Le Monde des Pyrénées

Les manipulations de l'ASPAS pour donner des leçons d'élevage

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L’ASPAS - Association pour la Protection des Animaux Sauvages veut donner de conseils aux éleveurs dont les troupeaux sont exposés aux loups, grands prédateurs

- Les brebis offertes aux prédateurs, les loups offerts aux chasseurs

L’ASPAS le prouve avec une série de vidéos: trop d’éleveurs ne gardent pas leurs troupeaux dans les zones à loups. Résultat: les brebis se font attaquer. En représailles, 24 loups ont été tués depuis juillet 2015, dont 5 ces deux dernières semaines*! Les préfets continuent de multiplier les arrêtés autorisant l’abattage de cette espèce protégée. Autre résultat: les populations de loups sont désormais en régression.

Officiellement, tuer un loup est une mesure exceptionnelle destinée à protéger des troupeaux «pour lesquels des moyens de protection auraient été inefficaces». Dans les faits, les mesures de protection minimales ne sont souvent même pas mises en place! Pourtant, la décision d’abattre un loup est ordonnée. L’ASPAS ne cesse d’en faire le constat et le prouve une nouvelle fois, avec la 3ème opus de la série «Quand le berger n’est pas là, les brebis trinquent».

Ces nouvelles images ont été tournées à Puy Saint-Eusèbe dans les Hautes-Alpes, pour toujours le même constat: une clôture ridicule, pas de chien de protection, pas de berger. Rien.

Autorisée à des milliers de chasseurs, cette chasse aux loups se fait avec des armes dignes de la guerre. Elle est néfaste à notre biodiversité, illégale et inefficace. Pour preuve, nombreux sont les préfets qui ordonnent de nouveaux tirs, seulement quelques jours après avoir abattu un loup sur le même secteur. Pour la première fois depuis leur retour en 1992, les loups sont en régression en France. C’est bien leur éradication qui est programmée.

Aujourd’hui, la Ministre de l’Écologie et les préfets mettent en péril une espèce protégée avec cet abattage massif! L’ASPAS continuera de prouver l’illégalité des tirs de loups, et d’attaquer en justice ces mesures inadmissibles auprès des Tribunaux afin de faire respecter la loi et la nature.

L’ASPAS en appelle à la responsabilité de la Ministre de l’Écologie et du Président de la République qui devraient être les garants des lois, et des engagements pour la protection de la biodiversité à quelques jours de la COP21.

* Un soixantaine de loups a été légalement abattue depuis 2004.

- Quand le berger n’est pas là, les brebis trinquent!

L’ASPAS a filmé des moutons il y a quelques jours en zone de tirs de loups. Le résultat est sans appel: beaucoup trop d’éleveurs ne font pas leur boulot. Des brebis offertes en pâture aux loups, c’est le meilleur moyen de favoriser la prédation… et d’ordonner l’abattage des loups! Et là, ce sont les loups qui trinquent aussi…

La vidéo a été prise fin octobre 2015, sur les communes de Veynes, Saint-Julien-en-Beauchêne et Dévoluy (Hautes-Alpes).

Dans ce secteur où des loups s’en prennent parfois au bétail, deux loups ont été légalement abattus en août/septembre, ce qui n’a pas empêché la prédation de continuer et le préfet d’ordonner le tir d’un autre loup.

- L’État considère que les éleveurs ont «mis en place des moyens de protection», et que les tirs de loups sont ordonnés «en l’absence d’autre solution satisfaisante». Vraiment?

La vidéo montre la facilité avec laquelle n’importe quel prédateur peut atteindre ces brebis placées derrières des clôtures dérisoires. Ces filets électrifiés, utilisés par la plupart des éleveurs, sont hauts de 80 cm à 1 m, quand ça n’est pas beaucoup moins s’ils sont mal installés. Ils sont pratiques pour contenir les ovins, mais n’importe quel canidé peut sauter par dessus! Nos observateurs ont pu très facilement atteindre le cœur des troupeaux sans être inquiétés par le moindre chien de protection, car il n’y en avait pas.

Ni berger, ni protection efficace: ces moutons sont littéralement livrés à la prédation, dans un secteur où des loups sont présents depuis plus de dix ans!

Les éleveurs aiment-ils leurs brebis et leurs agneaux (par ailleurs destinés à l’abattoir), pour les offrir ainsi aux prédateurs? Il ne s’agit pas d’accuser tel ou tel éleveur, mais de dénoncer un système insensé qui conduit à des tirs de loups alors que rien n’est fait pour protéger le bétail. Subventions sans contrepartie, indemnisations systématiques en cas de prédation… L’ASPAS demande que les éleveurs qui ne protègent pas leurs troupeaux ne soient plus indemnisés. Les Français, qui subventionnent les éleveurs par leurs impôts, sont très majoritairement favorables à la protection des loups. Il est insupportable que les loups soient sacrifiés pour pallier les carences d’un élevage qui refuse d’évoluer.

- Au lieu de protéger les troupeaux, les éleveurs cassent de l’écolo!

Hier, pendant qu’Allain Bougrain Dubourg se faisait tabasser à coups de pelle par un braconnier en slip, d’autres exactions avaient lieu à Balsièges en Lozère. Des défenseurs de la nature étaient agressés par des éleveurs de moutons parce qu’ils osent aimer les loups. Pendant ce temps sur le terrain, des brebis sont offertes à tous les voleurs et à tous les prédateurs: non, les éleveurs sont loin de tous faire correctement leur travail. Des vidéos sur le terrain le prouvent, et font le buzz dans les réseaux sociaux.

Sur le terrain, on constate nettement moins d’énergie à garder les brebis qu’à se défouler sur des militants pacifiques, comme c’est le cas dans la zone bien nommée Glandage, en Drôme. Des bénévoles de l’ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages) ont filmé de nombreux pâturages, délimités par des barrières ridicules qu’un teckel peut franchir sans peine. Et là, point de berger, point de chien de protection, rien. Situation exceptionnelle? Pas du tout! D’autres vidéos prises dans d’autres zones à loup circulent déjà, et l’ASPAS promet d’en diffuser de nouvelles.

Ces brebis non gardées, au milieu des loups, ne peuvent qu’attirer les prédateurs et en être victimes. Les préfets prennent alors des décisions injustes, à la limite de la légalité: ils ordonnent de tuer des loups! L’ASPAS vient de prouver qu’il s’agit d’une véritable chasse au loup, espèce protégée, et non une protection des troupeaux comme l’exige la loi. L’ASPAS demande des comptes au ministère de l’Environnement.

Après le scandale des prises d’otage de responsables de Parcs et autres manifestations brutales, il est temps que la ministre et ses préfets arrêtent de céder à la violence. L’ASPAS demande que les bergers ne protégeant pas leurs troupeaux ne soient plus subventionnés ni indemnisés en cas d’attaque. Il s’agit de l’argent de nos impôts!