Sueurs froides à la veille de notre colloque, en effet, des barrages établis à Saint Béat par le personnel licencié de Pechiney nous laissaient penser qu'il nous faudrait faire un grand détour pour arriver à Les. Bien que le vendredi 4 à 23 h les barrages étaient levés, certains n'ont pas osé prendre la route le samedi matin, d'autres n'hésitèrent pas à emprunter le col de Bonaigua à 2.072m.
Le CIAPP a été fort bien reçu par Monsieur Emili Medan, maire de Les, qui avait mis à notre disposition la mairie du village.
Dans son discours de bienvenue en langue aranaise, M. Medan a expliqué combien il était satisfait d'accueillir notre session. Pour lui, le travail mené par les associations comme le CIAPP est fondamental, nous représentons une force altruiste. Le Val d'Aran connaît la problématique générale des Pyrénées, où le tourisme est très important. Il y a une crise occasionnée par la pression du tourisme sur le milieu et la crainte de copier involontairement l'évolution andorrane.
La Généralité de Catalogne donne au Val d'Aran certaines compétences comme la protection de la nature et le tourisme qui sont déjà du ressort du Conseil Général d'Aran.
M. Medan pense que c'est bon que les Pyrénées soient perméables, mais la création de routes classiques induit un impact trop fort. Les routes existantes ne sont pas adaptées à ces trafics. Il faut rechercher un ensemble d'alternatives. Bien sûr, le Val d'Aran semble un axe logique entre les zones de production et celles d'utilisation, mais il faut que les intérêts des Pyrénées et de protection de la nature soient intégrés pour trouver une solution qui ne soit pas seulement économique.
Pour M. Maillet cette année 2000 a été remplie surtout par l'ours, mais aussi par la présence du "sauvage".
Ce thème a été très médiatisé, mais pas toujours dans des conditions permettant une concertation sereine.
Nous avons tout fait pour éviter les politiques "politiciennes" et nous nous sommes félicités de l'échec de l'amendement Bonrepaux sur le retrait des ours.
Qui peut prétendre à la gravité de la présence de quelques ours, face aux maladies qui frappent les troupeaux, aux abattages systématiques dus à ces questions sanitaires? Qui peut crier aux loups alors que ces questions, pudiquement évacuées, peuvent du jour au lendemain traumatiser l'opinion et le marché?
Des solutions existent pour la préservation des ours. On voit mal, par contre, comment le pastoralisme pourrait se maintenir avec certaines méthodes de production et d'élevage actuelles. Soutenir le pastoralisme, c'est le faire évoluer. Cela va-t-il déboucher au niveau économique? La mondialisation pose de vrais problèmes. Est-ce que les actions des politiques et des organisations agricoles vont évoluer dans le sens du développement durable?
Il y a quelques faits précis et positifs: le retour des bergers, la mise en oeuvre des chiens de protection, y compris de l'espèce Pyrénées, utilisés même dans les montagnes nord-américaines.
Les associations ont peu de moyens. Comment faire pour sensibiliser le public? Peut-on, à travers les programmes européens, avoir des ressources pour augmenter nos actions de sensibilisation?
La multiplicité des structures n'est sans doute pas la meilleure façon de faire avancer la protection de l'environnement et l'une des clés réside dans l'information du public.
M. Maillet indique que le Programme de l'Union Européenne INTERREG III B, qui est le thème d'une de nos deux commissions d'aujourd'hui, traite principalement de l'aménagement du territoire avec prise en compte de l'environnement. Il a revendiqué, au sein du Comité de massif pour que les associations de protection de la nature et de l'environnement (APNE) puissent y participer; il faudra préalablement une aide pour que nous puissions concevoir un programme interrégional et international dans le cadre nouveau du Sud Ouest Européen.
M. André Baudières, professeur de botanique, siégeant au Conseil Scientifique du Parc National des Pyrénées, devait présenter une contribution sur la justification scientifique de NATURA 2000. N'ayant pu venir, il a confié le soin à Gérard Caussimont de l'exposé et du commentaire.
En fin d'après-midi nous accueillons M. Francesc Boya député et conseiller municipal de Les.
M. Maillet présente le CIAPP et explique nos actions et notre optique depuis 1989. Aujourd'hui, après avoir discuté de l'intérêt d'INTERREG III, nous nous demandons comment faire pour que ce programme aide à la sensibilisation du public et des enfants dans les écoles. Le problème de la protection des forêts a été soulevé par M. De Noblens du Comioté Ecologique Ariégeois. MM. Angel Juvé et Antoni Plans de Depana de Catalogne ont évoqué le problème des ressources et des transferts en eau.
M. Boya considère que nous mettons autour de la table un nombre important de concepts. Il reconnaît le rôle fondamental des associations qui est celui de transformer la société pour un développement qui ne soit pas strictement mercantile. Il faut préserver les territoires de montagne mais aussi les développer de manière équilibrée.
Il faut développer des projets soutenables, il faut aussi des conditions de vie correctes et ne pas convertir tous ces territoires en une réserve indienne, même si cette formule est caricaturale.
Il rappelle que la présidence de la CTP va être assurée par le maire d'un petit village de montagne aragonaise. C'est une opportunité pour faire un pas important dans la représentation des citoyens.
Il s'ensuit un dialogue chaleureux entre M. Boya et la salle, avec la perspective d'une rencontre plus organisée pour l'animation de débats publics en Val d'Aran.
Les travaux finiront aux alentours de 20 h.
Une n ième fois des gugus se réunissent sur l'argent de nos impôts pour se faire plaisir et sans rien sortir de positif dans la mesure où ils n'ont pas le rôle de décisionnaires
Encore des organismes qui ne servent qu'à rassembler des bouffeurs et buveurs
Jean-Paul Dollo - 31 octobre 2020