Alors que le programme de financement européen Life Coex tend à sa fin en octobre 2008 (2004-2008), ses protagonistes feront leur bilan annuel et final à Luchon dans les Pyrénées. Pourquoi pas dans les Alpes? En tout cas, nul doute, sauf expression d'une mauvaise foi toujours imaginable dans ce milieu, que le résultat sera négatif puisqu'il n'existe aucune piste d'acceptation des grands prédateurs, ours ou loup, par les éleveurs sauf de manière très marginale et anecdotique.
COLLOQUE LIFE COEX
Des ours, des loups, des hommes: initiatives européennes pour la cohabitation et la valorisation
Luchon, 15 - 17 mai 2008
La préservation des grands carnivores passe par la réduction des conflits entre agriculteurs et prédateurs (loup, ours), et implique la participation de tous les
acteurs pour mettre en place une véritable politique de conservation de ces espèces.
Le programme Life Coex, impliquant cinq pays (Portugal, Espagne, France, Italie, Croatie) de 2004 à 2008, propose dans ce sens plusieurs champs d'actions basés sur
la communication auprès des agriculteurs et du grand public (sensibilisation sur les solutions existantes et prise de conscience d'une coexistence possible;
échange entre les régions par des transferts d'expériences et conseils sur les meilleurs outils utilisés; prise de conscience également du bénéfice économique
apporté par l'utilisation de l'image des carnivores qui valorise le patrimoine), mais aussi sur des actions concrètes de terrain comme le développement de méthodes
de prévention (clôtures électriques, chiens de protection) et, dans les pays où il n'est pas assuré par les pouvoirs publics, le soutien économique auprès des
agriculteurs pour compenser les dommages éventuels.
Les colloques Life Coex ont comme objectif de favoriser les échanges d'expériences entre acteurs européens travaillant à l'amélioration de la cohabitation Hommes -
grands carnivores (administrations, associations, techniciens).
Celui de Luchon est le dernier organisé dans le cadre du programme et sera également l'occasion de faire un premier bilan des actions menées.
Jeudi 15 Mai
Vendredi 16 mai
Samedi 17 mai
Depuis plusieurs semaines nous savions que l'ADET-Pays de l'ours, FERUS et le WWF allaient organiser un symposium à Luchon du 15 au 17 mai dans le cadre des mesures de financement européen Life-Coex. Cette manifestation était considérée par beaucoup d'éleveurs et syndicats agricoles comme "une nouvelle provocation des pro-ours" malgré qu'une intervention de 20mn sur 3 jours de colloque ait été réservée aux opposants.
LIFE, créé en 1992, est un outil financier de l'Union Européenne dédié à l'environnement. Il permet 3 types de co-financements:
LIFE-Coex est un programme LIFE-Nature qui a pour objectif de "partir d'une approche participative de tous les acteurs concernés, de faciliter la mise en oeuvre des conditions légales et socio-économiques nécessaires à la conservations des grands carnivores dans les régions ciblées, en diminuant les situations de conflit qui affecte la protection de ces espèces."
Dés cette définition, nous voyons déjà de nombreux malentendus.
Nous constatons que dans la liste des partenaires, le milieu de l'élevage français est totalement exclu. Les partenaires Life tel que l'ACP ne compte guère plus
de 5 éleveurs pour le "broutard du Pays de l'ours" et le FIEP une dizaine dans le cadre du fromage "Pe Descaous". Partant de ce constat, il est pour le moins
difficile d'imaginer "une approche participative de tous les acteurs concernés."
A noter que ce montage a été réalisé avant les conflits majeurs de 2004 et que depuis, rien n'a été fait pour rentrer en dialogue? Ce qui est normal, puisque les
associations et syndicats représentatifs d'éleveurs sont, par définition, exclus du partenariat. De plus, depuis 2005, ces associations ont tout fait pour faire
disparaître la seule structure de dialogue des Pyrénées qu'est l'IPHB.
Face à ce contexte, il était peu probable que les partenaires français de LIFE Coex puissent aboutir à des résultats positifs compte tenu de la totale absence de volonté du milieu pastoral à vouloir collaborer avec les associations de protection de la nature qui, de leur côté, ne se sont jamais beaucoup investies dans le dialogue et l'échange.
Devant cette situation, il aurait peut-être été judicieux, soit de changer de méthode soit arrêter immédiatement des financements dont on sait qu'ils partent à fonds perdus sauf pour mener une propagande comme le fait le WWF et FERUS en diffusant ses questionnaires dans les vallées ressentis comme une provocation.
