Récupérer ces chèvres des Pyrénées relève d'un acte écologique majeur. La chèvre des Pyrénées est une race menacée de disparition. Selon l'association "la chèvre de race pyrénéennes", elle est "sobre, résistante, parfaitement adaptée à la montagne, autrefois très répandue mais redécouverte au début des années 90, la chèvre des Pyrénées est une race aux caractéristiques hétérogènes et aux productions diversifiées qui suscitent de nouveaux intérêts".
A partir de 1990, des actions ont été engagés par le Conservatoire du Patrimoine Biologique Régional de Midi-Pyrénées en partenariat avec le Syndicat Caprin Inter-départemental et le Conservatoire des Races d'Aquitaine afin de gérer au mieux cette population en voie d'extinction.
L'association précise: "En 2004, les éleveurs ont souhaité se structurer en association. L'association la Chèvre de race pyrénéenne s'est donc créée avec l'ambition de sauvegarder et de développer cette race à caractère patrimonial, dans la continuité des actions entreprises auparavant. L'objectif à plus long terme est de pouvoir vivre de la race pyrénéenne en activité principale. Notre souhait est de mettre en avant la chèvre de race pyrénéenne comme support de développement durable en montagne, afin d'assurer sa préservation et une valorisation économique optimum de ce patrimoine".
Les 37 chèvres des Pyrénées en perdition (dont des boucs reproducteurs) sur le Cabaliros du fait de l'attaque d'un ours constituent un patrimoine à sauver le plus rapidement possible. Les chèvres des Pyrénées sont un patrimoine bien plus en danger de disparition que l'ours. Si l'ours brun a virtuellement disparu des Pyrénées, à l'exception des quelques uns encore en vie issus d'une importation de Slovénie, cette espèce n'est pas en voie de disparition puisqu'il est chassé. Vouloir en élever dans les Pyrénées au détriment d'autres espèces en situation de grande fragilité comme ces chèvres ou les races de brebis barégeoise ou lourdaise est un non sens écologique que nous vivons aujourd'hui avec les chèvres.
L'administration par son mutisme, son absence de communication et son comportement sur le terrain semble préférer une espèce chassée, l'ours, à une espèce en perdition, la chèvre des Pyrénées. Même comportement que pour le bouquetin des Pyrénées aujourd'hui disparu? Curieusement, oui!
D'ailleurs, que disent les documents de préparation de la Charte sur ce sujet patrimonial?
Participer, mardi, à la recherche des chèvres des Pyrénées, c'est aussi participer à la sauvegarde du patrimoine et de la biodiversité des Pyrénées.
Louis Dollo le 1 mai 2010