L'important nombre d'ours qui se situent dans le Couserans en Ariège au milieu des troupeaux de moutons en estive occasionne de nombreuses perturbations à la vie pastorale et sociale de cette petite région qui souffre déjà beaucoup économiquement. Sur le versant espagnol, dans le Val d'Aran, la situation est la même. D'où la colère qui monte de jour en jour et l'organisation de la "résistance" qui se met en place avec les bergers et éleveurs qui refusent d'être les prisonniers d'un système qu'ils n'ont jamais voulu.
Plus de 130 personnes ont répondu au rendez-vous donné par l'ASPAP à Saint-Girons à ses adhérents et sympathisants ce mercredi 8 juillet. Et il faisait très chaud dans l'amphithéâtre bondé de la chambre d'agriculture, pendant que les gendarmes comptabilisaient aux nombres de voitures la détermination Couserannaise...
Les coprésidents ont salué cette mobilisation très forte, à la mesure du désarroi et de la colère des éleveurs, habitants et élus du Couserans, justifiés par une série d'attaques et la présence permanence de plusieurs ours ces dernières semaines, et la rétention d'information chronique des services de l'Etat. L'arrivée de 3 ours supplémentaires, Hvala et ses 2 oursons de l'année dont personne n'a oublié les 30 prédations de 2007 à Saint-Lary a mis le feu aux poudres.
Après un tour de parole des vallées, les premier mots d'un éleveur venu spécialement du Val d'Aran ont stupéfait l'auditoire. Ils donnent tout son sens à notre combat pour une montagne vivante et ouverte à tous:"j'ai du quitter ma montagne, aller d'office sur une montagne clôturée, avec les autres éleveurs. Sur le bas, dans la vallée, il n'y a plus d'élevage. C'est fini. C'est pour l'ours. Ce n'est pas l'ours qui est dans une réserve, c'est moi."
Des propos repris par Claude Carrière, président de la Fédération Pastorale: "il ne faut pas abandonner le territoire, nous ne renoncerons pas". "L'Etat compte sur l'essoufflement de la résistance locale face au plan-ours, pour lancer de nouvelles introductions - rappellera un des coprésidents de l'ASPAP: face à ça nous sommes nombreux, nous avons pour nous le sens de l'entraide, la persévérance et la connaissance du terrain des montagnards, il faut nous en servir".
Un mot d'ordre décliné en une série d'actions immédiates:
"Ce que le Val d'Aran subit aujourd'hui ne sera pas notre avenir!". Après avoir longuement applaudi la conclusion de nos coprésidents, l'assemblée a validé ce premier volet d'actions, et son caractère temporaire, en attendant l'audience que nous avons demandée au nouveau Préfet. La poursuite des évènements sur ce terrain miné est éminemment conditionnée aux réponses que le représentant de l'Etat en Ariège saura - ou ne saura pas - apporter aux Ariégeois dans ce dossier.
Rappelons ici les mesures proposées par le GNO parmi d'autres: fermeture des pistes à la circulation; encore moins d'informations sur le répondeur officiel; priorité à la quiétude des ours et à leur bien-être (pas de nuisances sonores, disponibilité alimentaire suffisante etc...) ; préparation de l'ensemble des Pyrénées à la présence potentielle de l'ours, au risque de rencontre homme/ours; indemnisation en cas d'attaque conditionnée à l'enfermement des troupeaux, et donc à l'implantation de clôtures sur tout le massif des Pyrénées...
Communiqué de l'ASPAP du 9 juillet 2009