Après avoir rencontré une délégation de la coordination pyrénéenne ADDIP à la Mairie de Cauterets le 17 octobre 2013, Philippe Martin,
Ministre de l'Ecologie, évoque l'ours dans son discours devant les élus de la montagne réunis au congrès de l'ANEM. Il déclare: "Mon objectif,
celui du Gouvernement, est tout à la fois d’assurer la conservation de l’espèce et de rendre possible sa cohabitation avec les activités humaines, en particulier l’élevage."
Discours qui ne semble pas en cohérence avec ses propos aux représentants de l'ADDIP et ceux tenus en "off". Langue de bois?
Nous reproduisons ci-dessous un extrait de ce discours concernant l'ours dans les Pyrénées
(...) Mon rôle, comme Ministre de l’Écologie, c’est bien sûr et d’abord de rappeler que l’ours est une espèce protégée par la convention de Berne et par la directive «Habitats, faune, flore», et ce depuis 1992.
Autrefois largement présent dans les Pyrénées, l’ours comptait encore 70 représentants dans le massif en 1950, et aujourd’hui un peu plus d’une vingtaine, en grande partie issus des réintroductions effectuées entre 1996 et 2006. Plus de la moitié de ces ours sont nés dans les Pyrénées, ils bénéficient d’habitats favorables, témoins de l’histoire de la richesse de la biodiversité pyrénéenne.
Mon objectif, celui du Gouvernement, est tout à la fois d’assurer la conservation de l’espèce et de rendre possible sa cohabitation avec les activités humaines, en particulier l’élevage.
Soyez certains que je ne mésestime pas les difficultés que représente cette cohabitation. Je ne suis pas un élu du boulevard Saint-Germain à Paris, même si mon Ministère s’y trouve. Je suis élu d’un département rural, d’élevage, qui n’ignore rien de la vie des éleveurs.
Des soutiens publics sont mis en place en vue de financer la protection des troupeaux, surtout par le renforcement du gardiennage. Ponctuellement, et même si elles ne sont pas la règle, des interventions plus importantes, d’effarouchement, de déplacement, auront lieu si elles sont nécessaires.
Mon Ministère a commandé au muséum national d’histoire naturelle une expertise scientifique collective sur le rôle et les perspectives de la population d’ours bruns dans les Pyrénées. Les résultats qui viennent de m’être transmis, sont en cours d’examen par mes services, et je vous ferai part de ceux-ci dans les meilleurs délais, en toute transparence.
Je ferai valoir, auprès de l’Union européenne, que nos constats plaident en faveur d’une nécessaire amélioration de la cohabitation de l’homme et de l’ours, amélioration à laquelle, bien sûr, il conviendra d’associer l’Espagne.
Quoi qu’il en soit, le volet ours de la stratégie pyrénéenne de valorisation de la biodiversité, qui sera élaboré en 2014, se fera dans la plus grande concertation et tous les acteurs de ce dossier seront entendus. Je pense notamment aux éleveurs, bien sûr, mais je pense également aux élus membres de l’ANEM, et aux associations environnementales.
Madame la Présidente, chaque fois que cela sera nécessaire, nous reparlerons ensemble de ce dossier....
Philippe Martin,
Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie
Cauterets, le jeudi 17 octobre 2013