Pastoralisme et biodiversité: communications et débats, "Pour une biodiversité à visage humain"
La "nature" pyrénéenne, la place et le rôle de l'homme et du pastoralisme, ensauvagement ou biodiversité à visage humain?
Bruno Besche Commenge
De quoi parle-t-on lorsqu'on parle de "nature": état idéal stabilisé une fois pour toute qu'il faudrait retrouver une dynamique du vivant dans son évolution continue? Qu'en est-il de la notion de
"handicap naturel" en montagne? L'homme et l'ours dans ça?
Contrairement à l'idée reçue, la diversité biologique s'accroît souvent lorsque l'homme intervient dans le milieu naturel, surtout si cela est fait de manière douce, comme c'est le cas dans une agriculture respectueuse de l'environnement. Un nombre extraordinaire de plantes ne poussent que dans les Pyrénées. Derrière elles, se cachent des multitudes d'organismes, tous importants pour maintenir les grands équilibres de la nature. Toutes et tous demandent des espaces ouverts, que seuls le pâturage des troupeaux domestiques est capable d'offrir.
La biodiversité des races d'élevage, la réalité et les conditions du travail des éleveurs et bergers pyrénéens, leur savoir, ses logiques techniques et culturelles, et l'image que l'ion en donne.
Les sauvages dans l'histoire: un handicap naturel? Entre l'ours et l'indigène des montagnes pyrénéennes, lequel est le plus "sauvage"? A regarder l'histoire de la perception des autochtones par les administrateurs et les modernisateurs agricoles, il n'est pas sûr que ce soit le premier. Pourtant, ce handicap d'arriération attribué au naturel montagnard est-il réellement naturel? Ne cache-t-il pas d'autres logiques, cohérentes, d'exploitation de la montagne?
La pertinence de ces logiques: l'élevage des races adaptées au milieu montagnard, les pratiques et le travail des bergers et éleveurs, deux éléments indispensables pour la sauvegarde d'une biodiversité en péril.
L'aspect institutionnel aujourd'hui, les enjeux du futur
Elle analyse les dispositifs institutionnels sans lesquels depuis longtemps toute cette riche biodiversité à visage humain aurait disparu, et les enjeux actuels d'une production agricole de montagne qui, outre sa fonction propre, génère ce que l'on appelle des "externalités positives": la beauté des paysages en est une.