apprenait son travail de gardien auprès de 1.500 brebis est mort samedi, et sa mère a disparu", a déclaré René Grange, berger à Valloire, qui a en outre perdu un Patou adulte empoisonné trois semaines auparavant.
"Mes deux Beaucerons, qui avaient eux aussi mangé des boulettes, ont pu être sauvés par le vétérinaire, ça ne peut plus durer", a-t-il ajouté.

"C'est quelqu'un qui vient volontairement jeter des boulettes, car il faut marcher une heure et connaître où il faut passer pour rejoindre l'alpage du Pain de Sucre où se trouvent en ce moment les brebis", estime le berger, qui compte porter plainte mardi à la gendarmerie de Saint-Michel de Maurienne

Source: Le Figaro du 14 juillet 2008

- Valloire: des chiens de troupeaux empoisonnés

Trois chiens de race Patou, appartenant à un berger de Valloire en Maurienne, sont morts en quelques semaines après avoir ingurgité des boulettes de viande empoisonnées à l'antigel.

Depuis le début de l'année ce sont 17 chiens sont morts dans les mêmes circonstances.
Le berger, qui a par ailleurs pu sauver deux beaucerons, se dit persuadé que quelqu'un vient volontairement jeter ces boulettes dans son alpage puisqu'il faut, explique-t-il, marcher plusieurs heures pour y accéder. Il compte porter plainte auprès de la gendarmerie.

Il n'ose pas imaginer qu'il puisse s'agir de l'acte d'un ou plusieurs opposants à la présence du loup, d'autant plus que le nombre de ces bêtes est en diminution dans ce secteur de la Maurienne.

Source: La Boussole 74 du 15 juillet 2008