Profil et mode d'opérer des principaux acteurs écologistes
Par Emmanuel Grenier
Maurice Strong
Dans le domaine de l'environnement et des grandes institutions supranationales, Maurice Strong est une personnalité incontournable. En effet, non content d'avoir dirigé la grande conférence de Stockholm sur l'environnement en 1972 et d'être l'un des principaux promoteurs du manifeste malthusien du Club de Rome Halte à la croissance?, il a été également désigné pour diriger le sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992.
Depuis une trentaine d'années, Maurice Strong a eu deux obsessions: dénoncer les méfaits de l'homme et de son industrie sur la Terre et demander en conséquence une réduction de la population mondiale. Canadien, il a fait sa fortune dans le secteur du pétrole en allant jusqu'au sommet puisqu'il fut nommé en 1976 président de la Pétrocanada. Membre dirigeant du Club de Rome, il a par ailleurs prêté ses services à toute une série d'associations néomalthusiennes: l'UICN, la Fédération mondiale des associations de l'ONU et l'Aspen Institute. Tout ceci est public.
Ce qui est moins connu, c'est le fait que Maurice Strong soit un fervent adepte du "Nouvel Age", ce mouvement pseudo-religieux appartenant à la "Conspiration du Verseau"(d'après leur propre littérature, ce mouvement vise à passer de "l'âge du Poisson" (le Christ) à "l'âge du Verseau" (Lucifer). Strong et sa femme Hanne possèdent un ranch de 25.000 ha dans le sud du Colorado aux Etats-Unis qui abrite une kyrielle de sectes orientalisantes. Ce centre est situé sur l'immense terrain acheté par le couple en 1978. Strong espère que son centre - le "Baca Grande" - deviendra "le germe d'un renouveau spirituel mondial", car "seul ce facteur pourrait sauver l'humanité de sa folie vis-à-vis de l'environnement". Hanne Strong a nommé ce centre "la vallée du refuge de la vérité mondiale". Elle l'a fondé après avoir été inspirée par des visions. "Depuis l'enfance, elle savait qu'elle avait des capacités mystiques. Elle voyait des anges. Elle avait des réminiscences de ses vies antérieures" rapporte Strong. Ce dernier collabore aussi avec Ted Turner dans deux programmes télévisés qui promeuvent le culte de Gaïa.
Pour donner une idée de ce qui se trouve dans la tête de Maurice Strong, nous citons ici un extrait du discours qu'il a prononcé aux rencontres sur la "Théologie de la Terre" de Lenton, tenues en 1989 à la cathédrale Saint John the Divine de New York:
"(...) nous avons beaucoup à apprendre des peuples indigènes auxquels nous avons trop souvent prêché et que nous avons trop peu écoutés. Comme l'un des dirigeants du Conseil mondial
des peuples indigènes l'a déclaré récemment, "la Terre est la fondation de nos peuples, c'est un germe de spiritualité, la fontaine à partir de laquelle fleurissent nos langages et
nos cultures. La Terre est notre historienne, la gardienne des événements passés et des os de nos ancêtres. La Terre nous donne la nourriture, les médicaments, le gîte et l'habit.
C'est la source de notre indépendance, c'est notre mère. Nous ne devons pas la dominer mais vivre en harmonie avec elle."
"Et un autre dirigeant indigène nous a lancé le défi avec force: "L'unité de la Terre a été détruite par des entités artificielles que l'on appelle nations qui séparent les peuples
l'un de l'autre." Même chez des peuples qui partagent une même culture, histoire et tradition. L'unité de la Terre a été détruite au sein de ces nations par d'autres frontières
artificielles divisant la Terre en lopins de propriétés privées, détruisant la Mère Terre et ses peuples indigènes. Ces exploitants de la Terre se détruisent eux mêmes; ils
détruisent également les générations à venir de plantes, d'animaux et d'êtres humains."
"Ainsi, nous qui avons fait partie de la culture exploitante qui a mené la Terre au bord du désastre, devons mener la transition vers une nouvelleère d'intendance (et non plus
d'exploitation) et de soin à notre planète. Après tout c'est le bien le plus précieux que nous ayons reçu de Dieu, et notre dépôt le plus sacré.
"Quelle horrible pensée que de considérer que si notre société chrétienne ne parvient pas à empêcher la mort de la vie sur la Terre, alors la fin de nos sociétés industrielles
pourrait en dernière analyse être la seule manière de sauver la Terre."
Selon un journaliste du magazine West qui l'avait interviewé en mai 1990, Strong projetait alors d'écrire un petit roman assez curieux: un petit groupe de gens se réunit tous les ans au sein de l'élite du Forum économique mondial de Davos et ourdit un complot visant à obliger les pays riches à signer un accord sur l'environnement. Ceux-ci refusant, les conspirateurs décident alors que la seule façon de les vaincre est de "provoquer un effondrement économique". Strong poursuit:
"Nous sommes en février. Ils se trouvent tous à Davos. Ce ne sont pas des terroristes mais des dirigeants du monde. Ils se sont positionnés dans les marchés mondiaux des matières premières et des bourses. Ils ont orchestré une panique. Puis ils empêchent les marchés mondiaux de fermer. Ils bloquent les rouages. Ils engagent des mercenaires qui tiennent en otage les autres dirigeants mondiaux à Davos. Les pays riches..."
Strong fait alors le geste de jeter un mégot par la fenêtre. Notons que Strong est non seulement coprésident du forum économique qui se tient chaque année au mois de février à Davos en Suisse, mais qu'il conseille également le président de la Banque mondiale, James Wolfenssohn, tout en étant secrétaire général adjoint des Nations unies; son "rêve" n'est donc pas à prendre à la légère...