Le Comité français de l’UICN publie une brochure sur les services rendus par les écosystèmes montagnards, complétant le panorama réalisé pour l’ensemble des écosystèmes en France.
Selon l'UICN-France: "Ce panorama vise, sur la base des connaissances scientifiques et d’exemples concrets, à mieux faire connaître les services rendus par les écosystèmes pour sensibiliser les différents acteurs à l’importance de préserver la biodiversité sur notre territoire. Chaque grand type d’écosystèmes fait l’objet d’une brochure présentant les services qui lui sont liés".
Après les écosystèmes forestiers, urbains, marins et littoraux, le Comité français de l’UICN publie aujourd’hui une nouvelle brochure sur les services écologiques fournis par les écosystèmes montagnards français (métropole et outre-mer). Après une présentation de l’écosystème concerné et de ses spécificités, sont illustrés l’ensemble des services selon la typologie définie dans le Millennium Ecosystem Assessment (MEA): support, approvisionnement, régulation, culturels.
Il est précisé sur le site Web de l'UICN-France:
"Cette publication met en avant la multiplicité des services produits par les milieux montagnards français qui présentent un certain nombre de particularités notamment dans les liens qu’ils possèdent avec les écosystèmes situés en aval et qui bénéficient donc en cascade des services produits tels que la régulation de la qualité de l’eau par exemple.
"Les écosystèmes montagnards jouent un rôle important en matière de régulation des risques naturels (érosion, avalanches, éboulis) et offrent un refuge aux espèces remontant sous l’effet du changement climatique. Les montagnes sont des lieux recherchés par les touristes et présentent donc des services culturels importants. Ils permettent la pratique de multiples activités (randonnée, rafting, alpinisme…) et constituent également des lieux de détente et de bien-être.
"Aujourd’hui, les milieux montagnards sont menacés par les activités anthropiques qui s’y développent et l’artificialisation et la dégradation des écosystèmes conduisent à une diminution de la biodiversité riche et originale de ces écosystèmes".
La vision de la montagne par l’UICN est quelque peu étonnante. A se demander si ces penseurs de la nature y sont quelque fois allés. Pour eux, le rôle de la montagne est de:
Vision plus que restrictive du rôle de la montagne dont ils estiment que ce sont des lieux:
Où est la protection de l'environnement? Protection se marie avec "services"....
Et ces lieux permettent:
Autres services payant.... Manifestement, la recherche de la rentabilité de la nature.
L’UICN ne mentionne aucune activité traditionnelle en montagne. Le pastoralisme n’existe pas à ses yeux. Et pourtant, c’est l’activité première des montagnes et des vallées depuis des millénaires. Ce sont les bergers et leurs bêtes qui ont fait la diversité des paysages, entretenus des espaces ouverts et fermés, créés des chemins, construits des abris, etc…
L’UICN semble ignorer que la régulation des risques naturels ne se fait pas tout seul en laissant les territoires s’ensauvager selon les préceptes du «rewilding». La régulation de ces risque ne se fait que si l’homme aménage et entretien et / ou s’il existe une activité pastorale vivante. C’est l’homme et ses bêtes qui entretiennent l’espace et participe à la lutte contre l’érosion, les incendies et les avalanches.
L’UICN ne voir qu’un seul intérêt écologique lié au changement climatique. C’est ignorer la multitude d’espèces animales et végétales qui font toute la richesse de la biodiversité montagnarde, du seul fait de la diversité des paysages entretenus par le pastoralisme. Un ensauvagement par une absente de bêtes qui entretiennent le milieu entraînerait une perte considérable de biodiversité.
En termes d’activités, l’UICN ne voit que le tourisme. Avec une vision très approximative de ce qu’est le tourisme. Tourisme de masse? Tourisme de nature? La randonnée, le rafting, l’alpinisme… ce n’est que du tourisme, c’est aussi du sport. Il y a aussi le canyonnisme, la raquette à neige, le ski de randonnée, le parapente…. Mais encore faut-il que ces activités ne soient pas interdites comme c’est le cas dans certains Parcs. Faut-il aussi qu’il n’y ait pas de réserves intégrales. Il faut également que l’activité ne soit pas dérangeante et perturbante pour la faune sauvage…. Beaucoup de conditions pour des activités de tourisme de nature qui n’ont pas un caractère de «service culturel».
Nous voyons que, globalement, l’UICN n’affiche qu’une seule qualité: l’incompétence. Une totale ignorance de ce qu’est la montagne, de la vie en montagne, de ce qu’on y trouve, comment s’assure l’entretien par des activités traditionnelles. Ignorance des dégâts qu’un ensauvagement pourrait entraîner, de la perte de biodiversité garantie. Face à une telle situation, il est clair que l’UICN n’est pas et ne peut pas être une référence pour la protection des milieux montagnards.
Louis Dollo, le 15 mars 2014