L’association pro-ours FERUS se fait une spécialité des erreurs d’appréciation sur les Pyrénées. Normal, vu depuis la région marseillaise…. A moins que ce ne soit une méthode de propagande basée sur la manipulation et le mensonge comme cela semble devenir une institution.
Suite à son communiqué du 10 octobre 2013 faisant état de son sondage dans les rues commerçantes de Pau et les marchés estivaux des vallées pyrénéennes, l’ ADDIP répond en rappelant que le dernier sondage sérieux réalisé par l’IFOP date de 2008. Mais rappelle également les termes de l’article 22 de la directive habitats qui a d’ailleurs été respectée dans le cadre de la consultation publique de 2011.
Alors, prétendre aujourd’hui que 80 % des français sont favorable à l’ours à partir d’un sondage très amateur auprès de personnes non concernées apparaît comme étant une vaste farce fait pour faire illusion et tenter de tromper le public.
Le 10 octobre 2013, sous le titre "Pensez-vous que l’ours a une place dans les Pyrénées?", une fois de plus, Ferus diffuse n’importe quoi à propos de l’acceptation sociale de l’ours dans les Pyrénées.
De simples propos recueillis cet été par les militants de Ferus au hasard d’échanges sur des marchés pyrénéens: 29 marchés différents (où ils revenaient plusieurs fois, comme à St Girons), 1136 personnes interrogées dont 693 vivant dans les Pyrénées, une moyenne de … 39 et 24 personnes par marché et pour toute la période! Soit ils s’étaient réveillés un peu tard et arrivaient quand les commerçants avaient plié et les acheteurs disparu, soit les uns et les autres les envoyaient gentiment sur les roses! Résultat de cet insignifiant bilan: "près de 80% des Pyrénéens et plus largement des Français pensent que l’ours a toujours une place dans les Pyrénées."
Le dernier véritable sondage de l’IFOP montre en fait exactement l’inverse. Il date de 2008. (1)
A la question de savoir s’il fallait ou non réintroduire de nouveaux ours, l’ensemble des montagnards répondaient non à 60%; et si l’on prenait les trois départements des Pyrénées centrales où les ours importés étaient alors présents (09, 31, 65) ce non atteignait 67% avec un pic de 71% en Ariège, le département aujourd’hui encore le plus impacté par les attaques d’ours.
Quant au niveau national, le non y grimpait de 25 à 41 % par rapport à la même question posée en 2003. Mais entre 2003 et ce sondage 2008 les importations d’ours de 2006 avaient eu lieu et leur cortège de problèmes, y compris pour les ours eux-mêmes: on était passé de l’hypothèse, du rêve, à la réalité pratique. Les sondés en tiraient des conclusions drastiques même lorsqu’ils n’étaient pas directement concernés comme c’est le cas ailleurs que dans les Pyrénées.
FERUS conclut en appelant l’Etat à réintroduire de nouveaux ours. Mais où? Certainement pas dans les Pyrénées. La Directive européenne Habitats précise que de telles réintroductions ne sont pas obligatoires et que si les Etats membres en décident, ce ne peut être qu’après consultation "des populations concernées" (art. 22). "Concernées", ce n’est pas la France entière.
Or l’Europe elle même souligne le refus des Pyrénéens et en tient compte dans ses tous derniers rapports à propos des ours (2): après les réintroductions de 95 et 96 déjà "un plan LIFE complémentaire, qui visait à renforcer la population d'ours brun des Pyrénées à travers la réintroduction de trois autres individus, a été annulée par le bénéficiaire en raison de la résistance des agriculteurs locaux." (Page 15)
Rien n’a changé en 2013: "Une forte opposition locale peut signifier que des projets de nouveaux lâchers risquent de ne pas obtenir le feu vert. /…/ La population pyrénéenne d'ours bruns reste donc menacée, et seul un changement important dans les attitudes locales à la présence de l'ours dans les Pyrénées peut la sauver." (Page 16)
C’est bien dire que ce refus "des populations concernées", entre 60 et 71% de non on vient de le voir, est un feu rouge. Et les récents événements survenus sur l’estive de Pouilh, en Ariège, après une violente attaque d’ours, montrent clairement que le vert n’est pas à l’ordre du jour.
Ferus écrit vraiment n’importe quoi: encore une tentative de sa part de faire croire l’inverse de la réalité en projetant sur elle ses fantasmes … aux dépens de ceux qui, sur le terrain, en subissent les conséquences.
(1) En savoir plus sur les sondages autour de l'ours - Communiqué de l'ADDIP de décembre 2008
(2) LIFE and human coexistence with large carnivores, Luxembourg: Publications Office of the European Union, 2013 - © European Union, 2013 - Préface de Janez Potočnik, Commissaire à l’Environnement
Communiqué de presse de l'ADDIP du 10 octobre 2013
Le jour de l’inauguration de l’exposition sur l’ours à Toulouse, Ferus, fort de 3 mois de terrain, confirme que près de 80% des Pyrénéens et plus largement des Français pensent que l’ours a toujours une place dans les Pyrénées.
Ferus a été interloqué il y a plusieurs mois par les propos de la Ministre de l’Écologie de l’époque, confirmés par Jean-Marc Ayrault le 29 avril 2013 dans la Dépêche du Midi "une étude scientifique sur la conservation de l’ours et son rôle dans l’écosystème pyrénéen va être commandée au muséum national d’histoire naturelle."
Les Hauts responsables de la France se poseraient-ils la question de maintenir l’ours dans les Pyrénées? Et ce, malgré l’engagement de la France vis à vis de l’Europe (moyennant des millions d’euros déjà perçus en faveur du pastoralisme en montagne) de restaurer durablement sa population d’ours dans les Pyrénées?
Que nenni, dans l’hypothèse où la question se pose réellement à Matignon et à l’Élysée par complaisance en faveur de certains lobbies, Ferus a décidé de poser la question aux Pyrénéens et aux touristes lors de la sixième édition de son programme de bénévolat Parole d’ours.
"Pensez-vous que l’ours a une place dans les Pyrénées? Si oui, laquelle?"
Le bilan de Parole d’ours 2013 présente les résultats à cette première question posée aux Pyrénéens et aux touristes arpentant les Pyrénées.
Nous ne doutons pas que cette étude commandée au Muséum National d’Histoires Naturelles est un n-énième moyen utilisé par Matignon pour gagner du temps face à nos engagements européens.
Rappelons qu’en partenariat avec l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, le Muséum National d’Histoires Naturelles a déjà positionné l’ours en France comme l’un des deux mammifères de France métropolitaine classé dans la catégorie "en danger critique d’extinction" dans la liste rouge nationale des espèces menacées.
Nous espérons que la dépouille de la malheureuse et célèbre ourse Cannelle, exposée dès ce jour au Muséum de Toulouse, sera un vecteur de prise de conscience des élus politiques jusqu’au plus haut niveau de l’État; la base électorale est elle déjà et toujours majoritairement favorable. Le temps des palabres est terminé et le temps de l’action est arrivé avec des lâchers d’ours en Béarn et en Pyrénées centrales comme le préconise la Commission Européenne.
Céder aux lobbies est le contraire de la Démocratie, preuve en est faite de nouveau sur le dossier de l’ours. Ferus appelle une réaction rapide de Matignon et de l’Élysée en faveur de l’ours dans les Pyrénées: sans nouveaux lâchers, l’Etat condamne l’avenir de l’espèce «Ours brun» en France.
Communiqué FERUS, 10 octobre 2013