De leur côté, la majorité des éleveurs et des acteurs des territoires pyrénéens ne se sentent absolument pas concernés par des projets associatifs qui n'ont aucune volonté des faire participer. Et combien même que cette volonté existe, les acteurs territoriaux estiment que c'est à l'Etat d'assumer ses responsabilités et ses choix et non des associations qui constituent des nébuleuses financières comme le précise divers rapports parlementaires et l'inspection générale des finances et de l'environnement.
Parce que Luchon incarne l'ours. Son ancien maire avait pris des engagements avant les élections. Et puis Luchon est une image européenne, la "petite reine des Pyrénées". Cela fait bien sur un carton d'invitation et cela redore le blason d'associations qui n'ont strictement aucun bilan à présenter. Mais en attendant, au final, comme le faisait remarquer le président du Conseil Général de l'Ariège, Augustin Bonrepeau dans un rapport de mission de l'Assemblée Nationale, c'est le contribuable français ou européen qui paie.
L'analyse du programme de ce symposium n'a rien d'extraordinaire et n'apportera pas grand-chose à la connaissance. Comme le faisait remarquer un éleveur des Hautes-Pyrénées, "ils n'en font pas beaucoup plus que nous au cours de nos fêtes de transhumance" ou cet autre "on en voit autant à la fête des côtelettes de Luz et encore c'est plus festif. "Si ce symposium n'apport rien, pourquoi s'inquiéter?
Samedi dernier, lors de son Conseil d'Administration à Tarbes, l'ADDIP a pris la décision d'ignorer ce colloque et surtout de ne pas y participer. "Y participer serait cautionner quelque chose qui ne représente rien. Ils nous ont eu dans les voyages en Asturies et dans le Trentin en prétendant dans la revue "Empreinte" du Ministère de l'Ecologie le contraire de ce que nous avons dit, nous n'allons pas encore une fois nous faire rouler dans la farine" nous dit un administrateur. Et puis, "nous n'avons rien à voir avec ces associations. Notre interlocuteur c'est l'Etat."
Mais pour d'autres éleveurs plus radicaux, c'est une affaire de symbolique. "Venir nous provoquer dans nos montagnes, il n'en est pas question" nous dit un
ariégeois. Et celui-ci de la vallée de la Garonne "on leur mettra le feu"
Mettre le feu!
L'affaire a été jugée suffisamment sérieuse pour que le président de l'ADDIP ait pris l'initiative de prévenir le maire de Luchon et diverses autorités dont le
Préfet de la Haute Garonne dans un courrier datant du 22 avril dernier. Nous pouvons y lire notamment:
"Alors que les ours (les plus grands carnivores d'Europe), lâchés contre la volonté des habitants, attaquent sans cesse les troupeaux, entraînent des pertes importantes d'animaux. et mettent en danger l'avenir du pastoralisme et de toute agriculture de montagne, la tenue d'un tel rassemblement sur une commune du massif pyrénéen est ressentie par beaucoup comme une énième provocation des associations pro-ours."
Plus loin, le Président Lacube précise:
"Diverses informations nous parviennent aujourd'hui selon lesquelles certaines actions" coup de poing "se prépareraient autour de cette manifestation, actions
que nous ne cautionnons évidemment pas mais que la situation de désespoir vécue sur le terrain rend prévisible."
Nous pouvons imaginer que cet éleveur ariégeois par ailleurs porte parole de l'ASPAP est particulièrement bien informé sur les intentions de ses troupes. Même s'il ne les approuve pas, nous pouvons déjà penser qu'il les comprend. Même son de cloche du côté du luchonnais Francis Ader ou de la bigourdane Marie-Lise Broueilh. A l'évidence, ces dirigeants responsables souhaitent rester dans la légalité et agir pacifiquement malgré une base chauffée à blanc contre les "importateurs d'ours"
Dans cette lettre que nous avons pu consulter, il est également dit que "A l'heure où les conclusions de l'évaluation du plan ours sont attendues avec beaucoup de détermination par les populations de ce massif; à l'heure où son avenir est suspendu à la décision de l'état de continuer ou pas le plan ours, la colère des Pyrénéens monte dans les vallées de voir certains venir théoriser sur l'ours chez nous, dans les Pyrénées."
