Le manifeste de la LPO pour l’élection présidentielle fait référence à plusieurs projets soutenus par la LPO et pouvant avoir des incidences sur les pratiques de la montagne et de l’escalade et d’une manière générales les activités outdoor. Si incontestablement les milieux naturels doivent être protégés, encore faut-il définir ce que nous appelons «naturel» (1) et raisonner autrement qu’avec une vision dogmatique et sectaire. C’est, malheureusement, souvent le cas de la LPO et autres associations environnementalistes
Ce manifeste qui interpelle les candidats à l’élection présidentielle doit aussi interpeler les usagers de loisirs des massifs de montagne et sites d’escalade. En effet, le passé nous a montré les prises de positions excessives de la LPO tel que la tentative d’interdiction d’escalade dans le Verdon pour préserver les rapaces lâchers depuis Rougon. Le projet n’a pas abouti, grimpeurs et rapaces cohabitent. Quels sont les projets dans les massifs?
Pyrénées
La LPO «soutient le renforcement des populations d’ours dans les Pyrénées» (Pyrénées-Atlantiques, Ariège et Haute-Garonne). Par ailleurs la LPO estime qu’il y a «menace pour la
biodiversité» car, selon cette ONG, il y a «carence dans la protection des gypaètes barbus , espèce prioritaire, et du grand tétras dans l’ensemble du massif pyrénéen».
Alpes
La LPO «soutient la protection du massif de la Sainte-Baume avec un site classé et la désignation d’un périmètre Natura 2000 pour 2 couples d’aigles de Bonelli» ainsi que «la
protection des biotopes dans les gorges du Verdon et dans le massif des Monges».
Elle estime par ailleurs qu’il y a «menace pour la biodiversité» avec le «projet de barrage de Conflens» en Haute-Savoie, de même que le «projet de liaison A40 / RN 206"
(Haute-Savoie) et des «projets d’extension de stations de ski dans les espaces naturels» (Hautes-Alpes et Montgenèvre).
Vosges
La LPO soutient le projet de RNN (Réserve Naturelle) pour le grand tétras en Haute-Vosges (88 et 68)
Jura
Nous retiendrons essentiellement le soutien à un projet de réserve naturelle de la vallée du Drugeon et la création du PNR de la Dombes (01) dont la décision n’appartient, de toute
manière, qu’aux élus locaux.
Massif Central
C’est dans ce massif que la LPO apporte le plus de soutien à projet. Nous noterons notamment:
D’une manière générale, la LPO estime que les chasses traditionnelles sont une menace pour la biodiversité en Aquitaine, PACA, Aveyron, Lozère et dans les Ardennes. Curieuse vision des choses qui existe depuis des millénaires. Ceci est sans doute dû au côté dogmatique de cette ONG dont la dialectique est difficile à suivre lorsque nous la voyons aujourd’hui passer de la défense du volatile à la défense du mammifère.
Et puis cette surprise lorsqu’il est mentionné que le projet de Parc National des Calanques est «sans intérêt pour la biodiversité dans sa forme actuel» ou encore aucune allusion à la population de loups ou de vautours fauves . Ceci fait parti des incohérences de cette ONG souvent "border line" en matière de légalité pour défendre ses idées ou imposer son point de vue. A partir de ce que nous voyons sur le terrain, nous pouvons nous interroger pour savoir si la LPO défend vraiment la biodiversité des oiseaux et de leurs habitats ou est une organisation dangereuse pour la pratique de la démocratie?
Avant de livrer ci-dessous la synthèse des réponses des candidats à l’élection présidentielle» il est important d’avertir le lecteur qu’il y a de la part de la LPO un parti pris politique évident. En effet, ils osent préciser: «La LPO a proposé aux principaux candidats à l'élection présidentielle». Ceci signifie que tous les candidats n’ont pas été sollicités.
