Il est bien connu que trop de réglementation ou une réglementation inadaptée, tue la réglementation. Par ailleurs, imposer sans concertation préalable pourrait bien avoir les effets inverses de ce qui est recherché.
Nous avons vu, et la Préfecture des Hautes-Pyrénées le confirme, que
l’écobuage est une pratique ancestrale.
Partant de cette observation. Il convient donc de tenir compte de deux réalités:
La situation de terrain a évolué avec le temps. La pression humaine
en montagne est bien moins forte qu’au 19ème siècle et les exigences de l’administration française mise en place après la révolution (toujours males perçues) ont quelques peut
bousculé les pratiques.
Les comportements humains liés à une ambiance sociologique et historique imposent une concertation et le respect des habitants des régions et vallées concernées.
Faisant référence à l'histoire locale, l'anthropologue Pierre Bidart, dans plusieurs communications, apporte un éclairage sur les «incivilités de la société paysanne»
En dehors de ces aspects, il existe aussi un aspect technique. Il suffit de réfléchir à ce que peut représenter une autorisation administrative pour une durée de 5 jours. En effet:
Le manque de souplesse engendre automatiquement des débordements ou des incompréhensions.
Comment imaginer l'arrêt d'une procédure d'écobuage dans la situation suivante:
Et même si la Préfecture avait eu le Maire, tout le monde aurait rigolé, car dans les vallées, la météo c'est comme une curiosité.... ils se trompent tellement qu'il vaut mieux ne
pas s'en occuper si non on ne ferait rien.
Il ne s'agit pas tant d'erreurs de prévisions météorologiques que du fait qu'en montagne, spécifiquement, selon les vallées, les conditions météo peuvent être totalement différentes.
N'a-t-on pas vu lors de la grosse tempête de janvier 2000 quelques dégâts à Tarbes mais aucun arbre tombé dans les vallées bigourdanes. un avis général peut ne pas être ressenti
dans les vallées.
Par ailleurs, dans l’hypothèse où des sanctions trop lourdes ou des procédures trop complexes viendraient à exister, il y a de très fortes chances pour que le principe du «ni vu,
ni connu» s’applique à un autre principe qui est «pas pris, pas puni» puisque de toute manière aucune sanction n’est vraiment prévue spécifiquement en cas d’infraction à l’arrêté
préfectoral.
A cette réglementation, ajoutons la réaction de ceux qui ont en charge de combattre le feu,
les Sapeurs Pompiers. Il a été particulièrement surprenant de
voir que dans les Hautes-Pyrénées, le CODIS s’est constitué partie civile à la suite des incendies de février 2002.
La notion de «pas pris, pas puni»auquel on peut rajouter «ne pas parler»pourrait bien prendre un sens très développé.