Le projet de loi biodiversité débattue au Parlement concernait les questions de loups et d’ours mais aussi de cette biodiversité remarquable des montagnes dont tout le monde se gargarise sans grand souci de savoir qui en est à l’origine. Jean Lassalle, député des Pyrénées-Atlantiques s’est retrouvé seul à l’assemblée nationale pour en parler et mettre en avant l’homme, cet oublié de la loi au profit de la faune et de la flore.
"Le projet de loi sur la biodiversité confirme ce que je dénonce depuis des années: on ne réfléchit plus au niveau de l’humain, mais au niveau de ce qui est le plus rentable financièrement. Ce texte, outre certaines mesures primordiales, notamment concernant les abeilles, reste pour moi la marque d’une inacceptable volonté de financiariser la nature au lieu de la gérer, comme ce devrait être le cas pour un bien commun.
"Ce projet de loi est le moyen pour notre gouvernement de ratifier discrètement et sans débat le protocole de Nagoya, qui encadre en réalité a minima la biopiraterie, c’est a dire l’utilisation d’une ressource génétique ou d’un savoir traditionnel associé à cette ressource sans le consentement de l’État, de la communauté ou du peuple autochtone. 80 % de la biodiversité française se trouve aujourd’hui concentrée en Outre-mer, où les populations autochtones peinent à obtenir une reconnaissance de l’Etat. La France n’hésite pourtant pas, à travers ce Protocole, à demander à ces populations d’utiliser à des fins commerciales des savoir-faire traditionnels qu’elles développent depuis plusieurs générations et qui demeurent novateurs dans le domaine médical et, de plus en plus, dans le domaine cosmétique.
"L’article 4 quarter, vidé de sa substance par le Sénat au grand désespoir de nos jardiniers amateurs, et de nos associations de protection de la biodiversité, est également la marque d’une hypocrisie sans nom: il met clairement en danger ces associations en leur interdisant la vente de semences assurant pourtant leur principal revenu, que dire alors de cet article dans un projet de loi qui est censé les protéger?
"Moi qui suis attaché plus que tout à ma terre, celle où j’ai grandi et vu grandir mes enfants, j’ai été scandalisé et profondément attristé de constater la fierté éprouvée par la France en annonçant il y a deux jours que Paris était une place majeure dans le domaine de la finance verte en s’efforçant d’assurer une transition écologique, motivée uniquement par des raisons économiques. Regardons le scandale financier, politique et juridique autour du marché carbone, cela laisse songeur à propos de la biodiversité."
Suivent plusieurs interventions sur plusieurs articles sans pour autant avoir un lien avec les articles en discussion. Mais le règlement de l’Assemblée Nationale ne permettant qu’un temps de parole très limité à un député non inscrit, c’était, pour Jean Lassalle, le meilleur moyen de s’exprimer.
Devant un dans un hémicycle pratiquement vide où il était le seul député de montagne présent, il a pu aborder les sujets tels que:
Il est assez déplorable qu’il ait été seul à cette occasion qui devrait dépasser les clivages politiques s’agissant de l’avenir des vallées de montagne et des femmes et des hommes qui y habitent et y travaillent.
Jean Lassalle s'exprime sur les articles 59 ter, 59 quinquies et 60 du projet de loi Biodiversité, l'occasion pour le député de revenir sur l'histoire de l'ours dans ses montagnes.
"Il est aujourd’hui absolument impossible de faire cohabiter les ours et les loups avec les derniers éleveurs, dont la plupart ne trouvent d’ailleurs pas de successeurs, tant ils ont été découragés par le retour de ces grands prédateurs.
"J’ai vu, j’ai vécu dans mon territoire cette situation qui a brisé une génération toute entière et je ne voudrais pas que cela recommence. Je sais qu’un projet de réintroduction d’ours est à l’heure actuelle à l’étude sur mon territoire, dans le Haut Béarn et je ne peux accepter que des articles du projet de loi biodiversité proposent la réintroduction de la grande faune allant à l'encontre des interets humains.
"Il faut s’occuper à nouveau des populations qui ne voient plus quel est le sens de leur vie, qui se demandent si la France existe encore, s’il y a une République qui les écoute, qui prend des décisions non pas contre mais avec elles."
Jean Lassalle fait mention des mensonges sur les loups et les ours
Au sujet du renforcement de 2 ours et du vote du comité de massif le 1er juillet 2016, il demande à la ministre: "Je vous en supplie, demandez au préfet de le retirer de l'ordre du jour"
"Je sais qu'il ne faut pas trop insister mais j'aurais dit à l'assemblée du peuple ce que je crois devoir dire solennellement. J'espère de tout cœur que j'aurais été entendu. J'aurais préféré que l'on soit plus nombreux à le dire..... Je demande, Madame la Ministre, de toutes mes forces, demandez au Gouvernement, demandez à Monsieur le Président de la République qui a été largement élus sur ces territoires de ne plus abandonner les hommes ......... demandez-lui le 1er juillet, de s'occuper à nouveau des populations sui perdues, qui n'ont pas de sens, qui se demandent si la France existe encore, s'il y a une République et à ce moment-là nous pouvons faire beaucoup mieux que ce que nous faisons. Ne cédez pas au Lobby des écolos stupides à ceux qui couvrent l'argent sale, à ceux qui couvrent l'argent des armes, à ceux qui le blanchisse, qui le reverdisse en mettant des ours et des loups dans nos montagnes. Ils y sont déjà."
Le vrai problème est la biodiversité. L’homme et ses activités en font partie, c’est ce qu’oublie cette loi et bien d'autres décisions environnementales.
Tous les textes cités sont de Jean Lassalle, Député des Pyrénées-Atlantiques