Les Pyrénées ne peuvent pas être dissociées de l'espace occitan et de la Gascogne autant pour des raisons culturelles et historiques que de langues et parlers divers.
Les Pyrénées font partie intégrante de l'espace occitan tout comme le Languedoc ou la Provence mais dans le sous ensemble qu'est la Gascogne traditionnelle qui n'était pas limité aux seuls foies et canards gras du Gers mais couvrait une vaste région allant du Couserans (Ariège) au Béarn (Est des Pyrénées-Atlantiques) en passant par les parlers de ce qu'on appelle ajourd'hui le luchonnais (Haut-Comminges et Larboust) et la Bigorre (Hautes-Pyrénées).
La Gascogne est une région dont les contours sont, approximativement, entre l'Océan Atlantique et l'Est de la vallée de l'Ariége et entre les Pyrénées et le Sud de la Garonne à l'exception du Pays Basque.
Des pages dédiées à la promotion de la langue occitane dans le monde entier. Il y est proposé une description en détail de la langue occitane, un service de traduction et un service de liens occitans sur le web.
Cours de Gascon
Chaque mardi à partir du 15 Octobre, entre 17h30 et 19h30 à
la Maison des Pyrénées Atlantiques, 20, avenue de l'Opéra,
1er étage, à 50m du Métro Pyramides.
La Charte des langues régionales
Pari réussi pour les organisateurs du festival dédié aux musiques et cultures du Sud qui s'est achevé hier soir. Quelque 20 000 personnes se sont relayées sur cinq jours
Haut comme trois pommes, une trompette en plastique à la bouche, le bout de chou est monté sur scène comme pour taper le boeuf avec les Incognitos. Pour certains, c'est encore
l'apéro, jurançon, saucisson, jambon et cochon de lait à volonté. De quoi délier les gorges des chanteurs de Ger. Pour d'autres, c'est déjà le plat de résistance. Les cinq
estaminets qui ont poussé leurs tables sur la place Royale ne sont pas loin d'afficher complet. Les gamins se dandinent, pendant qu'entre deux bouchées, les aînés se lancent dans
le refrain. Plus loin, sous une tonnelle, un groupe basque claironne. Pau se surprend à sortir de sa torpeur dominicale.
Jean-François Duprat et Didier Fois en profitent pour trinquer. Depuis cinq jours, malgré les averses, le succès est au rendez-vous de leur coup de folie. Le Basque et le Béarnais
ont réussi leur pari. "On voulait un festival intergénérationnel, c'est le cas", se réjouit Didier Fois. "Et populaire, c'est gagné avec plus de 90 % de gratuité", réplique
Jean-François Duprat.
Retrouvailles.
Les images défilent. Flash-back et séquence émotion avec "la soirée d'ouverture super jolie réunissant 2.500 personnes sur la place et 250 choristes", ou encore avec "la messe
entièrement dite et chantée en béarnais dans une église archi comble où tout le monde était venu en blanc et rouge". Les scènes de danses devant le château, "avec plus de 400
personnes", les après-midi dédiés au folk et qui ont drainé du monde, la Tamborada samedi matin... Sans oublier les deux soirées concerts qui ont attiré respectivement 600 et 1.200
spectateurs autour de têtes d'affiche comme Soldat Louis, Sangria Gratuite, Otsoak, Fabulous Trobadors, entre autres.
Autant de moments qui ont rythmé cette première édition avec l'adhésion du plus grand nombre. Jean-François Duprat pense que 20 000 personnes au moins ont rejoint Hestiv'Oc en cinq
jours.
"Cela faisait des années que les Palois attendaient ça. Avant, il y avait une grande fête populaire place de Verdun mais depuis quarante, quarante-cinq ans, c'était fini. Là, Pau
renoue avec la tradition", s'enthousiasmait Jean-Paul, un Palo-Palois tombé sous le charme d'Hestiv'Oc.
A l'an prochain.
Un engouement que l'équipe d'organisateurs analyse sans chichis: "On ne revendique rien. C'est simplement festif, populaire, avec l'identité en plus", résume Didier. "Notre seul
objectif est de mêler les musiques et les cultures du Sud, d'additionner toutes ces richesses, de favoriser l'échange et l'ouverture, sans défendre un clocher ou un style
plutôt qu'un autre", développe Bruno Durroty, le numéro 3 de la bande.
