Qui connaît le Moncaut* en dehors de quelques initiés locaux?
Personne!
Montagne débonnaire sans grand intérêt alpinistique où aucun pyrénéen n'a réalisé d'exploit. Un chemin de randonnée qu'il faut découvrir dans une zone humide où on se Sali facilement les chaussures. Le Montcaut* est aujourd'hui une petite montagne, pour ne pas dire une colline du piémont béarnais dans les Pyrénées envahie de végétation que quelques vaches tentent de maintenir "ouverte".
Mais, à l'abri des regards et des grands mouvances touristiques de randonnée, le Montcaut est une montagne au passé pastoral important qui recèle sous les fougères et végétations envahissantes des surprises avec quelques petits abreuvoirs, témoin d'un passé animé et vivant.
Mais aujourd'hui, le Montcaut est bien plus encore. C'est un sous-sol géologique sensible, important, rare et riche. C'est un lieu convoité par les marchands de biens naturels et pas n'importe quoi: de la Lherzolite
Ce serait aussi l'avenir d'un village. Après avoir été à la pointe de la fabrication d'objets en buis, notamment des chapelets pour Lourdes, Bruges n'a plus vraiment d'activité et
devient une sorte de cité dortoir à l'horizon des grands centres comme Pau. Ses éleveurs et agriculteurs disparaissent les uns après les autres, le pastoralisme ne fait plus recette
et, pour certains, l'avenir est tourné vers l'industrie, tout au plus la filière bois de chauffage pour débroussailler la forêt. Une carrière de Lherzolite pourrait bien faire
l'affaire en redevance et en emploi.
Pourquoi pas?
Une solution à priori intéressante mais qui pourrait bien être destructrice à court terme. La Lherzolite, nouvel or noir de Bruges, vaut-elle le coup de la destruction d'une
montagne en condamnant les générations futures?
Louis Dollo, le 10 septembre 2009
* Il faut prononcer "Mouncaout" - Peut s'écrire également Montcaut en français