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Suite à la mort accidentelle de l’ours Balou, des voies écologistes se sont élevées pour demander son remplacement, un peu comme on remplace une pièce de moteur. La coordination pyrénéenne ADDIP a une vision très différente de ces associations environnementalistes. Beaucoup plus réfléchie, elle analyse la situation et la compare à l’histoire des Pyrénées et ce qui se passe en Italie et Autriche sans omettre de faire référence à la situation financière de la France et des français.

- Ursus radiocolliérus: arrêtez les frais! - Communiqué de l'ADDIP du 11 juin 2014

- L’ours «Balou» est mort: Adet et Férus responsables, l’Etat coupable.

Alors qu’Adet et Férus se confondent en jérémiades pour exiger un «remplaçant» (sic) à l’ours tué dans une chute, l’ADDIP tient à rappeler que ce sont eux les premiers responsables. 3 ours sur 5 réintroduits morts accidentellement: quels mauvais éleveurs d’ours, ça fait quand même 60% de mortalité! Ce sont bien ces associations qui ont amené l’Etat, à coup de plaintes auprès de l’Europe, à prendre des ours en Slovénie pour les lâcher dans les Pyrénées. Mais c’est l’Etat qui est responsable d’avoir cédé à l’affectif et à l’idéologie.

- L’argent: le nerf de la guerre de l’ours

C’est la crise, dramatique, partout. Pourtant en Espagne, avec 40% de chômage chez les jeunes, des associations pro-ours ont décroché un budget de 1.8 millions d’Euros de l’Europe pour une permutation d’ours: on enlève le vieux Pyros, on remet un jeune mâle… mais surtout beaucoup d’argent frais pour faire vivre ces associations très largement subventionnées. En France, chaque année, l’Etat distribue environ 1.600.000€ de fonds pour l’environnement en Midi-Pyrénées. 400.000€, le quart de cette somme, sont versés à 4 associations pro-ours. Les habitants de Midi-Pyrénées sont-ils d’accord pour que 25 ours dévorent ¼ du budget régional de l’environnement? (Derniers chiffres publiés 2009)

- Derrière l’ours, une «vision» des grands prédateurs partout dans les campagnes d’Europe.

Le dernier rapport du Muséum National est dans le déni... Bien sûr, ces scientifiques savent qu’il n’y aura plus jamais de population d’ours autonome, sans lâchers, sans tripatouillage anti-consanguinité etc … Mais le collectif qui l’a écrit, dont Luigi Boltani, son grand manitou, fait partie du lobby de la LCIE. (1) Lequel fait le siège de la DG environnement à Bruxelles pour obtenir l’expansion du loup, des ours et des lynx dans le but d’ensauvager tous les territoires ruraux et montagneux d’Europe. Et à la clé, un nouveau programme pluriannuel assorti d’un budget de plusieurs dizaines de millions d’Euros!

- Balou, l’Ursus-radiocolliérus, symbole de la gadgétisation de la nature

Au-delà des dommages inacceptables aux éleveurs, jamais les Pyrénées ne pourront contenir une population viable de plusieurs centaines de plantigrades. Le seuil d’extinction, 300 individus, a été atteint au 19ème siècle, et les habitants des Pyrénées étaient moins dérangeants que les occupants actuels: routes, stations de ski, barrages hydro-électriques…

- Il n’y a aucune obligation à réintroduire des ours (et on a quand même mieux à faire en France!)

Le front pyrénéen n’a pas faibli depuis 2006, nous avons été entendus: aucun ministre n’a lâché d’ours. L’ADDIP, par sa connaissance du dossier et son ancrage de terrain est prête à mobiliser ses arguments comme ses associations citoyennes pour y parvenir. Nous appelons Mme la Ministre à engager avec les forces légitimes et représentatives du territoire Pyrénéen une sortie de ce processus rendu plus indécent encore en ces temps où l’argent manque partout.

- Notes complémentaires:

Malgré toutes les mesures artificielles pour créer une colonie d’ours, un observateur averti constatera qu’après avoir progressé, la superficie occupée par les ours et leur descendance est passée de 10.000km² à … moins de 5.000. Les Pyrénéens qui ont assez de ne pas être entendus auraient-ils commencé à reprendre directement leur territoire en mains?

En Italie, le taux d’acceptation de l’ours a chuté de 70% de la population locale à 30% en 10 ans.

En Autriche, après une forte croissance à partir des ours relâchés, leur territoire de distribution s’est rétréci au point qu’il n’y a plus aucun ours vivant depuis 2011.

Marie-Lise Broueilh Présidente

- L’ADDIP, qui sommes-nous?

Depuis 2002, l’ADDIP coordonne les actions de la communauté montagnarde pyrénéenne face à l’agression que représente le plan d’Etat d’expansion des grands carnivores, loup, ours, lynx contre les modes de production et d’usage de l’espace montagnard. Apolitiques et asyndicales, les 5 associations qu’elle fédère couvrent l’ensemble du massif pyrénéen.L’aspap (09), l’aspaa (11), l’adip31 (31, l’aspp65 (65) et la ftem (64) rassemblent plusieurs milliers d’adhérents: éleveurs, citoyens, associations, collectivités locales, acteurs du pastoralisme et du développement économique.

(1) Large Initiative for Carnivores in Europe