Le nombre de loups dans les Alpes est, chaque année, l'objet de discussions et polémiques. Il est difficile de comprendre comment l'évaluation de ce nombre est réalisée. Il existe à cet égard une certaine opacité liée à des explications techniques incompréhensibles, des déclarations qui apparaissent contradictoires et une évaluation peu compatible avec la réalité du terrain. Il existe des solutions simples qui sont rejetées par les scientifiques sans en fournir les raisons. Regardons ce qu'il en est pour 2008.àà
Axé sur le suivi scientifique du loup, le dernier "café sciences" de Gap a fait salle comble. Yannick Léonard, responsable du réseau loup, pour la région Provence-Alpes-Côte-d'Azur, au sein de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage ( ONCFS ), animait la conférence. Tout au long de la soirée, il resta sur le registre descriptif du phénomène "loup".
En 1937, à coup de primes, le loup était éradiqué en France. En 1992, le voilà qui réapparaît, via l'Italie. "Le loup est une espèce protégée, au niveau européen et national", insistait Yannick Léonard. Un choix "politique" jamais remis en cause.
Protégé, le loup est aussi étroitement surveillé et sa population régulée pour ne pas porter atteinte aux activités de pastoralisme. Reste qu'en 2008, 906 attaques de troupeaux de moutons lui sont imputées. 3 138 bêtes ont été tuées.
Aussi l'Etat le tient-il à l'oeil, à travers le réseau loup, regroupant 1000 personnes: agents de l'OFNCS, de l'ONF, des Parcs nationaux et régionaux, représentants des agriculteurs, des chasseurs et du secteur associatif de protection de la nature. Petit à petit, on connaît ainsi de mieux en mieux le loup.
"Il y a 24 zones de peuplement dans les Alpes, dont quatre dans les Hautes-Alpes: Queyras, le Béal traversier, le massif de Durbon au sud de Lus la Croix Haute et dans la Clarée-Bardonnochia. On peut estimer la population des loups dans les Alpes à 150 individus dont une bonne soixantaine vit en meute".
C'est le paradoxe du loup, qui vit à la fois en meute et isolé. Certains individus quittent leur meute, et font un long trajet pour en retrouver ou constituer une autre. Et c'est comme cela qu'ils colonisent successivement de nouveaux territoires. Des loups des Alpes sont maintenant dans le Massif Central ou dans les Pyrénées.
Le suivi scientifique se fait de plus en plus précis, grâce aux recueils des témoignages, photos, analyses d'excréments, suivis des traces dans la neige etc.. .En août et septembre la petite équipe de l'ONCFS s'en va hurler du côté des zones de peuplement.
"C'est la meilleure manière de compter les louveteaux, ils répondent à nos hurlements, mais jappent, parce qu'ils n'arrivent pas encore à hurler correctement et nous les distinguons ainsi des adultes", observe Yannick Léonard.
Auteur: correspondant local Michel Péan
Source: Le Dauphiné Libéré du 27 février 2009
Il existe une certaine opacité quant à la méthode d'évaluation du nombre de loups. Procédé scientifique, véritable usine à gaz incompréhensible par le commun des mortel et tellement irréaliste par rapport aux constats de terrain...
3.198 victimes x 35 kg = 112 tonnes de viande mise à disposition du loup. Nous ne retiendrons pas 20 à 30 % de victimes non prises en compte car non indomnisables le plus souvent concernant des personnes n'ayant pas le statut s'agriculteur exploitant.
150 loups x 15kg viande/semaine x 52 semaines= 117 tonnes.
Si le loup se nourrit à 75% sur la faune sauvage, ça voudrait dire que les 112 tonnes de bétail domestique représentent 25% du besoin, donc qu'en réalité il faut 4 x 112 tonnes, soit 448 tonnes de viande par an pour le loup.
Considérable mais normal car...
448 T /52 semaines = 8,6 tonnes/semaine. Et 8 600 / 15 kg = 573 loups... Et non 150 alors que des rumeurs internes à l'ONCFS font déjà état d'environ 400 loups
Louis Dollo, le 2 mars 2009