Mesures, études, déclarations se succèdent discrètement mais sérieusement. Dès le 15 avril nous parlions de risques d’excès. Y sommes-nous parvenu? Posture de circonstance ou sincérité dans l’excès? Il n’est pas politiquement correct d’aller à contre-courant des idées et actions de la majorité. Néanmoins essayons de prendre du recul, conserver la tête sur les épaules et de réfléchir à ce qui nous est dit.
La décision finale appartient à chacun des conseils municipaux qui sont seuls légitimes. Mais en prenant du recul et sans être directement concerné, selon l'article de Radio DICI, «la création, …, d’un espace mémoriel au col du Mariaud…//… Un site de mémoire de 5 hectares avec une chapelle….» même financé par une fondation est peut-être excessif. A moins d’en faire une sorte de pèlerinage attirant une certaine forme de clientèle comme on en connaît à Lourdes, Héas, le chemin de Compostelle…
La pollution? Etonnant! L’eau «y est surveillée en permanence pour éviter tout problème». Depuis plus d’un mois, des problèmes sont-ils apparus? La population a-t-elle était informée de ces problèmes? A priori non. «Le site reste interdit d’accès et la chasse y est interdite»… Pourquoi?
Pour faciliter «le travail de deuil des familles» il sera mis «en place une webcam orientée vers le massif des Trois Évêchés». Et une fois le deuil passé dans quelques années et peut-être avant, la Webcam sera un excellent moyen d’observation météo pour le tourisme de randonnée comme dans toutes stations de montagne. Pourquoi pas? Au-delà du deuil, c’est une évolution de communication touristique.
«Les habitants parlent toujours de ce crash» et tout est fait pour que tout leur soit rappelé. Souhaitons-leur de dépasser cet événement pour reprendre une vie normale après ces moments affectifs importants.
En attendant, ce qui est pudiquement appelé la «dépollution», le site est fermé à toutes activités. Et cette dépollution est «Une opération très délicate puisque comme vous pouvez l’imaginer, le crash de l’A320 le 24 mars dernier a dispersé et enfouit de nombreux éléments de corps. Doit-on imaginer que cette dépollution concerne uniquement des «éléments de corps»? Mais alors, pourquoi ne pas appeler ça par son nom? Un corps est-il un élément de pollution?
Beaucoup d’interrogations, peu de réponses cohérentes, des actions sous l’effet des sentiments, une dépollution qui est en fait une recherche de reste de corps, une vérité qui n’est pas clairement exprimée: le risque que les prédateurs ne viennent s’emparer du site.
Entre excès et posture, il semble bien que la situation échappe aux habitants locaux au profit d’une certaines manipulation diplomatique et de sensibilité bien-pensante.
Louis Dollo, le 10 mai 2015
C’est un très difficile travail qui attend les responsable de la Lufthansa mais également les élus des communes du Vernet et de Prads pendant les semaines qui viennent. Vous le savez, après la phase de rapatriement des corps et des effets personnels, après le rapatriement des débris de l’avion sous un hangar à Seyne les Alpes où ils y resteront un an sous scellé; l’heure est à la dépollution sur place. Une opération très délicate puisque comme vous pouvez l’imaginer, le crash de l’A320 le 24 mars dernier a dispersé et enfouit de nombreux éléments de corps. Si la quasi totalité a été récupérée, ceux qui interviennent toujours sur place découvrent malheureusement chaque jour des parties plus petites sur l’ensemble du site. A chaque reprise, ce sont les gendarmes qui viennent récupérés ces éléments, tous rassemblés dans un container qui rejoindra les services d’identification à la Timone à Marseille. Ce travail devrait durer encore plusieurs mois sachant que des études sont en cours pour savoir si il faut nettoyer sur place ou enlever plusieurs dizaines de centimètres de terre pour la nettoyer ailleurs.
Par ailleurs, vous le savez, les maires de Prads et du Vernet se sont mis d’accord pour la création, une fois les travaux de dépollution terminés, d’un espace mémoriel au col du Mariaud dans le cadre d’une fondation qu’ils vont créer avec la Lufthansa qui va tout financer. Un site de mémoire de 5 hectares avec une chapelle. En attendant, le site reste interdit d’accès et la chasse y est interdite. Quant à l’eau, elle y est surveillée en permanence pour éviter tout problème de pollution.
Ajoutons aussi que les élus des communes du Vernet et de Prads-Haute-Bléone ont souhaité faciliter le travail de deuil des familles en mettant en place une webcam orienté vers le massif des Trois Évêchés afin que la montagne soit visible aux familles 24h sur 24 depuis les 18 pays concernés dans le monde. Elle sera disponible dès la semaine prochaine.
De leur côté, les habitants parlent toujours de ce crash. C’est vrai que sous leurs yeux défilent chaque jour des anonymes venus se recueillir discrètement sur le site de la pire catastrophe que n’ait jamais connu les Alpes du Sud. François Balique, le maire du Vernet fait le point sur la situation.
Source: Radio DICI du 10 mai 2015