Et oui, dans les estives confrontées à un ours, on n'a pas le temps de théoriser. Il faut agir vite, parfois très vite. D'où cette conclusion qui invite à la sagesse adressée au maire de Luchon mais aussi au Préfet, " nous vous demandons, ... pour ne pas abonder dans cette provocation et surtout pour éviter que votre commune ne souffre d'actions que nous regrettons par avance, d'annuler au nom de la sécurité publique la tenue de cet évènement."
Aujourd'hui, la question est de savoir si Préfet et Maire écouteront cette supplique d'un Président de l'ADDIP qui, manifestement, pourrait bien se faire dépasser par sa base excédée, non pas par des exigences environnementales mais par des prétentions de ce qu'ils appellent " les talibans de l'écologie".
A suivre dans quelques jours... Mais cette ambiance est bien la preuve d'un total échec de ce financement européen dont l'objectif était de tendre vers une certaine coexistence entre acteurs locaux tel que les bergers et les grands prédateurs comme l'ours et le loup.
Auteur: Louis Dollo
Source: Tarbes-Infos et Kairn.com nature du 26 avril 2008
Un colloque européen sur la cohabitation de l'homme avec les grands carnivores, tels l'ours et le loup, s'est ouvert jeudi à Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) en présence de quelque 140 spécialistes, a constaté un correspondant de l'AFP.
Des représentants d'associations, des scientifiques et techniciens venus de 18 pays participent jusqu'à samedi à ce symposium Life Coex 2008, intitulé "Des ours, des loups et des hommes: initiatives européennes pour la cohabitation et la valorisation".
François Arcangeli, président de l'association Pays de l'ours - Adet et maire d'Arbas (Haute-Garonne), a ouvert les travaux en évoquant les problèmes posés par la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées.
"Le retour de l'ours a été le révélateur des difficultés du pastoralisme et de l'élevage dans les Pyrénées", où cinq ours slovènes avaient été lâchés entre avril et août 2005, a-t-il souligné.
Eleveurs et élus locaux s'étaient fortement opposés au lâcher de ces ours dans les Pyrénées françaises, dans le cadre d'un plan de restauration et de conservation décidé par le ministère de l'Ecologie. Deux de ces plantigrades ont été tuées accidentellement en 2006 et 2007.
Les organisateurs du colloque avaient prévu un temps de parole pour un opposant à la réintroduction de l'ours, mais aucun n'a souhaité s'exprimer. La rencontre, convoquée à l'initiative du programme européen Life Coex, vise à améliorer la coexistence entre agriculteurs et grands carnivores en Europe du sud.
Un militant anti-ours a distribué, en marge de la réunion, des tracts ironisant sur l'art de "faire du pastoralisme depuis la ville" et dénonçant un "pastoralisme réinventé par des spécialistes de la déshumanisation des territoires".
Dans la nuit de lundi à mardi, plusieurs feux de pneumatiques avaient été signalés dans la ville et les gendarmes avaient évoqué une possible action de militants anti-ours opposés à la tenue du colloque.
Les participants doivent examiner les moyens de prévenir les dégâts des grands prédateurs, notamment par l'utilisation de chiens de protection, et prendront connaissance des résultats de programmes menés dans différents pays européens, dont l'Italie, la Croatie et la Slovaquie.
Source: La Dépêche du Midi du15 mai 2008
Un colloque sous tension qui suscite bien des appréhensions, tant du côté des organisateurs que de la mairie... Alors que s'ouvre aujourd'hui à Luchon le Symposium Life Coex essentiellement consacré à la cohabitation Homme-ours dans les Pyrénées, on peut se demander si les congressistes pourront aller jusqu'au bout de leurs travaux. Les événements survenus dimanche donnent la mesure de l'accueil qu'entendent réserver les Anti-ours à ce colloque qui rassemble jusqu'à samedi 140 intervenants issus de 18 pays.
Pneus brûlés devant le casino et les thermes, statue florale d'un ours réduite en cendres, inscriptions sur la route, banderoles... ont précédé l'ouverture de cet événement européen. Mais le choix du lieu, au coeur des Pyrénées, apparaît comme une provocation, ce que ne manque pas de rappeler Francis Ader, le président de l'Association de défense de l'identité pyrénéenne (Adip): "On ne cautionne pas les dégradations commises, mais on les comprend. N'en faisons cependant pas un fromage. Sur les trois jours de congrès, on nous a réservé seulement 20 minutes d'intervention le premier jour. On ne marche pas. On ne veut pas servir de bonne conscience dans un débat qui ne nous concerne pas...", indiquait-il hier encore. Ces prochaines heures pourraient bien être agitées. Le nouveau maire Louis Ferré (PS) a pris contact avec la gendarmerie pour que soit assuré le maintien de l'ordre. "Objectif discrétion. Il ne s'agit pas de mettre le feu aux poudres", souligne le premier magistrat qui "redoute de se retrouver à la merci d'éléments incontrôlables".