Et si la mayonnaise a pris, "c'est aussi grâce à l'implication d'associations locales" axées sur la culture ou le patrimoine, à l'instar d'Ostau Bearnès et de l'Institut
occitan. Et parce que "des partenaires y ont cru", comme "la municipalité qui nous a accordé une subvention de 30.000 euros en plus de la communication et de la logistique"
ou encore "des entreprises locales", qui ont permis de donner à Hestiv'Oc les moyens de ses ambitions et notamment d'assurer les 60.000 euros de cachet pour les trente-quatre
groupes et artistes invités. Dès hier, certains partenaires se disaient prêts à repartir l'an prochain.
S'ils ne veulent rien en dire, les organisateurs ont déjà pris des contacts artistiques, réfléchissent pour investir d'autres lieux, prévenir les caprices du ciel, "avec peut-être un grand chapiteau"... Au lendemain de la première édition, une chose est sûre: la deuxième se déroulera l'été prochain aux mêmes dates et débutera donc "le premier mercredi suivant le 15 août". Pour que convivialité rime avec fidélité.
Auteur: Anne-Marie Siméon
Source: Sud-Ouest du 22 août 2005
Diccionari Occitan (aranés)-Anglés. Dictionary English-Occitan (Aranese)
Auteurs: Ryan C. Furness
Ed. Pagès Editor - Col.leccio: Garona
294 pàgs. 2006. P.V.P: 16€
ISBN: 84-9779-362-5
Eth prumèr diccionari bilingue aranés-anglés / anglés-aranés. Eth corpus lexicau mès gran ena varietat aranesa der occitan qu'includis mès de 13.000 paraules en aranés damb es sues equivaléncies en angés e mès de 12.000 entrades en anglés damb es sues equivalencies en aranés. Includis un vocabulari generau e tèrmes especializadi de matematiques, biologia, informatica entre força d'auti.
The first bilingual dictionary Aranese-English / English-Aranese. The largest lexical corpus ever published in the Aranese variety of Occitan which includes more than 13.000 Aranese words with their English equivalents. It also includes a corpus of more than 12.000 English words with their Aranese equivalents. It includes both general vocabulary and specialized terminology from Mathematics, Biology, Information Sciencies, among many others.
Là-haut sur ma montagne
Ce n'est pas une réponse, c'est un cri du coeur. "Gascon, moi? Pas du tout. Je suis ossalois!" Julien Peyre-Lavigne n'a que 25 ans, mais il est berger et répond sur un ton qui ne souffre pas la contestation. Sur une carte, pourtant, la vallée d'Ossau se situe bien en Béarn, et le Béarn en Gascogne, non? Sur une carte, oui. Dans sa cabane de Socques, à 1.300 mètres d'altitude, non. Car ce raisonnement parisien irréfutable passe à côté de l'essentiel. Ici, on est en montagne et la montagne forge des tempéraments forts. Cela vaut mieux, d'ailleurs. Car la vallée est pentue et étroite, donc difficile à travailler. Quant au métier de berger, si son prestige est grand, c'est que ses difficultés sont redoutables. "L'été, quand il fait beau, le touriste pense que c'est facile, sourit Julien. Mais quand il pleut plusieurs jours, quand la brume persiste, quand une brebis se blesse, quand il faut se lever tôt pour la traite, c'est très différent. C'est là que l'on sait si on est fait ou non pour cette vie." Julien, lui, ne se pose plus de question. Voilà dix ans, déjà, qu'il passe l'été en estive.
Etonnez-vous que dans un tel cadre, avec le parc national pour décor et l'ours pour voisin, Julien se sente ossalois au plus profond de lui-même. Comme ses voisins de cabane, Roger Laborde et Alfred Carrère. Depuis le Moyen Age, au moins, les habitants de cette vallée gèrent en toute autonomie leurs propres affaires. Ils se sont toujours vécus comme différents. Les décrire comme béarnais, déjà, leur semble une dilution de leur identité. Alors, gascons...
Il en est un peu de même dans toutes les vallées pyrénéennes. Pourtant, c'est ici que l'on parle encore le plus la langue. Ici, sans doute, qu'elle s'exprime avec le plus de force, notamment lors des fêtes de village, lorsque s'élèvent les chants traditionnels. Comme dans le reste du domaine gascon, on y retrouve le même humour, le même goût du récit et la même roublardise, sans doute parce que le Gers et les Landes constituent depuis toujours leur débouché naturel. Au fond, les Ossalois sont au Béarn ce que le Béarn est à la Gascogne: un particularisme. Et c'est tant mieux.
