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Il est intéressant de connaître la position des candidats à l’élection présidentielle notamment vis-à-vis de la problématique de l’ours et du loup qui constitue un vrai problème pour les éleveurs de tous les massifs de montagne de France et d’Europe.
Les réponses sur d’autres sujets laissent imaginer ce que pourrait-être la politique du candidat en matière d’environnement et, par voie de conséquence, les incidences sur les activités humaines dans les territoires dits protégés.

- Mise à jour en fonction des réponses obtenues des candidats

- Les candidats et la chasse

- François Bayrou (MODEM) répond à "Solidarité Pastorale", association d'éleveurs du Vercors opposée à la présence du loup

Le Secrétaire Général de l'association "Solidarité Pastorale" dans le Vercors écrit à François Bayrou le mail suivant:

Monsieur Bayrou, de nombreux éleveurs et bergers souffrent de la présence du loup sur les territoires pastoraux, nous avons besoin d'aide et de compréhension de la part des hommes et femmes politiques et notamment de ceux qui sont issus du monde rural. pour cette raison nous vous invitons à l'assemblée générale de l'association Solidarité Pastorale qui se tiendra à Cornillac dans la Drôme le 10 mars 2010 à 10 heures. notre associatio a pour but d'aider les éleveurs et bergers soumis à la prédation et à ses conséquences. Nous vous serions gré de votre présence ou de votre représentation ce jour là pour entendre le désarroi de ces éleveurs oubliés. pour l'association, le secrétaire.

La réponse de l'équipe de François Bayrou

Cher Monsieur,

Merci pour votre message, et pour votre invitation. Nous vous prions de nous excuser pour cette réponse tardive, due au très grand nombre de messages, plusieurs milliers par semaine, qui nous sont adressés. L'équipe de campagne considère la présence du loup dans certaines régions en France comme un fait "naturel". Ce sont donc les conditions générales du milieu naturel dans le centre de l'Europe qui se sont modifiées au point de permettre à cette espèce disparue de revenir.

La France est signataire de conventions internationales de protection d'une liste d'espèces animales et végétales qui compte le loup. Nous avons donc, sauf à dénoncer nos engagements internationaux, des obligations envers cette espèce. La France a pris position depuis longtemps en faveur de la protection de la biodiversité à l'échelle internationale et se bat pour sauver des espèces emblématiques comme la baleine, l'éléphant, le thon rouge, ou le gorille. Nous restons donc attaché à ce que la France reste engagé en faveur de la biodiversité.

Pour autant, avons-nous encore des habitats capables d'accueillir de grands prédateurs, en raison du développement des activités humaines?

Comme dans d'autres pays qui doivent gérer une cohabitation délicate entre les activités humaines et certaines espèces animales prédatrices, nous avons également des obligations envers les éleveurs, notamment les éleveurs de montagne dont nous tenons à garantir l'activité. Nous refusons, quoi qu'il en soit, d'opposer la protection de deux patrimoines. Notre patrimoine naturel doit être protégé au même titre et avec la même énergie que le patrimoine humain que constitue le pastoralisme de montagne.

Nous souhaitons en conséquence agir avec la plus grande mesure et le plus grand équilibre dans la gestion de ce problème. Notre action visera donc à la fois à garantir par tous les moyens l'activité de pastoralisme, sans mettre en danger la survie de l'espèce pour laquelle nous avons pris des engagements de protection. Le renforcement du gardien nage des troupeaux par des chiens de bergers sera aidé, et en dernier recours, des captures de loup particulièrement prédateurs pourront être envisagées.

Bien cordialement,

Marie-Sixte Imbert
Équipe de campagne de François Bayrou

- Commentaire de cette position

Réponse bidon par une lettre type passe partout qui essaie de satisfaire tout le monde sans jamais donner satisfaction. Positionnement sensiblement différent de celui d’il y a 5 ans qui manifeste une certaine méconnaissance du dossier. Regrettable de la part d’un éleveur d’équidés.

