Alors que la France ne couvre que
40% de ses besoins en
viande de mouton et que nous importons depuis la Nouvelle Zélande, nous pouvons nous étonner que le secteur de l'élevage, notamment celui de l'ovin, soit en crise depuis de
nombreuses années.
Pourquoi les Pyrénées qui disposent de vastes étendues de prairies et estives ont-elles subies une telle déprise agricole depuis plusieurs décennies?
Pourquoi doit-on lutter contre un ensauvagement de nos montagnes et un envahissement de la forêt?
Pourquoi faut-il parler d'environnement et d'écologie pour sauvegarder des biens naturels tel que les pelouses alpines, les races d'élevage, les paries de fauche, etc.... à grand
renfort de subvention par ailleurs critiqué, faisant des éleveurs des assistés de la Nation et de l'Europe?
A partir de quelques textes, qui ne sont que des résumés et des interventions ponctuelles, Bruno
Besche-Commenge nous apporte quelques réponses pouvant constituer une base de réflexion sur l'histoire, le présent et le futur de notre agriculture de montagne.
Au cours du Conseil d'Administration de la Coordination Pyrénéenne - ADDIP du 19 avril 2008 suivi de l'AG de l'ASPP 65, Bruno Besche-Commenge a fait une intervention qu'il a intitulée: "Ours? Loups? Le problème EST politique, la solution aussi - Bilan prospectif" Nous en donnons le contenu où il met tout à plat et pointe du doigt les responsables des vrais problèmes d'aujourd'hui. En annexe, il fourni " Quelques articles du Plan Mansholt, ou: ce n'était pas une fiction" particulièrement édifiants et le plus souvent méconnu du public.
Suite aux questions débattues au cours ces deux réunions, ADDIP et ASPP, il a souhaité rédiger un bilan de l'origine des problèmes, de la situation actuelle (grave, nous le savons tous), et de ce qu'il pense être la seule solution de sortie de crise. Il le fait, certes, à la suite de ces réunions, mais aussi et d'abord à partir de son expérience accumulée depuis 37 ans qu'il travaille sur l'histoire des races bovines et ovines pyrénéennes, celle du pastoralisme et des savoirs des éleveurs de montagne (Pyrénées et ailleurs), et celle des politiques agricoles modernes telles qu'elles ont commencé à être esquissées dès la seconde moitié du XVIII° siècle.
C'est d'ailleurs à ce titre de chercheur qu'il avais été invité à intervenir lors d'une grande assemblée réunissant Jeunes Agriculteurs, FNSEA, Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture (APCA), Fédération Nationale Ovine (FNO) et FNEC organisée à Paris sur le problème des grands prédateurs et qui se clôtura par l'adoption d'un remarquable manifeste: "Pour le maintien de la biodiversité en zone d'élevage."
Après le Plan Mansholt et au-delà des premières années de "réforme" de l'agriculture européenne,
les systèmes européens de subventions
à l'élevage se sont perpétués. L'ASPAP a mobilisé cinq de ses membres pour lire de près et traduire l'essentiel d'un document en anglais de 1997 où il y a absolument tout ce qui
nous encercle en ce moment: les ours bien sûr, l'Europe, la nouvelle PAC et son instrumentalisation, le lobbying (c'est
WWF qui finance pour
l'UICN), l'avenir qu'ils nous réservent,
et même le colloque des environnementalistes à Luchon puisque l'étude est rédigée par l'Istituto Ecologia Applicata de Rome qui ouvrira le symposium après l'introduction de
François Arcangeli, Maire d'Arbas et Président de l'ADET - Pays de l'ours.
Nous voyons déjà une des raisons pour laquelle les opposants aux introductions d'ours refusent d'y participer. Pour eux, "tout est combiné d'avance, aucun dialogue n'est possible."
Le document proposé est assez long même si il n'a été traduit que l'essentiel MAIS indispensable à lire de près. Les pages 12-14 sur le zonage, et la note, sont édifiantes. A partir de la page 11 "Un projet de réforme de la PAC en faveur de l'environnement" et jusqu'à la fin vous donnera une idée de ce qui attend les éleveurs de montagne européen. C'est peut-être cela, en résumé, les engagements internationaux de la France.
Nous voyons de quelle manière la nouvelle PAC s'articule aux grands prédateurs: il y a, en effet, deux éventualités, pas trois: ou les responsables politiques et consulaires
ont trempé dans ce petit jeu, ou ils ont été trompés.
A ce niveau, nous comprenons que les voyages dans les Monts Cantabriques en Espagne, dans le Trentin en Italie ou en Slovénie n'ont pas plus d'intérêt que le symposium de Luchon où,
chacun de son côté, joue le pion des autres.
Il est peut être venu l'heure où il faut arrêter de jouer à cache cache et de demander des comptes.