S'il ne se formalise pas de ne pas avoir été invité en ouverture du colloque, comme c'est la tradition, Louis ferré s'interroge sur l'opportunité d'avoir organisé ce rassemblement à Luchon: "Ce choix n'est certes pas anodin. J'aurais préféré que ça se déroule ailleurs. Mais un accord a été signé peu avant les élections. Il n'y avait aucune raison de modifier la date..." Alors que René Rettig, l'ancien maire, s'était positionné en faveur de la réintroduction de l'ours (la commune était même candidate pour des lâchers), Louis Ferré se veut plus circonspect: "Je suis ni pro, ni anti-ours, mais je considère que cette réimplantation n'a pas été faite dans de bonnes conditions. Elle a été imposée aux populations et aux éleveurs, sans réelle préparation."
Reste que ce congrès, le tout premier du genre en France, correspond à un moment fort de la réflexion sur la coexistence entre les hommes et les grands prédateurs. Et en la matière, la France est loin de donner l'exemple: "Partout en Europe, des gens réfléchissent, cherchent à trouver des solutions. Il n'y a qu'en France que le monde agricole réclame le retrait et la disparition de l'ours", indique Alain Reynes. En congrès, le directeur de l'Adet-Pays de l'ours rappellera ce matin que nous sommes "les champions des mesures de cohabitation, mais aussi les champions de la contestation. ça fait aussi partie du paradoxe français.
"Ce n'est pas l'Internationale de l'ours"
"Ce n'est pas l'internationale de l'ours qui se retrouve. Ce colloque est d'abord une réunion technique où on va confronter des idées, trouver des solutions,
parler de réussites et d'échecs." François Arcangeli, le maire d'Arbas qui est aussi président de l'ADET, attend beaucoup de ce symposium. Roumanie, Bulgarie,
Albanie, Slovaquie, Espagne, Italie... Autant de pays où la cohabitation de l'Homme avec le loup ou l'ours doit trouver des issues spécifiques. Le colloque de
Luchon s'inscrit directement dans le cadre du programme européen "Life-Coex", dont l'objectif est d'améliorer la coexistence entre grands carnivores et agriculture
en Europe du Sud. Ce symposium évoquera trois grands chapitres: la cohabitation qui englobe la prévention des dégâts, la protection des troupeaux et les chiens de
protection. Deuxième volet, l'écotourisme avec les expériences françaises et étrangères de développement touristique liées à la présence des prédateurs. Enfin, on
parlera samedi de valorisation avec les expériences de promotion des productions locales liée à la présence d'animaux sauvages (fromages, viande...).
Auteur: Jean-Marie Decorse
Source: La Dépêche du Midi du 15 mai 2008
"Les gens sont présents, les interventions sont de très bonne qualité. Ils échangent des expériences, parlent de leurs échecs, de leurs réussites. L'objectif de cette première journée est atteint", se félicite François Arcangeli, président de l'Adet. Hier matin, les médias se sont déplacés dans le Reine des Pyrénées, craignant une confrontation entre pro-colloque et anti-ours. Une attente vaine. Le président de l'Adip, l'association de défense de l'identité pyrénéenne est bien présent, accompagné de quelques éleveurs. Une présence toute symbolique afin de marquer très calmement leur désapprobation. "Nous l'avons déjà dit, nous vivons ce colloque ici comme une provocation, explique Francis Ader, pour nous il s'agit de présenter un pastoralisme réinventé par des spécialistes de la déshumanisation des territoires, un pastoralisme pensé depuis la ville en imaginant les montagnes, bien loin de nos réalités". Dans la salle du théâtre du Casino, les interventions se succèdent, vingt minutes par orateurs. "J'avoue que je ne regrette pas d'être venu, lance un éleveur. Je me rends compte que l'ours, c'est vraiment un problème, partout en Europe". Il a souhaité assister au colloque, "juste pour voir, reprend-il, je n'ai toujours pas changé d'avis et je reste anti-ours", lâche-t -il en souriant.