Par ailleurs il est indiqué: «Trois candidats ont répondu». Et suivent les noms de trois candidats de gauche : Eva Joly, François Hollande et Jean-Luc Mélenchon. En fait, lorsque nous lisons la totalité du compte rendu, seul François Hollande a fait une lettre. Les autres ont été interrogés par la LPO et c’est la synthèse d’une discussion qui est reproduite et non une réponse claire à un document. Il est d’ailleurs précisé: «Les réponses d'Europe Ecologie-Les Verts sont la synthèse d'une longue conversation». Pour ce qui de Mélenchon et du Front de Gauche, il ne s’agit pas d’une lettre claire avec un signataire mais d’idées sur du papier à entête signées par personne donc n’engageant personne.
Plus loin il est écrit: «Les candidats de droite et du Centre, François Bayrou, Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy n'ont pas répondu». Puis de dire: «Toutefois, les positions du MODEM, du FN et de l'UMP sur le seul sujet de la chasse peuvent être consultées dans la revue "le Saint-Hubert" de novembre 2011» (1). Et encore: «Certains journaux (le Monde du 7 avril) se sont fait l'écho des propositions des candidats en matière d'environnement».
Outre le fait qu’il est difficile de trouver en avril 2012 une revue spécialisée sur la chasse datant de novembre 2011, il aurait été honnête de la part de la LPO de:
Le problème est que la LPO, comme toutes les organisations écologistes, n’a aucune morale et surtout manque totalement d’honnêteté intellectuelle dans l’information qu’elle diffuse. Cette observation n’est qu’une de plus.
La LPO ne propose donc pas une analyse des réponses des candidats comme elle le dit mais une analyse de la position de trois candidats de gauche donc manifestement orienté de la part de l’ONG environnementaliste.
Louis Dollo, le 14 avril 2012
La LPO a proposé aux principaux candidats à l'élection présidentielle de se positionner au regard des 30 propositions contenues dans son Manifeste pour l'Election Présidentielle.
Trois candidats ont répondu: Eva Joly, François Hollande et Jean-Luc Mélenchon.
Les candidats de droite et du Centre, François Bayrou, Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy n'ont pas répondu. Toutefois, les positions du MODEM, du FN et de l'UMP sur le seul sujet de la chasse peuvent être consultées dans la revue "le Saint-Hubert" de novembre 2011 . (1)
Certains journaux (le Monde du 7 avril) se sont fait l'écho des propositions des candidats en matière d'environnement.
La réponse de François Hollande est publiée in extenso, celle de Jean-Luc Mélenchon le sera dès réception. Les réponses d'Europe Ecologie-Les Verts sont la synthèse d'une longue conversation au cours de laquelle chacune des propositions de la LPO ont été examinées. (Voir ci-dessus)
Les trois candidats ont tous l'ambition de réduire la consommation d'espaces naturels et agricoles en réduisant l'étalement urbain, via les outils de planification urbaine et une révision de la fiscalité, mais aussi avec une participation accrue des citoyens et des diverses collectivités territoriales. C'est ainsi que la création d'une Agence de la Nature (ou quel que soit son nom) fait l'unanimité, même si des nuances apparaissent quant à son organisation et son contour. Tous rendront la Trame Verte et Bleue opposable. Le candidat du PS va jusqu'à proposer la compensation de chaque hectare artificialisé par un hectare renaturalisé à l'échelle intercommunale, et créera une Autorité environnementale indépendante à l'échelon régionale.
Le PS considère que la Stratégie Nationale pour la Biodiversité (SNB) manque d'ambition ; une loi d'orientation viendra la préciser, avec des cibles claires et datées, assorties d'indicateurs pour évaluer les progrès. Pour le Front de Gauche, la planification écologique est un point central de son programme, avec création de parlements de l'environnement sur le modèle des Agences de l'eau, et coordination de l'ensemble des politiques mises en œuvre par les différents échelons territoriaux.