Des propos à couper le souffle comme: «donc les conditions générales du milieu naturel dans le centre de l'Europe qui se sont modifiées au point de permettre à cette espèce disparue de revenir». Voilà une nouveauté tout à fait édifiante.

Il écrit: «La France est signataire de conventions internationales de protection d'une liste d'espèces animales et végétales qui compte le loup». Cela concerne aussi l’ours. Les mêmes conventions. Mais l’essentiel est la Directive habitats (Natura 2000). Et là c’est l’adaptation de la législation nationale qui compte. Qu’en ferez-vous Monsieur Bayrou? A l’évidence, le candidat béarnais n’a pas l’intention de se battre à Bruxelles pour la survie de l’élevage de montagne. Car c’est bien là qu’est le problème. Comparer le loup et son milieu en France à celui de la baleine ou du gorille n’est pas sérieux.

La biodiversité? C’est aussi l’homme et pas seulement le loup. Et la question est bien posée: «…Avons-nous encore des habitats capables d'accueillir de grands prédateurs…?» Le problème est que François Bayrou ne répond pas à sa propre question.

La gestion de la cohabitation? François Bayrou ne connait pas le sujet sinon il verrait que ceci s’est avérait impossible, totalement inefficace depuis 20 ans. Les éleveurs alpins n’en sont donc plus à la réflexion qui dure depuis 20 ans mais demandent des actions claires. Et la loi le prévoit. Des actions sont actuellement en cours pour les tirs de défense.

Il aurait été intéressant que le candidat Bayrou se positionne sur tous ces points. mais encore faut-il les connaître.

Louis Dollo, le 10 avril 2012

- François Bayrou répond au "Klan du loup", association extrémiste de protection du loup

Cher Monsieur Gaziello,

Merci pour votre message.
L'équipe de campagne considère la présence du loup dans certaines régions en France comme un fait "naturel". Ce sont donc les conditions générales du milieu naturel dans le centre de l'Europe qui se sont modifiées au point de permettre à cette espèce disparue de revenir. La France est signataire de conventions internationales de protection d'une liste d'espèces animales et végétales qui compte le loup. Nous avons donc, sauf à dénoncer nos engagements internationaux, des obligations envers cette espèce. La France a pris position depuis longtemps en faveur de la protection de la biodiversité à l'échelle internationale et se bat pour sauver des espèces emblématiques comme la baleine, l'éléphant, le thon rouge, ou le gorille. Nous restons donc attaché à

Pour autant, avons-nous encore des habitats capables d'accueillir de grands prédateurs, en raison du développement des activités humaines?

Comme dans d'autres pays qui doivent gérer une cohabitation délicate entre les activités humaines et certaines espèces animales prédatrices, nous avons également des obligations envers les éleveurs, notamment les éleveurs de montagne dont nous tenons à garantir l'activité. Nous refusons, quoi qu'il en soit, d'opposer la protection de deux patrimoines. Notre patrimoine naturel doit être protégé au même titre et avec la même énergie que le patrimoine humain que constitue le pastoralisme de montagne.

Nous souhaitons en conséquence agir avec la plus grande mesure et le plus grand équilibre dans la gestion de ce problème. Notre action visera donc à la fois à garantir par tous les moyens l'activité de pastoralisme, sans mettre en danger la survie de l'espèce pour laquelle nous avons pris des engagements de protection. Le renforcement du gardiennage des troupeaux par des chiens de bergers sera aidé, et en dernier recours, des captures de loups particulièrement prédateurs pourront être envisagées.

Bien cordialement,

Marie-Sixte Imbert
Équipe de campagne de François Bayrou
Vendredi 6 avril 2012 - Source: KLan Loup

- Commentaire de cette position

Cette réponse est absolument la même que celle faite à Solidarité Pastorale. Une lettre circulaire qui essaie de satisfaire tout le monde et qui, en définitive ne satisfait personne.

Avec un tel comportement qui consiste à n’avoir aucun avis, nous pourrions nous interroger sur la capacité du candidat et son équipe à gérer ce problème de loup qui empoisonne les Alpes depuis 20 ans.

Louis Dollo, le 10 avril 2012