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Des éleveurs qui n'ont pas tout compris ou qui sont téléguidés par le Parc National des Pyrénées?
Il est étonnant de ne voir que 3 bergers transhumants, comme par hasard à Etsaut, sur un sujet largement débattu et exprimé dans la presse où la responsabilité de l’Etat est totale. Faire de la résistance pour 75 euros peut paraître mesquin, incompréhensible sauf si derrière il y a des objectifs politiques et une forte manipulation sur des acteurs pas toujours au fait des questions administratives.

Essayons de comprendre la situation….

- Des éleveurs déposent des casseroles devant l'IPHB à Oloron

Ce lundi matin, trois bergers ont sonné aux portes de l'IPHB, l'Institution patrimoniale du Haut-Béarn, à la maison des vallées, à Oloron. En poussant une brouette de casseroles visiblement usagées qu'ils ont laissées en guise de paiement d'une facture d'héliportage contestée. "Demain (ce mardi), si je ne paye pas, un huissier me menace de saisir mes meubles, indique Mireille Bonhomme, bergère d'Arbus qui transhume à Etsaut. Pour une facture de 75 €."

La porte de l'IPHB est restée close. Les bergers sont donc passés par les coulisses pour livrer dans les bureaux de l'IPHB, en guise de paiement, leurs casseroles, faitout et autres poêles, "pour que l'IPHB puisse faire sa cuisine". Ils ont même demandé un reçu au personnel interloqué par leur démarche.

"Au cours de l'été 2012, devant ses difficultés de trésorerie, l'IPHB a décidé de faire payer ses services, notamment pour l'organisation du portage (héliportage et muletage) aux bergers et aux communes, explique Mireille Bonhomme. Ceci, alors que la saison était entamée et que les intéressés n'étaient pas au courant." Elle reproche à l'IPHB d'avoir mis les bergers "devant le fait accompli" en leur adressant pour seule explication… une facture.

Élise Thébaut, bergère qui transhume également à Etsaut, à la cabane de Salistre, confirme. "Je me suis engagée auprès de l'IPHB pour l'héliportage 2012 en renvoyant le bulletin de confirmation qui ne faisait aucune mention de frais ou d'adhésion." Elle reçoit pourtant en novembre une facture de 95 €, le tarif pour "services rendus" par l'IPHB intégrant héliportage et muletage. "Le temps que je conteste ma facture, la trésorerie d'Oloron m'a prélevé, un an plus tard, par une opposition à tiers détenteur, la somme de 95 €. Et j'ai aussi dû payer 116 € de frais bancaires. Cette adhésion m'a coûté cher!"

- Héliportages gratuits car subventionnés?

Les deux bergères, accompagnées hier de l'éleveur Marc Peyrusqué, assurent qu'elles ne sont pas les seules à contester leurs factures. Si on se réfère au bilan 2012 publié par l'IPHB, 66 bergers ont bénéficié cette année-là des opérations d'héliportage, pour une soixantaine de tonnes de matériel*.

Cette même année, un rapport de la cour des comptes pointe pour 2010 l'absence de toute sollicitation des usagers de l'héliportage. L'IPHB avait justifié cette situation en indiquant que "le règlement du plan de soutien à l'économie de montagne (PSEM) imposait la gratuité des opérations subventionnées". Visiblement, la règle a "changé" au cours de l'été 2012.

* Malgré plusieurs tentatives, nous ne sommes pas parvenus, hier, à joindre le directeur de l'IPHB.

- Des héliportages individuels organisés

En juin 2013, quelques bergers et la commune d'Etsaut (dont la maire Elisabeth Médard, est loin d'être une proche du président de l'IPHB, Jean Lassalle), ont organisé un héliportage en commun, sur la base de demandes individuelles de financement par le Plan de soutien à l'économie de montagne (PSEM). Une opération qui leur "coûtait moins cher qu'avec l'IPHB", soulignaient alors les bergers, dont les deux bergères venues hier contester leurs factures 2012 à l'IPHB. A l'époque, le directeur de l'IPHB, Didier Hervé, avait réagi en expliquant que l'IPHB, en tant que collectivité, percevait des subventions hors-taxes et devait donc s'acquitter de la TVA. Il laissait également entendre que ce genre d'héliportage "individuel" revenait au final "plus cher au contribuable" puisque l'IPHB parviendrait à réduire le coût global de ces opérations en réalisant des marchés à appel d'offres.

Auteur texte et photo: Sébastien Lamarque
Source: La République des Pyrénées du 5/02/2014

- Les objectifs politiques d'Elisabeth Médard

Élisabeth Médard (PS), maire d'Etsaut, administratrice du Parc National siège normalement au sein de l'IPHB. Elle a été suppléante de François Maitia, candidat socialiste malheureux aux législatives de 2012 dans la 4e circonscription face à Jean Lassalle (Modem), Président de l'IPHB et maire de Lourdios. Elle est également Présidente du Conseil économique, social et culture du Parc National des Pyrénées aux côtés d'André Berdou (PS), Président du Parc National des Pyrénées et opposant permanent à Jean Lassalle.

La commune d'Etsaut tout comme la communauté des communes de la vallée d'Aspe sont dans le gterritoire de compétence de l'IPHB. Nous pouvons noter que depuis l'élection d'Elisabeth Ménard en 2008, la commune fait souvent cavalier seul notamment pour l'aménagement de cabanes. Elle a néanmoins sa place, de droit, au sein de l'IPHB, collectiovité territoriale, et reçoit en tant que membre, toutes les informations.

- Observation:

Depuis les faits ci-dessus, Elisabeth Ménard a été réélue maire d'Etsaut puis élue Présidente de la communauté de communes de la vallée d'Aspe et a intégré le Conseil d'Administration du Parc National.

Pour être complète, il reste à Elisabeth Ménard le Conseil Général, le Conseil Régional et l'Assemblée Nationale. Mais avant, la présidence de l'IPHB pour faire disparaître l'Institution démocratique au profit d'une institution administrative, le Parc National des Pyrénées.

Louis Dollo, le 6 février 2014 - MaJ le 26 juillet 2014