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Un loup tué à Trannes… c'était il y a un siècle

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Trannes dans le département de l'Aube- Les récentes attaques dans le Barsuraubois par ce qui pourrait être un loup rappellent des souvenirs à Michel Goussard dont l'ancêtre a tué un spécimen

Un loup dans le Barsuraubois? L'hypothèse n'est pas écartée après les attaques récentes. Les éleveurs préfèrent prendre des mesures de prudence et ont décidé de rentrer leurs troupeaux.

Cette hypothétique présence du loup a bien vite replongé Michel Goussard, un Briennois, dans les souvenirs familiaux. «Mon grand-père, Henry Voillemin, travaillait à la ferme de Beaulieu près de Trannes. Il avait notamment un troupeau de chèvres. Un matin de l'hiver 1910, alors qu'il est dans la cour de la ferme, il aperçoit un loup», raconte Michel Goussard.

Son grand-père avait lui-même rapporté cet épisode dans les colonnes de la Haute-Marne libérée en 1963. «Le chien de la ferme, effrayé, s'était caché. Je saisis mon fusil. Ma sœur Mme Gaupillat, arrêta mon geste: «Tu ne vas quand même pas tirer sur le chien du voisin», me dit-elle. Le lendemain je vis un deuxième fauve, moins gros que le premier, et cette fois, je tirai, le tuant net. C'était bien un loup», racontait-il.

«Mon grand-père était un fin fusil. Il ne dépensait jamais une cartouche en vain. Il a fait mouche du premier coup», indique Michel Goussard, qui se souvient encore des moments passés à fabriquer les cartouches avec son grand-père à la ferme. «Mes parents étant commerçants j'ai vécu avec mes grands-parents de l'âge de 4 ans jusqu'à mes 12 ans. Au début du XXe, la présence du loup ne faisait pas débat. Le loup s'attaquait aux troupeaux, l'objectif c'était clairement de le détruire. Après cette histoire, je n'ai plus jamais entendu parler d'un loup dans l'Aube», indique Michel Goussard.

- Une descente de lit

L'histoire ne s'arrête pas là. La mère d'Henry Voillemin décida d'en faire un ragoût. «Apparemment ce n'était pas fameux, cela sentait le renard», sourit Michel Goussard. Quant à Henry Voillemin il entreprit de faire naturaliser le canidé. «Il en a fait une descente de lit. Enfant, j'allais poser les pieds sur le loup. Elle est restée très longtemps dans la famille. Mais avec le temps elle s'est dégradée et je crois que lors d'un déménagement elle a été jetée», se souvient Michel Goussard.

Source: L'Est-Eclair du 11 juin 2013

Photo: Henry Voillemin tua un loup en 1910 à la ferme de Beaulieu près de Trannes. Il en fit une descente de lit!