Le magazine «Choc» fait partie de ce magazine torchon spécialisé dans la création de scandales et sensations plus ou moins vraies. En ce mois d’août 2007, dans les Hautes-Pyrénées, la tension est à son comble au sujet de l’ours, un peu plus d’un an après le lâcher de Franska au Chiroulet (Vallée de Lesponne / Vallée de Campan). Tous les médias faisaient le siège des estives rarement pour faire l’effort de s’y rendre pour voir ce qui s’y passe. Toutes les semaines, les éleveurs venaient déposer à la mairie de Bagnères de Bigorre des carcasses de brebis tuées par l’ours.
Vers 11h du matin, appel téléphonique d’un journaliste de la revue «Choc». Il sortait d’une interview de Roland Castells, Maire de Bagnères qui lui avait donné mon contact pour obtenir des photos des brebis mortes et blessée déposées dans sa mairie. Il me demandait de transférer rapidement des photos à sa rédaction. J’accepte tout en précisant, ce qui était inexact, que j’étais au Pays Toy et que je le ferais dès mon arrivée à Tarbes en début d’après-midi. Il me précise qu’il reprenait l’avion pour Paris en début d’après-midi et qu’il attendait à l’aéroport. De Tarbes, il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour rendre à l’aéroport. Dans le hall je le rappelle, repère le type qui décroche son tel et je vais me présenter à sa grande surprise…. La rapidité….
Il m’explique qu’avec une collègue déjà repartie il avait rencontré un berger au Tourmalet puis le maire de Bagnères. Un reportage très rapide. Même pas une photo «choc». Il attendait les miennes. Mais, connaissant cette revue et ses couvertures à sensation, j’ai vite compris que j’avais affaire à un journaliste sans grand scrupule si toute fois nous pouvons appeler cela un journaliste.
Nous nous séparons et ils n’auront jamais mes photos.
Quelques jours plus tard, nous découvrons l’ampleur des dégâts dans la revue dont nous publions un extrait ci-dessous.
Dans le même temps, est mis en ligne, sur le site de la revue, une vidéo, véritable montage.
Au pays de l’ours, des randonneurs ont surpris des bergers en flagrant délit de massacre d’un agneau. Cliquez sur l’image pour voir la vidéo choc.
Incompréhensible, barbare, monstrueux. Les mots manquent à la vision de cette vidéo prise, par hasard, par deux randonneurs en bivouac, sur la berge d’un petit lac de montagne des Hautes-Pyrénées (canton de Campan).
A l’image, deux bergers massacre un agneau. Une scène d’horreur qui commence par un coup de pied et se poursuit jusqu’à l’insoutenable. Sur la bête innocente, les coups s’enchaînent, jusqu’au moment où les brutes, bérets vissés sur la tête, lui attachent une corde au cou pour la faire tourner dans les airs et la cogner contre un rocher. Une fois à terre, la bête immobile est assaillies de toutes parts. Sous la violence de ses propres coup de pied, l’une des deux brutes semble visiblement s’être blessée à la jambe. Unique instant où le spectateur peu jubiler. Le répit est de courte durée. Immédiatement, les bergers appellent le chien et s’affairent autour de l’agneau cloué au sol. Demandent-ils au border colley de lui manger les entrailles? Que cherchent-ils? A maquiller leur méfait en attaque d’ours?
Ce n’est pas l’avis de Sabine Matraire, coordinatrice ours de l’association FERUS qui tout en reconnaissant qu’il n’est pas rare que les bergers transforment une mort naturelle en acte de prédation, penche plutôt pour une correction donnée à un chien responsable du dérochement d’une brebis. Toutefois, le doute est fortement permis surtout lorsque l’on sait la haine des ours qui règne dans la région et que l’on connaît le mode opératoire de l’ourse Franska: en général, elle brise les cervicales de sa victime et mange les organes…
Etrange coïncidence, encore: un berger signale la mort de son agneau, retrouvé dans le massif de Montaigu, un peu plus à l’ouest, le 26 juin. Les experts estiment la date des dommages au 24, le lendemain du tournage de la vidéo, et concluent à un cas de décès imputable à l’ours. L’éleveur est donc grassement indemnisé et avec une rapidité déconcertante, sous huit jours au plus. 120 € pour l’animal aux quels s’ajoutent une prime de manque à gagner, une autre de dérangement et une augmentation due à la réévaluation annuelle; soit en tout 316 €.
Les tortionnaires auraient-ils déplacé la bête à un endroit où Franska était censée évoluer ces jours là? Quelques heures après la scène filmée le 23 juin, le corps de l’agneau n’était déjà plus sur les lieux. Sinon, pourquoi un berger tuerait-il ainsi l’une de ses bêtes?
La gendarmerie de Bagnères-de-Bigorre s’est saisie du dossier. "L’infraction pénale est caractérisée. Il s’agit d’un cas indubitable de maltraitance sur animal", affirme le capitaine Gaël Rastout. L’enquête est en cours.
Source: Site Web de Choc
Première incohérence assez grossière:
L’auteur parle d’un agneau alors que le film montre une brebis dans le lac.
Seconde incohérence grossière:
la brebis est gonflée. Ce ne peut donc pas être celle (ou l’agneau) qui vient d’être tué par les bergers.
La vidéo ne présente que des plans serrés. Aucun plan large ne permet l’identification du lac et du lieu général
L’auteur précise qu’un berger «signale la mort de son agneau, retrouvé dans le massif de Montaigu». Il n’existe que 2 lacs sur la crête du Montaigu à proximité desquels est installée une yourte pour l’hébergement du berger qui garde plusieurs troupeaux sur le versant opposé à celui de Campan, hors du domaine de compétence de la compagnie de gendarmerie de Bagnères. Par ailleurs, le berger du Montaigu, proche ou militant de la Confédération Paysanne, est plutôt d’une tendance «écologiste pro-ours». Difficile d’imagine que ce berger à la philosophie non violente soit à l’origine de tels actes.
Quant aux pseudos bergers qui frappent un agneau, il pourrait simplement s’agir de 2 randonneurs qui jouent avec un chien.
Par contre, ce qui est choquant, c’est l’intervention de Sabine Matraire, coordinatrice ours de l’association FERUS, dont il n’est d’ailleurs pas rapporté les propos exacts.
Les indemnisations ne sont possibles, dans cette vallée, qu’après constat ou «expertise» des agents de l’ONCFS. Puis l’administration donne le feu vert au CPIE, association d’éducation à l’environnement présidée par Roland Castels, maire de Bagnères, d’assurer le paiement pour le compte de l’administration. C’est Roland Castels qui signe le chèque. Il est assez peu probable, compte tenu de sa personnalité, sa moralité et de son engagement du côté de l’ADET-Pays de l’ours, qu’il se livre à des libéralités à l’égard d’éleveurs qui ne cessent de le critiquer et le harceler en déposant des cadavres dans sa mairie.
Il est clair que cette vidéo et l’article de la revue volontairement mis en ligne, ne sont que des provocations pour créer le conflit.
On ne peut pas s’abstenir de faire un rapprochement, en connaissant les acteurs suspectés, dans l’affaire du miel et du verre pilé au Chiroulet le 1 mai 2006
Consulté en novembre 2008, le site web de Choc a disparu. La vidéo n’est plus consultable.
6 mai 2011: La vidéo réapparait sur Yutube au compte de Thierry Paillargues, "Webmaster de loup.org, serial killer de petits chaperons rouges (mais juste pour rigoler sur son blog)". Ce constat est la véritable signature des commanditaires de "Choc". Il s'agit bien de plusieurs associations écologistes.