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Comme on a pu le lire dans plusieurs articles de sources différentes ces derniers jours, il y a 20 ans ont eu lieu les premières réintroductions d'ours dans les Pyrénées. L'ASPAP (Association de Sauvegarde du Patrimoine d'Ariège-Pyrénées) souhaite s'exprimer à ce propos. Une série de témoignages d'éleveurs et de bergers d'Ariège qui témoignent de la situation actuelle, 20 ans après les premiers lâchers viendront compléter cet article. Il est à noter qu'actuellement c'est en Ariège qu'il y a le plus gros cheptel d'ours qui se partage avec la Catalogne. Mais, curieusement, depuis la mi-mai, ces ours ont tendance à vouloir conquérir d'autres territoires, ce qui ne s'est pas produit depuis plus de 10 ans. Pourquoi?

Il y a tout juste 20 ans, les premières prédations commençaient et les vieux bergers se demandaient s’ils ne rêvaient pas...: "Vivre avec des ours, mais ils sont fous!"

Le métier de berger d’estive (ou vacher) ne consiste pas à rentrer les brebis ou les vaches dans un parc le soir, à les faire sortir le matin et à compter les cadavres!

Un berger est garant de la gestion d'un bon pâturage, et du bien-être des troupeaux qui lui sont confiés (alimentation, soins...). Sa mission est donc de la plus haute importance, elle contribue à maintenir un milieu ouvert, agréable, tout en veillant au capital animal confié par les éleveurs. Leur avenir est pourtant plus que douteux, les subventions européennes se tarissent…, mais pas pour tout le monde puisque les chiens de protections, eux, sont subventionnés ; leur soins, leur alimentation, même s’ils ne vont pas en estive..: l’Humain n'est plus une priorité? L'efficacité des moyens de protections c'est à ceux et celles qui les utilisent au quotidien d'en parler.

Contrairement à ce que nous entendons régulièrement, les prédations dues aux ours ne diminuent pas, au contraire. Les ours ont changé leur modèle de consommation ils cachent ou enterrent les cadavres. Lorsque les cadavres ne sont pas cachés, ce sont les vautours qui, en quelques heures, se chargent de finir la dépouille, rendant toute identification impossible. Quel mensonge de laisser croire que les prédations diminuent: dans les estives où les prédateurs sévissent, c'est 10% de l'effectif qui ne redescend pas à la fin de la saison, sans compter les animaux qui avortent ou se blessent. En Haute Ariège, où il n’y a plus d’ours depuis quelques saisons, ce ratio se situe à 3%.

Source: Communiqué de l'ASPAP du 31 mai 2016

- Les témoignages