La lecture du rapport du groupe de travail n° 2 intitulé Préserver la biodiversité et les ressources naturelles ne fait que de brèves allusions à l'ours, le loup et aux prédateurs
Je tiens à remercier l'équipe pour l'organisation des débats, nous sommes groupe témoin en terme d'animation et d'ambiance:
Les résultats doivent être là. Si nous devons participer à la discussion d'autres groupes, il ne faut pas que l'on s'en prive. Quand nous parlons du dossier pesticides, il faut
ajouter tous les biocides, et tout les rejets chimiques, car ils sont tous des enjeux de santé.
Le progrès de la science doit nous permettre de jauger la situation, en s'appuyant sur des indicateurs.
Il faut insister sur la multifonctionnalité.
Rien ne sert de prendre un élément parmi les autres, il faut traiter la situation de façon globale: la synthèse du Grenelle doit refléter cette approche. Je souhaiterais que
l'on se positionne également sur le "Kyoto 2".
Pour l'instant, l'agriculture n'y est pas intégrée, alors que des propositions sur le captage agricole du CO2 pourraient être intéressantes.
Ligue pour la Protection des Oiseaux - LPO
On a dit qu'il fallait valoriser les acteurs, mais il est également important de conserver une capacité de critique, afin notamment de pouvoir identifier ceux qui relâchent des
pesticides, sinon on continuera à faire comme par le passé.
Par ailleurs, et d'une façon générale, je ne suis pas sûr qu'avec les mesures proposées, nous définissions la biodiversité que l'on veut, que l'on souhaite:
Veut-on des ours, des loups, des campings sans fourmis?
Il est important d'ouvrir ce débat.
Enfin, une négociation sur les jachères, sur les ressources halieutiques se déroule en ce moment, et nous devons être vigilants sur le fait que, malgré les annonces ministérielles,
tout ce qui touche à la biodiversité n'est pas gelé par le Grenelle.
Ligue ROC
On est allé plus loin que le seul réseau écologique. Le but c'est de changer la manière de faire la protection de la nature.
On ne change rien si on rajoute simplement un réseau.
Il faut créer un socle vertueux pour organiser la concertation, évacuer les blocages, le réseau serait en sorte le premier travail pratique.
Le réseau ne suffira pas seul, mais c'est peut-être le premier chantier qu'on mettra en oeuvre, mais pas un objectif en soit.
Ce que nous devons mettre en place, ce sont les conditions pour éviter les situations telles que celles du loup ou de l'ours, évoquées à l'instant.
Faisons l'effort pour éviter de se retrouver dans ces situations où on essaie de réconcilier l'irréconciliable.
FNSEA
Ours, exemple flagrant d'une situation bloquée, du fait d'un territoire conquis. Eviter d'empiler les dispositifs. Revenir sur les territoires partagés et non pas conquis.
Besoin d'une démocratie participative des acteurs.
Devons-nous en conclure que les écologiste pro-ours, à l'exception de la Ligue ROC, qui dans ce domaine, a toujours eu une position très indépendante, ont été
trahis par leurs représentants ou, que d'un commun accord avec les autorités gouvernementales et/ou les services ministériels ils ont pris conscience qu'ils avaient fait de
nombreuses erreurs en un quart de siècle?
Ou bien s'alignent-ils sur une position toujours défendue par la Ligue ROC?
Ou encore, y a-t-il eu tractation financière comme il semble que ce soit le cas depuis 25 ans?
Toutefois il faut noter deux points inquiétants pour les zones de montagne mentionnés dans le document de synthèse:
1. Afin de préserver la biodiversité, notamment "ordinaire" sur tout le territoire, le groupe propose de construire la trame verte nationale, tissu vivant du territoire,
qui assure les continuités et les proximités entre milieux naturels permettant aux espèces de circuler et d'interagir et aux écosystèmes de fonctionner. En effet, il s'agit en
particulier de garantir du mieux possible que les écosystèmes, qu'ils soient ruraux, urbains, montagnards ou aquatiques, trouvent à ces endroits les ressources biologiques de
s'adapter globalement au changement climatique. Les grands espaces que constituent les montagnes, les grandes zones herbagères et forestières, le littoral resté sauvage ne doivent
pas rencontrer d'obstacles à leur continuité écologique.
La trame verte est conçue par le groupe comme un instrument décentralisé d'aménagement durable et de concertation, favorable à une densification urbaine, permettant une gestion
intégrée du territoire qui préserve la biodiversité ordinaire, les fonctions des écosystèmes et les capacités d'adaptation de la nature. Son élaboration et sa mise en oeuvre, dont
le démarrage sera lancé début 2008, sont portées par les collectivités locales et territoriales, en étroite concertation avec les acteurs de terrain, dans un cadre cohérent garanti
par l'Etat.
Son caractère d'infrastructure opposable (non consensuel) doit garantir sa pérennité. (Cette manière de mettre en oeuvre la trame verte suscite l'opposition de la
FNSEA et de l'APCA).
7. Les patrimoines naturels les plus remarquables et menacés font l'objet d'un effort accru de protection, par la mise en oeuvre d'une stratégie de développement des aires
protégées et par la mise en place d'un plan de conservation et de restauration pour les 131 espèces les plus menacées de France (y compris l'outre-mer et le milieu le marin).
[Ndr: nous n'avons pas su trouver la liste de ces espèces.
Est-ce que les animaux d'élevage, notamment les espèces autochtones pyrénéennes à petits effectifs sont concernées?
Nous ne le savons pas.]
L'ours et le loup n'y sont pas mentionnés mais y sont bien présents de même que le vautour officiellement menacé mais pas dans toutes les régions de France comme nous pouvons le constater dans les Pyrénées.
Nous ne sommes donc pas à la veille de la disparition des conflits entre vision globale de salon et situation réelle de terrain.
Octobre 2007
Christophe Aubel est le directeur de la Ligue ROC, association indépendante présidée par Hubert Reeves. Parmi les 9 structures inscrites au Grenelle, elle est, à notre
connaissance, la seule à ne pas recevoir un centime de l'Etat afin de préserver son indépendance.
La Ligue ROC a d'ailleurs toujours eu une position très indépendante des autres organisations environnementalistes.
Voir à ce sujet:
La réintroduction vue par Le ROC