Une fois encore, la preuve est faite sur le comportement des vautours fauves à l'égard des bêtes vivantes mais en situation de faiblesse. Cette fois, c'est une vache qui en fait les frais sous les yeux de l'éleveur impuissant sur la station de ski de Gourette dans la vallée d'Ossau, en plein coeur du Béarn (Pyrénées-Atlantiques).
Gourette. --Un éleveur accuse les vautours d'avoir tué sa vache, jeudi.
Les charognards ont-ils changé de comportement? La question est étudiée
Les vautours se nourrissent normalement de bêtes mortes. Ces charognards ont-ils modifié leur comportement, faute d'un nombre suffisant de carcasses dans les montagnes? Attaquent-ils désormais les animaux vivants? Ces questions, déjà mises sur le devant de la scène à plusieurs reprise par les éleveurs, est relancée depuis qu'Alain Arripe, des Eaux-Bonnes, a fait connaître ce qu'il a vu vendredi alors que son troupeau de vaches - vingt-cinq têtes au total - était en estive au-dessus de Gourette, en haut d'une piste de ski.
Vêlage difficile.
Un veau est né jeudi à 20 heures et ça s'est mal passé. Il est mort-né. C'était sur l'estive, comme cela arrive de façon habituelle, et le berger, alors sur place, n'a rien pu
faire. La vache, a-t-il expliqué, avait besoin d'un peu de temps pour se remettre, une quinzaine de jours, comme c'est le cas d'ordinaire. Elle était allongée sur le flanc.
Le lendemain lorsque le berger s'est rendu sur les lieux, vers 19 heures environ, il aperçoit un attroupement de vautours en train de tuer sa vache à coups de bec. A ce moment, ont
affirmé l'éleveur et son épouse sur les ondes locales, la vache "était encore vivante". D'ailleurs, a précisé Alain Arripe lorsqu'il a raconté l'histoire, le sang coulait.
Samedi, il ne restait plus de la bête que la peau sur les os. De quoi provoquer sa colère. Révolté, il a appelé nombre d'élus.
Plumes.
Sur les lieux, hier, des plumes parsemaient encore l'herbe autour du cadavre. Les entrailles et les yeux de la vache avaient été vidés par les charognards. Couchée sur un bout de
rocher, sur le flanc, la bête a gardé une de ses pattes arrière repliée sous elle. Sa tête s'est figée sur le côté, une des cornes légèrement enfoncée dans la terre.
L'affaire a provoqué "beaucoup d'émotion", a confié hier le maire des Eaux-Bonnes, Marcel Lascurettes, "solidaire" de ses administrés. Certains éleveurs considèrent qu'il y a trop
de vautours dans les montagnes au point qu'ils se jettent désormais sur les animaux vivants. Et sont donc devenus des prédateurs.
Inventaire.
Cette question d'un changement de comportement des rapaces, qui passerait dans la catégorie "nuisible", a été soulevée à plusieurs reprises déjà cette année. En avril 2005, quatre
attaques de vautours avaient été enregistrées dans le département. L'Observatoire des dommages sur le bétail, lancé par l'IPHB (Institut patrimonial du Haut-Béarn), a justement
pour objet d'enregistrer les dossiers de ce type (35 pour l'année 2004). Il doit aussi mettre en place un inventaire de ces attaques et un suivi du comportement des animaux.
"Cet observatoire est là pour évaluer le phénomène; il rendra ses conclusions dès l'an prochain et elles seront lourdes de conséquences", rappelle le maire des Eaux-Bonnes.
L'instauration d'un régime d'indemnisation en dépendra. Marcel Lascurettes considère qu'il faudrait, en plus, que soit élaborer "une politique de gestion des populations de
vautours". Et d'insister: "les pouvoirs publics, le ministère de l'environnement, doivent bouger."
Auteur: N.T. et A.B.
Source: Sud-Ouest du 5 septembre 2005
Le problème posé dans cet article est avant tout la reconnaissance des faits beaucoup plus qu'une indemnisation éventuelle dont on sait qu'elle n'existe pas actuellement.
Il est assez lamentable de constater que personne ne veut admettre ce qui est observé et même filmé par des amateurs depuis plusieurs années. Un déni de faits alimenter par
le milieu écologiste sur de nombreux forums dans un but de propagande assez lamentable au profit de quelques associations dont
le naturalisme et l'ornithologie n'est d'ailleurs pas la spécialité.
Il faudra bien un jour constater et admettre qu'il y a un problème nouveau qui s'ajoute à d'autres spécifiques qu'on ne trouve pas en Bourgogne ou dans les campagnes de l'Ile de
France. Une espèce rare dans une région de France ne l'est pas dans toutes les régions. Faut-il pour autant avoir le même niveau de protection partout?
Il est probable que l'IPHB saura clarifier cette situation dans le
cadre de la mission qu'il s'est fixée dans le cadre de l'observatoire des dommages au bétail (second contrat avec l'Etat)