Le chien de troupeau est l'auxiliaire indispensable au berger.Il fait l'objet de sélection et de concours
Les 21 meilleurs chiens de troupeau de l'hexagone vont montrer leur talent dans notre vallée le dimanche 7 août 2005 à partir de 8H00 au plateau du Bénou à Bielle en Ossau
(vallée d'Ossau dans les Pyrénées-Atlantiques), au coeur du pays de l'ours.
Le travail que doivent accomplir les border-colley sous la direction du concurrent/berger:
Les troupeaux sont constitués de génisses n'ayant pas l'habitude de ce genre de travail et ne passent jamais deux fois pour que chacun ait la même chance de l'emporter.
Plateau du Benou (Vallée d'Ossau - Pyrénées-Atlabtiques).
La finale du championnat de France de chiens de troupeau sur bovins s'est déroulée hier sous les regards de 4.000 curieux dans une ambiance festive
En arrivant au plateau du Bénou, au-dessus de Bilhères-en-Ossau, le troupeau de voitures annonce déjà le succès de la manifestation. Près de 4 000 personnes, curieux, touristes,
connaisseurs ou fans du film "Babe", ont fait le déplacement pour assister hier à la finale du championnat de France de chiens de troupeaux sur bovins. La première à avoir lieu en
Aquitaine en quinze ans d'existence. Ce sont les éleveurs de bovins bretons, grands utilisateurs de chiens pour mener leurs troupeaux, qui ont lancé ce concours en 1990. Plusieurs
d'entre eux se sont d'ailleurs encore qualifiés cette année.
Au lieu-dit Latécouère, les tentes de restauration, de produits régionaux et d'animation ont envahi la pelouse de ce plateau, magnifique site fort d'une longue tradition pastorale.
Première des animations, le concours de chien sur canards mené de main de maître par les fils ou filles de bergers, sous le regard amusé et admiratif des badauds. Mais le grand
spectacle a eu lieu un peu plus loin, dans un grand enclos de 3,5 hectares délimité par des clôtures électriques, autour desquelles s'est amassé le public. Pour l'aider à suivre
les différentes épreuves, Jean-François Casaux, éleveur de blondes et de brebis à Aramits, donne au micro les explications techniques indispensables. Il est venu accompagné par sa
jeune border collie, Una, qui a raté les qualifications mais qui est là pour donner, si nécessaire, un coup de main à un concurrent en difficulté.
21 border collies.
De 8 heures à 19 heures, les vingt-et-un border collies finalistes ont dû, chacun leur tour, mener un groupe de cinq génisses sur un parcours semé d'obstacles. Et cela en 25
minutes maximum, le temps réalisé la veille, samedi, par un "chien blanc", un non qualifié. Au départ, les concurrents sont gratifiés de cent points et chaque faux-pas entraîne
des pénalités. Sous leurs chapeaux bien vissés, Thierry Lemorzadec et Denis Arnoult, éleveurs tous deux, ont endossé l'habit de juge pour la journée. Ils se partagent chacun une
partie du terrain et notent précieusement chaque écart de conduite des vaches.
C'est au tour de Daniel Huet, 50 ans, originaire du Calvados, venu avec Rouby. Repérables par leur drapeaux normands rouges et or, ses supporters se sont installés sur les pentes
qui bordent le terrain. Pour la première épreuve, le maître au piquet envoie son chien chercher les génisses qui paissent à 400 mètres. Puis Rouby les ramène à coup de "à gauche",
"à droite", "stop", "amène" et autres "recule" lancés par Daniel Huet. Cette deuxième étape accomplie, le border collie doit faire passer les vaches entre deux barrières. Quelques
points sont perdus car une bête effectue un hors ligne et une autre vire un peu de la trajectoire.
Rabatteur.
Viennent ensuite le couloir de contention, utilisé habituellement pour marquer les vaches ou les soigner, et le passage de carrefour, raté par Rouby. Il faut que le chien ramène
ensuite les génisses dans un cercle délimité par un fil de clôture et il doit les y stabiliser. Là arrive l'épreuve la plus difficile pour un border collie. Daniel Huet s'en va,
Rouby garde les bêtes et doit après les éloigner de la direction du maître. Un acte illogique pour ce rabatteur qui a le réflexe de faire revenir le troupeau vers le berger. Tout
est histoire de dressage. Pour finir, le chien ramène les vaches dans une bétaillère.
"Je suis quand même content de son travail, il a essayé de faire le maximum, confie Daniel Huet. Et s'il y a des erreurs, c'est seulement de la faute du maître!" Même s'il s'agit
d'un concours, les participants sont venus avant tout pour se faire plaisir et partager un bon moment entre collègues sous l'ardent soleil pyrénéen
Auteur: Guillemette Echalier
Source: Sud-Ouest du 8 août 2005