Personne ne contestera le fait que le chien de protection des troupeaux, quel que soit sa race, est fait pour protéger les troupeaux, notamment d’ovins (moutons) et caprins (chèvres) des intrus et prédateurs qui viendraient perturber la quiétude des animaux. Il s’agit principalement d’ours et de loups mais aussi de lynx, renards… et personnes mal intentionnées. Il faut donc que le chien dispose de qualités de défenseur à l’égard des attaquants potentiels et protecteurs à l’égard du troupeau.
Partant de ce principe, nous pourrions imaginer que des tests sont organisés afin de sélectionner génétiquement les individus les plus aptes. Erreur. Les tests consistent à repérer les gentils toutous à l’égard des autres usagers de l’espace: randonneurs, vététistes, ramasseurs de champignons et autres profiteurs gratuits d’un espace par ailleurs loué et payé par des éleveurs. C’est encore aux éleveurs et bergers de s’adapter, s’organiser, investir… pour le bien-être de loisirs de quelques personnes occasionnellement de passage.
Les titres des vidéos présentées par la section chiens de protection de la commission chiens de troupeaux de la société centrale canine sont parfaitement évocateurs du décalage entre les besoins exprimés sur les estives et la réponse apportée par des organisateurs de concours de beauté pour chiens de salon. Les tests en vidéo:
Selon la société centrale canine: «L’examen d’évaluation de sociabilité et d’aptitude à la protection des troupeaux….. Ce test a une valeur ponctuelle, et a pour but de mettre en valeur les aptitudes à la protection des troupeaux, ainsi que la sociabilité et la capacité d’adaptation a un événement inconnu, des chiens de protection.
«Il permet de mettre en évidence les qualités physiques et caractérielles que nous recherchons, ainsi que les aptitudes à la protection et les défauts que nous considérons rédhibitoires ; il permet de sélectionner des animaux aux aptitudes certaines, afin de les utiliser comme reproducteurs et d’écarter de la sélection tous les chiens présentant un caractère trop agressif. Le pragmatisme de ces tests s’appuie sur la connaissance d’experts.
«Le test a été mis au point par Mario Massucci, avec La participation de Daniel Grignon et Jean François Courreau, de Hubert Covarel, Gérard et Colette Devigne, Martine et Charles Metenier, Philippe Veyron, Dan Chagnard et Jean Paul Kerihuel».
Et les bergers ont vraiment tous perdu leur savoir-faire? Ceux qui sélectionnent déjà leurs chiens n’ont rien à dire? Doive-t-il passer obligatoirement entre les mains d’apprentis sorciers qui n’ont jamais gardé un troupeau et jamais vu un loup?
C’est bien l’inquiétude exprimée par plusieurs association d’éleveurs qui contestent ces tests et ces pratiques que l’on veut leur imposer sans les consulter.