Le 6 septembre dernier, FERUS et ADET-Pays de l’Ours adressaient à Madame Delphine Batho, Ministre de l’Ecologie, un courrier atterrant: le refus par les Pyrénéens des importations d’ours relèverait de «préjugés et discrimination» à l’égard de leur origine slovène! Ce dérapage pourrait n’être qu’une absurdité de plus dans le déni constant de la réalité par ces associations. Mais oser ensuite, à ce titre, faire appel aux «fondamentaux du Président de la République et de son gouvernement», une telle confusion morale et philosophique laisse pantois. FERUS jusque là n’avait pas franchi ce cap que d’autres associations militant en faveur du sauvage exhibent sans vergogne et de façon extrême en plaçant la bête sauvage au dessus de l’homme.
Une fois de plus ces associations avancent des analyses totalement erronées et contradictoires avec les études scientifiques et les sondages sur trois points essentiels:
- réalité des ours en Slovénie: le nourrissage avec de la viande est avéré contrairement à ce qu’écrivent FERUS et l’ADET;
- réalité des dégâts et modes de surveillance des troupeaux dans les deux pays: regroupement et parcage nocturne ne sont pas la solution, au contraire même.
- réalité quant à une soi-disant «adhésion» des populations locales à des importations d’ours et à la présence de ce carnivore dans le massif: le rejet est total et a conduit à ce titre le programme Life-Europe à annuler de nouvelles importations d’ours initialement prévues.
Le dérapage de FERUS et l’ADET est en fait un aveu en forme de lapsus. Ces associations visent à faire accepter l’ours par les Pyrénéens et à promouvoir des systèmes de protection des troupeaux. C’est un échec total, il devrait conduire en bonne méthode à s’interroger sur soi même et sur cet échec.
Pas du tout: l’idéologie l’emporte sur l’analyse. FERUS et l’ADET restent obnubilées par ce qui devient alors une obsession rendant incapable d’analyser objectivement le réel. Il ne correspond pas au monde rêvé? C’est donc le réel qui a tort selon le principe que Bertolt Brechtfustigeait: si le peuple s’oppose «ne serait-il pas plus simple pour le gouvernement de dissoudre le peuple et d'en élire un autre» (Poèmes, La Solution).
Faute de changer de peuple, ils ont alors trouvé la solution: stigmatiser, transformer en quasi racistes ceux qui s’opposent parce tout simplement, dans la vraie vie, grands carnivores et troupeaux sont incompatibles. Au delà de l’absurdité, placer ainsi sur le même plan supposé rejet des ours et très réelles discriminations dont tant d’humains et de cultures sont victimes sur terre, c’est la porte ouverte sur des abîmes inquiétants. On ne peut pas tout se permettre au nom de son idéologie et de la cause que l’on défend.
(citations et références dans le courrier joint, adressé par l’ADDIP à Mme la Ministre)
Communiqué de presse de l'ADDIP (Coordination des associations pyrénéennes ASPAP 09, ADIP 31, ASPP 65, FTPEM 64) du 13 septembre 2012
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