José Bové estime que le berger a le droit de défendre son troupeau en tirant dessus et en le tuant
José Bové a levé un nouveau lièvre et certains écologistes crient au loup. L'association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) a déposé au tribunal de Mende (Lozère) une plainte pour "incitation à la destruction d'une espèce protégée" contre l'eurodéputé Europe-Ecologie-les Verts (EELV).
Interrogé mi-juillet par la radio lozérienne Totem, le militant altermondialiste avait montré les crocs: "Pour moi, les choses sont claires: si le loup risque d'attaquer un troupeau, la meilleure façon de faire, c'est de prendre le fusil et de tirer (?). Ce qui se passe dans les Alpes est absolument intenable pour les éleveurs et si cette menace risque d'arriver ici dans les Cévennes, ça va être intenable encore."
Des propos démagogiques, destinés à amadouer les éleveurs, selon l'Aspas: "Celui qui par le passé a montré tant de courage face aux lobbies et à la FNSEA s'est désormais rabaissé au même niveau de l'anti-écologie primaire."
L'association précise que l'infraction pénale reprochée à M. Bové est passible de 15.000 euros d'amende et d'un an d'emprisonnement. Le loup est en effet une espèce protégée par la convention de Berne.
Or, des photos de loups ont été prises en Lozère en juin dernier. Ce n'est pas la première fois et les éleveurs de moutons craignent que le canidé ne s'installe durablement dans le département. Car, dès lors que la Lozère sera déclarée officiellement "zone de présence permanente", des mesures devront être prises: clôtures électriques, chiens patous, éclairage nocturne... Autant de précautions qui compliquent le travail des éleveurs, mais qui sont obligatoires, faute de quoi ils ne peuvent pas être indemnisés pour les bêtes tuées.
La ministre de l 'Ecologie Delphine Batho a annoncé le 26 juillet l'ouverture d'une concertation dans la perspective d'un nouveau plan national d'action sur le loup pour 2013. Mais les positions semblent irréconciliables entre les défenseurs des prédateurs et les agriculteurs. D'autant que les attaques ont augmenté de près de 30% en 2011 par rapport à l'année précédente. "Ces augmentations s'expliquent à la fois par l'intensification des attaques dans certains secteurs et par l'apparition de nouveaux secteurs", précise le ministère du Développement durable.
"L'expansion imposée du loup et l'introduction autoritaire d'ours, si elles sont vues par nos concitoyens comme un plus en biodiversité, ne sont en fait, qu'une attaque contre les autres biodiversités de la montagne, là où le pastoralisme disparaît", assurent dans un communiqué daté de juillet la Fédération nationale ovine et la FNSEA, qui soutient José Bové.
A l'inverse, des associations écologistes précisent que la présence du loup (ou de l'ours dans les Pyrénées) empêche la concentration des grands ongulés sauvages qui compromet la régénération naturelle de la forêt, élimine les individus faibles ou malades empêchant la propagation des maladies, et élimine les chiens errants.
Or, selon les études, ces derniers sont responsables d'un quart à la moitié des attaques sur des troupeaux.
Vous, qu'en pensez-vous?
Auteur: Damien Dubuc (Bazikpress)
Source: Actu Orange du 4 août 2012