Le miracle armagnac
Le Gascon ne mange pas: il festoie, il ripaille, il communie, il chante une ode à la table et à ses plaisirs. Sa cuisine richissime, que les diététiciens les mieux attentionnés rêveraient de brûler en place publique, ne lui réussit pas trop mal. En Gironde, dans les Pyrénées-Atlantiques, en Haute-Garonne, l'espérance de vie atteint des sommets. C'est le "paradoxe gascon". Et une excellente nouvelle pour l'humanité.
Les confits, magrets et foies gras n'ont pas usurpé leur réputation mondiale. Mais ils ne sont que les porte-drapeaux d'une farandole gastronomique qui va de la garbure au boeuf gras de Bazas, du fromage d'Ossau à la tourtière, le tout arrosé (copieusement) de jurançon, de madiran ou de grands bordeaux. Avant de terminer, bien sûr, par une rasade d'armagnac.
Prenez Philippe de Bouglon. Dans son chai séculaire... de la bien nommée Labastide-d'Armagnac reposent quelques dizaines de fûts du précieux breuvage. Avec la sagesse de ceux qui ont appris à distinguer l'essentiel de l'accessoire, il semble les regarder vieillir. C'est ici que lentement, très lentement, s'élabore l'eau-de-vie miraculeuse.
Son château XVIIIe - dans la famille depuis huit générations - ses meubles d'époque et son titre de baron ont de quoi impressionner le visiteur. Apparences trompeuses. "Ce château me ruine et l'armagnac ne rapporte guère: nous sommes trop divisés pour concurrencer efficacement le cognac." Seulement voilà: chez lui, l'amour du lieu et de la vigne a tout emporté. "Avec l'âge, j'ai compris que ce n'était pas moi qui possédais cette propriété, mais l'inverse, résume-t-il. Ma seule mission consiste à la transmettre." Aussi, depuis quatre ans, les Bouglon se sont-ils résolus à transformer leur demeure en chambres (et tables) d'hôte pour boucler les fins de mois. Quitte à jouer avec sa santé, Philippe fait tourner l'exploitation tandis que Madame assure la cuisine et le ménage. Tous deux ont dans le regard cette étincelle que détiennent seuls ceux qui ont fait le bon choix: la production, dans un lieu extraordinaire, d'une eau-de-vie qui ne l'est pas moins.
Un océan de promesses
Si vous cherchez un authentique Gascon, en voici un. Par le pedigree, sans doute, mais surtout par l'esprit. Chez cet homme, une phrase sur deux est empreinte d'humour. Théâtral, il surjoue ses réponses, multiplie les fausses pistes. Un Gascon, vous dis-je.
Jean-Pierre Dufau est député maire (PS) de Capbreton, dans les Landes. Il incarne la Gascogne littorale, souvent négligée. Car les côtes, on l'oublie depuis que l'époque a jeté son dévolu sur le tourisme, ont longtemps été faiblement peuplées. Pourquoi la région compte-t-elle si peu de ports? "C'est que les Gascons préfèrent la qualité à la quantité", commence par expliquer Dufau - une gasconnade, évidemment. La réalité est plus prosaique: ici, le littoral est particulièrement soumis à l'ensablement.
Isolée face à l'océan, ville de pêcheurs dans une région de campagne et de montagne, Capbreton n'en est pas moins viscéralement gasconne. "Nous partageons la même façon d'être: le goût de la facétie et de la bravade, un mélange de spontanéité et de distance. Nous réagissons à vif, mais ne vous méprenez pas: ce n'est pas parce qu'on se met en colère que l'on est en colère. Il y a chez nous un goût évident pour la comédie, la repartie et la mise en scène."
Les promesses de Gascon, il les revendique donc. Haut et fort. "Quand on est vraiment généreux, on éprouve plus de plaisir à donner qu'à recevoir, n'est-ce pas? Alors pourquoi voudriez-vous que je prive un interlocuteur d'une promesse qui lui fera plaisir? Allons! Après tout, si elle n'est pas tenue le jour même, rien ne dit qu'elle ne le sera pas le lendemain. Nous avons simplement le sens de l'anticipation."
Malgré leur déclin, les pêcheurs continuent d'incarner l'identité de Capbreton. Mais pourront-ils encore longtemps imprimer leur marque, alors que les "estrangès" ne cessent de s'installer? "Je ne suis pas inquiet, tempère Jean-Pierre Dufau. Nous sensibilisons les nouveaux habitants à notre culture. Et ils deviennent très vite capbretonais."
Auteur: Michel Feltin
Source: Express du 17 juillet 2008