Mme Chantal Jouanno, Secrétaire d'Etat à l'écologie, interviewée par La Dépêche du Midi le 20 septembre 2009, proposait une analyse rationnelle, posée, apaisante dans un dossier ours qui sent le soufre:
"Je ne veux pas d'une politique parisienne qu'on imposerait aux habitants des Pyrénées."
"Il faut rencontrer tout le monde. Les éleveurs ont leurs problèmes. Il faut discuter."
"Dans les Pyrénées-Atlantiques, il ne reste plus que des plantigrades mâles; il faudrait théoriquement amener des femelles." (c'est bien sûr ce "théoriquement" qui agace Ferus et
Adet)
"Dans tous les cas, je ne souhaite pas prendre des décisions seule. /.../ Je ne pense pas que l'on puisse résoudre les questions écologiques dans l'affrontement. Et puis
réintroduire des ours pour qu'ils se fassent tuer, non! L'écologie doit se conduire dans le respect."
Mme la Secrétaire d'Etat ne fait là que réitérer une analyse de fond qui relève effectivement d'une vision politique d'Etat non partisane, au sens le plus noble de ces mots: "Il faut quand même concevoir l'écologie pour l'homme et pas contre l'homme donc si on fait un programme de réintroduction il faut qu'il y ait une véritable adhésion de la population", avait-elle déclaré à FR3 Aquitaine le 4 septembre précédent. Et au journal Le Monde, le 7 du même mois: "Ne laissons pas les idéologues de tout poil monopoliser l'écologie".
Nous pouvons comprendre que ces propos irritent des associations obnubilées par le seul "sauvage" auquel elles réduisent les problèmes d'environnement, de biodiversité et de développement durable. Agacée donc parce que sans doute elle se sent concernée par la phrase sur les idéologues, FERUS ajoute ceci à sa mise en ligne sur son site de l'article du 20 septembre:
"FERUS rappelle également que les Pyrénéens, y compris dans les vallées, se sont prononcés à plusieurs reprises /sic.../ pour le maintien de l'ours et pour de nouveaux lâchers si la population est insuffisante: sondage DIREN Midi-Pyrénées/IFOP (juillet 2008) et sondage IFOP/Pays de l'ours-Adet (2005)."
Quant à M. Arcangeli, président de l'ADET, non seulement il se permet d'essayer de donner des leçons à Mme la Secrétaire d'Etat, mais lui aussi avance les chiffres de ces sondages.
Comme tout idéologue prêt à tout pour tordre le réel à la mesure de son idéologie, FERUS et ADET une fois de plus déforment la réalité. C'est le fonctionnement classique de tous les totalitarismes. Que dit en fait le dernier sondage, celui de juillet 2008? Exactement l'inverse: opposition totale à de nouveaux lâchers:
- d'abord la question très dramatiquement posée aux sondés de façon quasi intime (vous, personnellement): "Si la vingtaine d'ours actuellement présente dans les Pyrénées est insuffisante pour assurer la survie de l'espèce, vous personnellement êtes vous favorable ou opposé à l'introduction d'ours supplémentaires".
- les réponses ensuite, elles ne laissent pas place au doute; elles y sont même comparées à celles apportées à une question similaire en 2003, AVANT les importations d'ours de 2006 et leurs conséquences
- pour la zone de montagne des départements pyrénéens le NON explose de 41 à 60%, avec un pic de 71% en Ariège, le département le plus exposé en continu aux dégâts des ours;
- et pour la France entière elle-même, pourtant bien loin de vivre directement les conséquences de ces importations, le NON n'est pas loin de doubler: de 25 à 41%; de nouvelles importations, des sommes folles encore dépensées, de nouveaux dégâts, on peut conjecturer que le NON deviendrait alors majoritaire.
Si l'association FERUS et M. Arcangeli savent écrire, ils doivent avoir oublié d'apprendre à lire, parce qu'après ces résultats oser affirmer que les Pyrénéens sont favorables à
de nouveaux lâchers, c'est ou bien ne pas savoir lire, ou, se moquer sans pudeur du monde en général et sans doute de Mme Jouanno en particulier...
Vieille coutume idéologique qui devient une manie: c'était déjà le cas dans la lettre rendue publique que les mêmes FERUS et ADET lui avaient adressée le 5 septembre dernier!
Auteur: Bruno Besche-Commenge ASPAP/ADDIP 24 septembre 2009
P.S. du 29 septembre 2009:
Et dans le style "c'est nous qui commandons", Ferus en rajoute aujourd'hui, en éconduisant Mme la Ministre sous le titre:
"un rdv avec le conseiller de Chantal
Jouanno: non merci!", et en publiant à nouveau son courrier où le sondage est sans pudeur manipulé et déformé. Ferus ne sait toujours pas lire ... mais voudrait continuer à
régner, régenter le Ministère et le mettre à sa botte: c'est sa vision du rôle de l'Etat!