Par le passé, l'ASPAP était présentée par les associations écologistes comme une association extrémistes et violente. Loin de ce cliché, elle nous montre sa capacité de réflexion et d’analyse en servant d’élément de base d’enquête à un magazine local. La réflexion n’excluant le militantisme revendicatif. Elle a proposé lors de son AG 2013 de se pencher sur les facteurs de l’évolution du nombre d’ours dans trois territoires où le prédateur a été introduit. Terre d'Ariège, dans son édition du 31 mai 2013, revient sur cette comparaison riche d’enseignements.
«Autriche, Italie, Pyrénées: trois territoires avec des introductions d’ours à la même époque. Presque dix ans plus tard: trois territoires vivant des situations bien différentes. En Autriche, la présence de l’ours n’est plus qu’un souvenir. En Italie par contre, le nombre de prédateurs explose. Entre ces deux extrêmes, le massif pyrénéen vit une situation intermédiaire.
«Quelle évolution du nombre d’ours peut-on dès lors prévoir sur notre territoire? Au-delà de la réponse à cette question, l’Association de Sauvegarde du Patrimoine d’Ariège Pyrénées (ASPAP) a cherché à identifier les facteurs qui font qu’un territoire bascule dans un extrême ou dans l’autre. L’ASPAP a présenté le résultat de ces travaux lors de son Assemblée Générale du 20 avril dernier. Retour sur cette comparaison instructive».
«Le massif Pyrénéen présente à la fois des caractéristiques proches de la situation autrichienne, mais aussi similaires à l’Italie.
«C’est un territoire où le pastoralisme est très développé (165.000 ha d’estives), ainsi que la sylviculture et la chasse. Assez vite, ces différents acteurs se sont regroupés contre l’ours. Mais les élus locaux n’ont pas toujours suivi. En conséquence, l’Etat n’a pas montré beaucoup de réactivité. D’autant plus que les mouvements écologistes sont puissants en France. Un peu à l’image de l’Italie. Enfin, la culture de l’ours est présente dans le massif, mais sous des formes différentes: chassé en Haute-Ariège, ressource pour les montreurs d’ours en Couserans. Les Pyrénées sont donc dans une situation intermédiaire, et leur trajectoire à la croisée des chemins».
Terre d'Ariège: L’ours en Autriche, en Italie... et dans les Pyrénées: histoires croisées