Claudio Groff est responsable du programme ours dans le Trentin. Cette région d'Italie possède une histoire très similaire aux Pyrénées. Des ours locaux en voie d'extinction, une réintroduction menée avec un lâcher de 10 ours slovènes et une population oursine qui avoisine aujourd'hui les 25. "Ce n'est pas facile, il y a aussi des problèmes d'acceptation, explique le spécialiste. Nous avons une équipe d'urgence spécialisée qui travaille 24h sur 24, nous équipons les éleveurs de clôtures électriques, nous héliportons le matériel lourd. C'est un travail énorme!" Claudio Groff avoue avoir été surpris de découvrir les graffitis fustigeant le colloque. "Nous savons pertinemment que les ours créent des dommages, c'est inévitable. Nous faisons tout notre possible pour faire chuter les prédations et c'est pour cela que ce colloque est important."
Source: La Dépêche du Midi du 16 mai 2008
Dans le cadre du colloque sur l'ours, une partie des participants s'est rendue vendredi matin à Cierp-Gaud pour assister au travail du chien patou dans la protection des troupeaux. Gilbert Guillet, éleveur près de Saint-Girons et membre de la Pastorale Pyrénéenne, a apporté son concours à cette démonstration afin de faire partager son expérience sur la présence de ce type d'animal dans un troupeau en estive. Olivier Salvador, technicien de chiens de protection pour la même association, en a expliqué le dressage. Captivés par ce chien de montagne dont l'utilisation contre les prédateurs de toutes sortes a presque été abandonnée durant un siècle, les invités ont posé de nombreuses questions sur le bel animal emblème des Pyrénées, dont le dressage est primordial. Celui-ci doit être effectué selon des préceptes fondamentaux, essentiels pour son comportement futur au sein du troupeau et envers ses congénères. Si l'instinct de prédation du patou est très minoré, il doit tout de même être cadré pour être efficace.
Auteur: V. B.
Source:
La Dépêche du Midi du 20 mai 2008
Le programme de financement Life-Coex de l'Union Européenne avait pour but "la réduction des conflits entre agriculteurs et prédateurs (loup, ours)" en s'assurant "la participation de tous les acteurs pour mettre en place une véritable politique de conservation de ces espèces."
Noble intention de la part de l'Union Européenne mais très mauvais choix des acteurs assurant la prestation en France. Les conflits n'ont jamais été aussi importants que durant la période de financement au point de se demander si l'Union Européenne ne finance pas les conflits pour justifier l'existence de certaines associations à l'intérêt très marginal.
Sous la responsabilité du WWF-France, les missions étaient confiées à d'autres associations tel que FERUS, le FIEP, l'ADET et l'ACP (devenue "La pastorale"). Durant la période de financement, il n'y a eu aucune initiative originale.
Sur les Alpes, avec le loup, FERUS a reconduit l'existant avec "Pastoraloup" dont l'impact très modeste est globalement nul pour les éleveurs de la chaîne alpine et sans effet sur leur état d'esprit quant aux grands prédateurs qui viennent décimer leurs troupeaux. Par ailleurs les conflits, avec les autres usagers de la montagne, liés à la présence de "Patous" dans les alpages n'ont rien arrangé d'autant que les associations financées par l'Union Européenne ne proposent aucune solution technique, matérielle et juridique. Normal, puisqu'ils ne sont pas compétents.
Sur les Pyrénées, l'introduction "sauvage" et imposée d'ours importés de Slovénie n'a fait que creuser le fossé déjà existant entre associations et éleveurs et, bien au-delà, une très grande majorité d'acteurs des territoires de montagne notamment les élus. Ce mécontentement a conduit à la disparition d'élevages et de transhumants laissant des estives à l'abandon avec les pertes de biodiversité que cela occasionne. Le comportement hostile des associations multipliant sans réserve et abusivement des procédures judiciaires contre des chasseurs et des éleveurs sans parler de la diffusion à grand frais de nombreuses contre vérité pour ne pas dire mensonges, n'a fait qu'accentuer les relations conflictuelles déjà existantes.
Il n'est pas difficile de comprendre qu'aucun des objectifs du programme de financement n'a été atteint en France. Mieux encore! Nous pouvons dire qu'aujourd'hui le mécontentement s'est propagé au versant Sud des Pyrénées et que rien n'arrêtera la montée de la colère et de l'hostilité à ces programmes coûteux (près de 2.5 millions d'Euros) qui ne servent qu'à financer des personnels associatifs inutiles alors que le milieu de l'élevage peine à survivre. Si, dans les Pyrénées, nous devions faire un résumé du résultat de Life-Coex, il faudrait sans doute aller le chercher dans la motion de l'ADDIP: "Pour une montagne vivante et préservée"
Louis Dollo, le 26 octobre 2008