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Un exemple au Maroc de lutte contre la désertification par la pratique de le transhumance

- Ouarzazate - Maroc: Lutter contre la désertification en relançant la transhumance

Combattre la désertification par la relance de la transhumance, cela paraît presque impossible et irréel, pourtant le cas des populations transhumantes de Ouarzazate prouve une certaine originalité dans l'idée.

Baptisé "Transhumance et Biodiversité", ce projet monté en partenariat avec le Fonds Mondial pour l'Environnement (FEM) serait extensible à une grande partie du continent africain, abritant des populations mobiles: transhumants, nomades et pêcheurs.

"La conservation de la biodiversité par la transhumance est un cas de réussite, ce qui me permet de dire qu'il pourrait être généralisé d'abord à d'autres régions du Maroc, ensuite à des pays africains qui disposent de conditions similaires", indique la responsable au programme Environnement, près le Programme des Nations Unies pour le Développement au Maroc, Mme Myriam Ouchen Noussairi, qui met en garde toutefois contre la duplication mécanique des projets, chaque pays ayant ses structures sociales particulières, dit-elle.

L'originalité de l'initiative est qu'elle s'applique à gérer des terroirs de transhumance, en conciliant entre les considérations de l'environnement et les préoccupations et impératifs du développement local.

Vient donc l'idée de valorisation des produits du terroir, tels le tissage à base de laine des ovins de parcours, l'élevage du poulet "beldi", la distillation des roses, la commercialisation des fruits locaux, plantes médicinales et aromatiques, ainsi que le Safran. En améliorant les revenus des familles transhumantes, ces activités génératrices de revenus allègent aussi la pression exercée sur les ressources naturelles.

Près d'une vingtaine de micro-projets ont été initiés dans ce sens. L'action phare est bien celle des fonds renouvelables, permettant aux populations de financer leurs projets, tout en bénéficiant d'accompagnement permanent. "Le taux de remboursement est très positif, les petites gens réussissent à fructifier leurs capitaux et l'impact de l'opération est majeur", explique Mme Nossairi. L'idée est donc de penser à un modèle de lutte contre la désertification qui sort un peu des sentiers battus et qui cherche dans le patrimoine local les pratiques incitant au respect de l'entourage naturel et à l'exploitation rationnelle des ressources naturelles. "Ce n'est point possible de combattre la désertification dans tous ses aspects à travers les seules démarches technique et scientifique, il est temps de penser à d'autres alternatives pratiques, simples et acclimatées", indique Aziz Rahou, coordinateur du projet "Transhumance et Biodiversité".

L'esprit de cette approche réside dans une nouvelle conception participative, à même de mobiliser les communautés afin de comprendre la problématique d'abord, puis agir par la suite. Le manque d'eau et le rétrécissement des surfaces agricoles imposent leur loi et ont déjà contraint des milliers de familles à quitter les lieux à la recherche de terres plus généreuses, ou tout simplement immigrer pour vivre sous d'autres cieux.

Pas besoin de trop de description, la situation est davantage visible à travers des chiffres: Juste pour la vallée de Drâa (Sud-est du Maroc), 30.000 ha sont touchés par le phénomène de l'ensablement, alors que la maladie du Bayoud affecte les palmiers, causant la disparition de 36,000 pieds par an.

Quant à l'évaporation, elle atteint 757 mm par an. Le package d'interventions devrait également être à la hauteur de tous ces défis. Ce projet, le deuxième dans le monde après celui monté en Mongolie, entend ainsi impliquer les transhumants en tant que facteurs de lutte contre la désertification. Et partant, toutes les facettes de la vie sont concernées (MAP).

Source: Temoust du 15 décembre 2006