On l'avait un peu perdu de vue depuis que son copain Jean-Louis Borloo lui avait offert en 2007 un job en or d'ambassadeur des négociations internationales sur le climat. Revoilà Brice Lalonde dans la ronde, grâce à un autre proche. Le nouveau patron du WWF France, Philippe Germa, qui avait travaillé dans son cabinet au ministère de l'Ecologie il y a plus de vingt ans, l'a fait entrer à son conseil d'administration en décembre dernier. Son titre de conseiller spécial pour le Pacte mondial des Nations unies sera bien utile au WWF, qui souhaite se positionner comme l'ONG de référence de la 21e conférence du climat, prévue à Paris en 2015.
Comme Germa, Lalonde est un bon ami des industriels qui ripoline en vert leur communication pour faire oublier leurs méfaits sur l'environnement. En 2008, lors d'un sommet européen organisé à Accra, au Ghana, notre diplomate en veste côtelée n'avait pas hésité à appeler Anne Lauvergeon, alors patronne d'Areva, le géant du nucléaire, pour faire sponsoriser la petite sauterie organisée par la France. «Notre ambassade était désargentée, Areva a payé les boissons, se défend-il aujourd'hui. Le groupe n'a fait aucune communication pour s'en vanter ou parler de ses activités. Ses représentants n'étaient même pas présents.» Le nom de l'industriel figurait juste sur le carton d'invitation! L'ancien président de Génération écologie est de toute façon très à l'aise avec l'atome: «Je crois qu'on ne peut pas se passer des centrales, explique-t-il à Marianne. Certes, il faut améliorer la sécurité, le stockage ou la destruction des déchets. Mais je plaide pour un aggiornamento écologiste sur la question nucléaire.» Les pandas menacés d'extinction? Ils attendront.
Auteur: Pascale Tournier
Source: Marianne.fr du 24 mai 2014