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Les éleveurs et bergers de montagne (Pyrénées, Alpes, Jura, Vosges, Massif Central) confrontés à la problématique des grands prédateurs, ours, loups, lynx, se retrouvent aujourd’hui face à une situation intenable.  La présence de ces prédateurs leurimpose ou leur recommande la présence d’un chien de protection, le plus souvent un Patou, pour assurer la protection du troupeau. Certains y voient même un avantage estimant que le chien de protection est aussi une garantie contre les chiens en divagation notamment dans les zones péri-urbanisées.

Par ailleurs, dans les zones rurales d’élevage, que ce soit en plaine ou en montagne, nous pouvons y trouver des sportifs (Joggers, vététistes, randonneurs…), des touristes et des familles en promenade ou encore, des pratiquants de la montagne que ce soit des randonneurs, des alpinistes se rendant en refuge ou au pied des voies ou bien des grimpeurs accédant à un site naturel d’escalade.  Dans ce cas, le chien de protection assure sa fonction de protection du troupeau dans lequel il se trouve. La traversée d’un espace devient délicat voire impossible surtout si le randonneur ou le cycliste n’a aucune notion pour aborder un tel chien.

Le nom respect des règles, dont la connaissance n’est d’ailleurs pas obligatoire et ne font pas parti des cursus de formation des cadres bénévoles de clubs ou des professionnels, d’expose aux risques de morsures plus ou moins graves. Conséquence: l’éleveur ou le berger salarié sont assignés en justice au motif que le chien est en divagation alors qu’il ne fait que son travail.

L’éleveur et le berger se trouvent donc confronté à ce dilemme insoluble: un chien de protection pour se protéger des grands prédateurs avec le risque d’une plainte au cas où un randonneur de passage soit mordu ou pas de chien, pas de plainte mais le risque d’être attaqué par un grand prédateur avec le double risque dans certains secteurs de ne pas être indemnisés parce qu’il n’aura pas pris toutes les précautions d’usage.

Faudra-t-il un jour exiger des usager de la nature un permis spécial justifiant d’une formation pour se promener dans la campagne ou la montagne? Faudra-t-il interdire l’accès aux chemins et espaces où se trouvent des chiens de protection? Ou encore, faut-il éliminer les grands prédateurs qui, en définitive et de manière indirecte, sont responsables de cette situation de mise en danger d’autrui?

Mais au final, il apparaît évident que les éleveurs et bergers ne pourront plus à moyen terme accepter d’être en permanence assigner en correctionnel parce qu’ils ont un chien de protection indispensable particulièrement efficace. Un chien de protection n’est pas et ne peut pas être un chien de salon sinon il ne protège rien.

Louis Dollo, le 18 septembre 2011