Le Monde des Pyrénées

L'IPHB n'est pas morte: Les comptes 2007 sont équilibrés

Le Préfet Marc Cabane avait dit qu'il ne souhaitait pas la disparition de l'Institution Patrimoniale du Haut Béarn (IPHB), bien au contraire! Il ne pourra pas dire qu'il a facilité son existence en 2007. C'est même tout le contraire. Fort heureusement, la Chambre régionale des Comptes vient de donner un avis favorable au nouveau budget.

Rappelons nous qu'en juin dernier, le Préfet avait saisi la Chambre régionale des comptes pour donner un avis sur le budget 2007 de l' IPHB. Cette dernière avait "disqualifié" le dit budget le 2 juillet 2007 au motif que le prêt de 50 000 Euros accordé par la Chambre d'Agriculture pour faire face à l'absence de paiement des subventions de l'Etat et du Conseil Régional ne devait pas figurer en recette puiqu'il s'agissait "d'une avance remboursable". Situation pour le moins surprenante dans la mesure où les dépenses correspondantes avaient été inscrites en charges sans être contestées.
Mais les secrets de la comptabilité publique sont des voies impénétrables...

Jean Lassalle
Jean Lassalle au cours de la réunion du Syndicat Mixte du Haut Béarn le 27 juillet 2007

Il fallait donc revoir le budget.
C'est ce qui a été fait le 27 juillet 2007 par le Syndicat Mixte du Haut Béarn où ni représentants de l'Etat ni des associations environnementales n'étaient présents. Après que plusieurs solutions aient été suggérées et qu'un tour de table ait été fait, il fallait se rendre à l'évidence que, bien sûr l'Etat ne donnerait pas un centime mais qu'au travers des tergiversation oratoires de François Maïtia, la Région Aquitaine n'était pas "un partenaire fiable" pour la pastoralisme béarnais. De ce fait, le Président Jean Lassalle a coupé court à la discussion en demandant à ses services d'établir un budget sans l'Etat ni la Région à la grande surprise du Conseiller régional.

Un François Maïtia édifiant!
Le représentant du Conseil régional d'Aquitaine, François Maïtia tient des discours à géométrie variable selon les lieux et les interlocuteurs. Devant le Syndicat Mixte il parle de "réduire la voilure" en limitant les frais. Mais quels frais? Il n'en dira rien. Devant les journalistes il n'en dira pas plus mais de toute manière ce ne sera pas dans le personnel que des économies pourront être faites puisque de toute manière ils ont un statut d'agents territoriaux. Impossible de licencier.

Lorsqu'il va à la Préfecture devant Alain Auvé du Ministère de l'Ecologie pour parler des problèmes d'ours, il défend l'IPHB que, par ailleurs il n'aide pas. Bien au contraire il cherche à l'enfoncer. Pour preuve: les subventions engagées pour 2006 n'ont jamais été versées alors que le travail correspondant a été réalisé. Pour 2007, nous l'avons vu, il ne s'engage pas mais ne se retire pas du Syndicat Mixte (l'Etat non plus d'ailleurs). Au contraire, il s'en sert de tribune sans payer sa cotisation et ses engagements contractuels. Mieux encore, le Conseil Régional d'Aquitaine de gauche s'aligne sur un Ministère de droite. Serait-il, lui aussi, dans la ligne Lang, Strauss-Kahn, Rocard, Besson et quelques autres?

Maitia
François Maïtia, représentant le Conseil Régional d'Aquitaine

Si le Préfet Marc Cabane souhaiterait voir Jean Lassalle remplacé par René Roze à la Présidence de l'IPHB, il se dit également que François Maïtia briguerait la place. Et, pour cela, tous les moyens sont bons tel que ne pas tenir ses engagements contractuels et pousser l'IPHB dans l'impossibilité de travailler.
Les éleveurs béarnais apprécieront le comportement du personnage manifestement pas très malin pour obtenir des voix au sein du Syndicat.

Des comptes équilibrés
Jean Lassalle avait une carte à jouer: le soutien du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques et l'effort supplémentaire des collectivités locales. Bien sûr, il a fallu "réduire la voilure" comme le demandait François Maïtia mais au détriment du pastoralisme car l'IPHB ce n'est pas seulement l'ours et QUE l'ours. C'et aussi l'aide et le soutien au pastoralisme. Les principaux lésés sont donc les éleveurs avec le refus de paiement du Conseil régional de 40.000 Euros de reliquat de 2006 et la participation de 34.000 Euros pour 2007 soit un manque de 74 000 Euros. Les électeurs du Béarn apprécieront sans doute le geste.
Par conséquent, si en 2007 les héliportages, muletages et quelques sauvetages de bétail ont pu avoir lieu grâce à l'avance de la Chambre d'Agriculture, il est probable que rien de ceci ne pourra se réaliser en 2008 sauf évolution de la situation ou prise en main par une administration dont on ne voit pas très bien laquelle aurait les compétences et les capacités.

Si aujourd'hui l'IPHB peut fonctionner, c'est avec des moyens réduits et la suppression d'actions tel que les équipements de sécurité pastorales que l'on ne fait pas parce qu'il y a l'ours mais parce qu'il y a des bergers et un pastoralisme actif, des plaquettes techniques (l'ACP, pro-ours, a, à cet égard, beaucoup plus de moyens qui ne servent à rien et à personne), l'évacuation du bétail accidenté, la promotion et la valorisation des produits et de l'image du pastoralisme qui sera peut-être attribué au FIEP (problématique du Pe Descaous à suivre prochainement) et/ou à l'ADET et l'ACP beaucoup plus dans le ton brun ours et dont les financements constituent des nébuleuses incontrôlables et surtout pas supervisés par une chambre régionale des comptes comme pour l'IPHB.

Louis Dollo - septembre 2007