En matière de fiscalité, les trois partis mettront un terme aux subventions néfastes pour l'environnement et proposent une nouvelle fiscalité («alternative à la taxe carbone» pour le Front de Gauche», «fiscalité verte» pour le PS)
Autres points communs entre les 3 partis: une vision partagée d'un modèle agricole plus extensif et respectueux de la biodiversité, un souci partagé pour la réduction des pesticides et la protection de l'eau. Le Front de Gauche, à l'évidence est le plus précis sur les réformes à engager en matière d'agriculture, avec des propositions concrètes de réforme des structures comme les Chambres d'agriculture et les SAFER, pour y faire entrer les Associations de Protection de la Nature et les associations de consommateurs. EELV s'engage sur des résultats en matière de réduction de pesticides. Tous se positionnent contre la culture des OGM en plein champs. Le PS et EELV sont conscients des problèmes de surexploitation de la ressource en eau en agriculture ; le PS organisera une large concertation avec le monde agricole sur ce sujet
Les trois partis reviendront sur les mesures pré-électorales du Président Sarkozy, et rétabliront notamment les moratoires «espèces» ; ils supprimeront le prolongement de la chasse aux oies jusqu'au 10 février); ils s'engagent aussi sur le strict respect du droit et l'interdiction de chasser les espèces protégées ou en mauvais état de conservation. Le Front de Gauche exprime également son opposition au déterrage, et le PS son souhait de rétablir les tables rondes sur la chasse.
Les trois partis proposent également de renforcer les politiques de protection de la biodiversité Outre-mer, sujet peu développé pendant ces dernières années. Le PS soutiendra des mesures de protection de la biodiversité adaptées à chaque département, et verdira la Dotation Globale de Fonctionnement pour ces territoires ; le Front de Gauche et EELV supprimeront l'état d'exception en matière de chasse qui prévaut en Guyane.
Au final, même si les questions d'environnement semblent avoir été les grandes oubliées de la campagne électorale, on constate que les trois partis qui nous ont répondu ont à cœur d'approfondir les questions soulevées dans la Stratégie Nationale pour la Biodiversité, et de leur trouver des réponses concrètes, notamment en matière de fiscalité et de gestion des ressources naturelles.
Source: Site Web de la LPO, le 13 avril 2012
(1) - Mieux que cette revue introuvable pour tous les lecteurs du Web, il existe la lettre de Nicolas Sarkozy aux chasseur de France du 12 avril 2012 beaucoup plus explicite et qui constitue un véritable engagement.
A l’heure où nos concitoyens sont en demande, et vous nous en voyez très heureux, de plus d’espaces naturels, il me paraît important de répartir équitablement les usages de la
nature. Si les chasseurs sont un acteur de l’espace naturel, il va de soi qu’ils doivent partager celui-ci avec d’autres, en particulier les naturalistes et les pratiquants de
sports de pleine nature.
En mai 2008, François Hollande s’était félicité de l’organisation, à l’initiative du ministère de l’écologie et du développement durable, d’une table ronde réunissant les acteurs
de la chasse et de la nature. Cette initiative a contribué à décrisper les relations entre chasseurs et protecteurs de l’environnement et à instaurer un climat relativement
apaisé.
Il s’est dès lors insurgé, en janvier dernier, contre les propos tenus par le Président N. Sarkozy, lors de la présentation de ses vœux au monde rural, ainsi que des décisions qui en ont découlé (fin du moratoire sur la chasse à deux oiseaux protégés et prolongation de la chasse de l’oie jusqu’au 10 février).
À l’instar des associations de protection, le candidat socialiste et des radicaux de gauche a dénoncé la rupture unilatérale du compromis qui avait été arrêté en juillet 2008, puisque le Gouvernement revient, sans aucune consultation, sur les engagements qu’il avait pris.
Nous soutenons bien évidemment l’interdiction de chasser les espèces protégées ainsi que les espèces en mauvais état de conservation, et souhaitons que soit plus sévèrement sanctionné le recours aux pratiques illégales.
François Hollande s’engage, si les Français lui accordent leur confiance en mai prochain, à rétablir ce dialogue qui s’était sereinement mis en place en 2008, entre les associations de l’environnement, les naturalistes, les pratiquants de sports de pleine nature, les élus, les pouvoirs publics, les chasseurs et les citoyens afin de définir une politique de la chasse renouvelée, satisfaisant chaque partie prenante.
(1) - Il est impossible en France de trouver des territoires "naturels" où l'homme ne serait jamais intervenu. Depuis des milénaires, l'homme est présent partout avec plus ou moins d'influence selon les lieux. Il serait plus sérieux de parler d'espace semi-naturel entretenus par l'homme et les animaux domestiques.