Pour la seconde année, la tradition départementale un temps perdu, est de retour mais à Argelès-Gazost. Cette année encore la capitale du Lavedan sera le lieu de rassemblement des béliers de la vallée… avant leur départ en estive.
Vous voulez une journée remplie de traditions?
Venez admirer le rassemblement de plus de 100 béliers de toutes races devant le «jury des Estives» sous l’égide de l’AREDA, présidée par Bernard Moules et de Régis Baudiffier, conseiller technique, à l’initiative de ce rendez-vous.
Un retour aux sources assurées.
Pour sa seconde année à Argelès-Gazost, la fête du bélier a connu un vif succès tant chez les touristes que chez les éleveurs pour, à la fois, un concours d’éleveurs et la
dégustation de l’omelette de Pâques dans les divers restaurants de la ville. Plus de 400 casse-croûtes – omelettes ont été servis avec les Cafés – Partenaires: Bar du Centre, Bar
du Lavedan et Café des Fleurs.
107 béliers et plus de 60 éleveurs répondaient à l’appel de l’AREDA, présidée par Bernard Moules et de l’Office de Tourisme présidée par Roger Mounard qui se félicitent de ce
succès qui confirme l’an dernier.
Ce retour aux sources d’une manifestation lourdaise abandonnée en 2008 montre une fois de plus la vitalité de l’élevage d’ovins pyrénéens. Nous pouvions y trouver des races rustiques locales comme les barégois et les lourdais ou plus pyrénéennes originaire d’Ariège comme les tarasconnais (les plus nombreux) et les castillonais. Mais il y avait également de l’ile de France, Blanche du Massif Central (BMC), du Montagne noire et du berrichon. Et puis, la présentation d’un joli basco-béarnais dont l’éleveur n’est pas agriculteur mais simplement passionné avec un petit troupeau «tondeuse» pour sa propriété. Ceux-là aussi comptent dans le maintien et la promotion des races mais aussi l’entretien des espaces et des paysages.
Bernard Moules combatif pour l’élevage de moutons
Le projet de nouvelle PAC (Politique Agricole Commune) pour 2013 n’est pas, à la base, très favorable aux petits éleveurs de montagne. «Si on le suit, dans deux ans, il n’y a
plus de brebis dans les Pyrénées» nous dit Bernard Moules. Mais le discours de cet authentique syndicaliste agricole de la première heure, montre qu’il ne baisse pas les
bras: «On se bat pour faire avancer le dossier, pour valoriser les productions de nos territoires et j’ai bon espoir».
La problématique est d’expliquer ce qu’est l’élevage en zone de montagne, avec les caractéristiques du milieu dans lequel il évolue, ses spécificités qui ne peuvent l'assimiler à l'élevage tel qu'il est pratiqué dans les zones plus productives de plaine ou de piedmont. Cet élevage que nous connaissons, actif et présent à Argelès-Gazost, doit disposer de références technico-économiques spécifiques. Par ailleurs, selon l’ACAP (Association des Chambres d’Agriculture des Pyrénées): «l'installation et la mise en oeuvre de projets agricoles ou pastoraux dans les zones de montagne et plus particulièrement en déprise nécessitent une ingénierie adaptée, basée fortement sur l'animation et d'accompagnement auprès des collectivités et des porteurs de projet». Il en découle, depuis 2009, un important travail pour préparer la future Politique Agricole Commune
Les éleveurs pyrénéens ne sont pas restés les bras croisés à attendre les décisions de Bruxelles. Ils ont déjà réalisé une étude "Stratégie de l'agropastoralisme pyrénéen après 2013" et organisé un séminaire zones intermédiaires
Et ce n’est pas terminé. La volonté d’exister et se développer de l’agriculture de montagne a d’autres projets que nous découvrirons au fil du temps notamment un important travail sur la valorisation des produits offerts aux consommateurs et le développement des circuits courts pour chaque filières dont l’ovine.
La manifestation d’Argelès, avec les béliers, participe à ce rapprochement indispensable avec les consommateurs. D’autres sont prévues comme la transhumance en juillet et la ferme en ville en août. Voir le programme des festivités d’Argelès-Gazost
Louis Dollo, le 7 avril 2012
Ces dernières années, du fait de l’éloignement du citadin (n’habitant pas forcément la ville) de la réalité rurale et du développement d’une certaine zoolâterie tendant à assimiler
l’animal à l’humain, des dérives de vocabulaire se sont produites. Il nous parait indispensable de «recadrer» le vocabulaire qui, en français, est d’ailleurs bien moins riche qu’en
gascon / patois.
L’ovin est une espèce herbivore regroupant la famille des moutons (terme générique désignant la viande) comprenant le bélier (mâle), la brebis (femelle). En fait, le mot «mouton»
est d’origine celtique et désigne le mâle châtré lorsqu’il est vivant. Suite à une relation entre bélier et brebis, cette dernière est pleine (et non pas enceinte) et met bas
(mais n’accouche pas) d’un agneau (mâle) ou d’une agnelle (femelle). Lorsque vous mangez de la viande d’agneau, ce peut être de l’agnelle et la viande de mouton peut être une
brebis, un bélier ou un mâle châtré.